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Bouddhisme et informatique

 Jean-Marc VIALLET

 Extrait de « virtualisme »

 http://pagesperso-orange.fr/jean-marc.viallet/virtualisme.htm

1-Dualité

  - A la manière de la dualité de la lumière : onde/corpuscule, j’imagine une dualité du réel : matériel/spirituel.

 Effectivement pour la lumière, on peut soit la voir comme des particules ou photons : ce qui permet d’expliquer le trajet des rayons au travers d’une lentille optique, soit la voir comme une onde : ce qui permet d’expliquer les franges d’interférence à partir de fentes de Young par exemple. Ces deux approches sont incompatibles et pourtant coexistent : la théorie mise en évidence dépend de l’expérience mise en place pour l’observer (lentille ou fentes de Young). Certains physiciens donnent l’exemple d’un cylindre pour expliquer qu’on peut le voir soit comme un cercle soit comme un rectangle suivant la coupe. Ce sont deux visions apparemment incompatibles d’une même réalité à un niveau supérieur.

 La matière est également sujette à cette double réalité : une particule est décrite par une fonction d’onde (qui a un rapport avec la probabilité) et elle est réduite à une particule bien localisée avec l’observation par cette propriété étrange qui s’appelle en mécanique quantique « réduction de la fonction d’onde ».

 Le fait que la matière puisse être considérée comme une onde est incontestable : on a réussi à faire interférer des électrons. Mais cette propriété ne semble se produire que dans le monde de l’infiniment petit.

 Au niveau macroscopique, j’imagine cette possibilité de dualité entre idéalisme et matérialisme.

 Le point de vue matérialiste, c’est celui de tous les jours en occident avec le postulat d’un univers tangible avec les lois de la physique et le rapport sujet/objet.

 Le point de vue idéaliste a été abordé en occident avec Platon par exemple et me semble surtout présent en orient avec le vijnanavada ou cittamatta pour le bouddhisme où tout est esprit. C’est un point de vue où « nos pensées créent le monde » et pourrait expliquer des phénomènes comme la synchronicité ou par exemple les guérisons par le pouvoir de la pensée (psychosomatique).

 De la même manière que pour la lumière le type d’expérience conditionne le type de théorie, on pourrait penser qu’il en est de même avec ce point de vue macroscopique. En particulier le type d’évènement et la tournure d’esprit des personnes qui y participent pourraient influencer le modèle appliqué.


2-Réaliser un monde virtuel « spirituel »

 Le point de vue idéaliste ou spirituel a été décrit par de grands voyageurs : je pense à Jérôme Bourgine (émissions sur Radio ici et maintenant) qui évoque les nombreuses synchronicités lors de ses voyages, et a Priscilla Telmon (conférence sur le site de l’inrees) qui lors de son voyage au Tibet n’hésite pas à dire que nos pensées créent le monde, ayant remarqué que son état mental positif ou négatif influait sur le cours des évènements elle essaye de rester positive…

 Si ce point de vue est sujet à caution dans la vie courante, il est par contre évident pour ce qui est du rêve : il est clair pour tout le monde que c’est notre esprit qui construit le rêve…

 On peut dire que Second Life est un monde virtuel qui simule le monde matériel, même si on peut voler dans les airs ou se téléporter. Peut-on imaginer un monde virtuel spirituel ? Bref peut on réaliser une machine à rêver ?

 Mon idée aux informaticiens:

 Ayant remarqué que mes rêves sont un patchwork d'éléments connus avec quelques décisions à prendre,

 on pourrait faire un logiciel, peut-être uniquement visuel au départ (sans le son), qui prendrait des images avec situations de notre vie personnelle avec quelques boutons pour prendre des décisions, tout ça en temps réel.

 on pourrait au départ choisir une catégorie de rêve (à voir avec des bouquins d'interprétation)

 bien sûr il faudrait avant mettre dans le logiciel les images et situations perso, un peu comme l'apprentissage pour la reconnaissance vocale...

 Peut-être gourmand en calcul mais réalisable avec les machines actuelles...

 Ce serait en quelque sorte la réalisation d’un film personnel en temps réel.

 On voit tout de suite que la synchronicité est facilement réalisable dans ce genre d’univers. Jung, inventeur de la synchronicité, en donne pour exemple le fait qu’un jour une patiente lui parlait de scarabée et qu’alors un scarabée est apparu à la fenêtre alors qu’il n’y avait pas ce genre d’animal d’habitude : c’est une coïncidence significative…

 Il suffit dans notre logiciel de reconnaître le mot scarabée et d’intégrer l’image dans le film…

 Le principe se complique pour un monde virtuel spirituel : il n’y a plus un seul rêveur mais une multitude d’individus. C’est alors un rêve collectif, une co-création pour reprendre l’expression de Vahé Zartarian…

 Un monde virtuel complet devrait donc intégrer une partie matérielle genre Second Life avec une dose spirituelle genre machine à rêver.