Home page icon Le temps et les durées
l’instant

intemporalité et éternité

 

 Ce n'est pas parce que les états des énergies et de la matière manifestent tous, naissance et mort, que la nature (l'essence, la source) des durées (du temps), eut un commencement et qu'elle aura une fin.

 Bien que mesurable et pouvant être représenté par des symboles, le temps n'a aucune réalité physique ; les penseurs l'admettent tous.

Exprimé différemment, hors du "réel" il n’y a pas de durées ; le temps est ainsi une "potentialité" (une virtualité) sans dimension.

Néanmoins, l'empreinte de la temporalité demeure intimement associée à la réalité comme  l'est le ²sens².

Qu'en est-il alors, de la nature des durées, ces intervalles qui ne sont pas de l'espace

que dire des laps de temps qui permettent d’intégrer les évolutions, dans des chronologies rigoureuses ?

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 "Les transformations de Lorentz pour le temps et les coordonnées de l’espace sont valables pour le passage d’un système d’inertie à l’autre. Tout le contenu de la relativité restreinte est enfermé dans ce postulat : les lois de la nature sont invariantes relativement aux transformations de Lorentz ....

Le continuum à quatre dimensions (l’espace-temps) ne se divise plus objectivement en coupes qui contiennent tous les évènements simultanés ; le maintenant perd pour le monde qui s’étend dans l’espace sa signification objective. De là vient qu’on est obligé de concevoir objectivement l’espace et le temps comme un continuum à quatre dimensions indissolubles si l’on veut exprimer le contenu des relations objectives sans avoir recours à des procédés arbitraires et conventionnels superflus. (cf. Einstein - La théorie de la relativité restreinte et générale).

 

En d’autres termes, la connaissance (la formalisation) des phénomènes qui constituent un évènement, n’est pas indépendante du choix du système d’inertie, en outre :

 

"L'interprétation probabiliste, au moins dans son état actuel, fait jouer au temps un rôle particulier brisant ainsi la symétrie relativiste des quatre variables d'espace et lorsqu'on l'introduit en théorie de Dirac, on y introduit en même temps cette absence de symétrie.

En d'autres termes, tant que l'on regarde la théorie de Dirac comme une forme analytique vide de sens physique, elle peut être considérée comme en accord avec la relativité, mais dès que l'on veut en tirer des prévisions vérifiables expérimentalement, il faut se servir des fonctions d'onde pour définir les valeurs possibles des grandeurs observables et leurs probabilités respectives et cela ne peut se faire actuellement d'une manière qui ne fasse pas jouer au temps un rôle privilégié,...

…. nous pouvons dire que cette difficulté parait à l'examen se rattacher à des causes profondes telles que l'existence d'un sens privilégié pour la variable temps et la persistance des unités physiques dans le temps..." (cf. L. de Broglie - Matière et Lumière 1937).

 Ces célèbres points de vue soulignent avec force, combien, préalablement à toute quête des causes primordiales, il est impératif de méditer à propos du temps.

 Par exemple, si le temps est considéré comme une mystérieuse entité qui s'écoule,

ou comme un ensemble d'entre-deux (de durées) qui ne sont pas de l'espace et donc, qui sont d’ordre transcendant,

l'univers peut apparaître, respectivement,

soit comme ayant eu un commencement (encore que !),

soit, comme nous le croyons, préexistant de toute éternité.

 Faits remarquables,

- l'espace a la propriété de contenir le réel selon trois axes que nous distinguons a priori, trois directions privilégiées qui permettent de spécifier les dimensions volumiques ; tous les êtres d'ailleurs, reconnaissent, à leur manière, ce que nous appelons la longueur, la largeur et la hauteur,

- les repères temporels sont appréhendés grâce à des facultés qui permettent à tout être, plus exactement à l’entité créatrice qui anime tout être, d'estimer des entre-deux non spatiaux : les durées,

et ce, suivant des processus innés, ou innés et conscients chez l'homme,

- en outre, l'espace et le temps ne comportent aucune discontinuité.

Nous les "fragmentons" néanmoins, en évoluant dans l’espace.

Argumentons.

*

Souvenons-nous :

 

-  Platon  (-427, -348) ne pouvait dissocier le temps du Cosmos.

Le ciel (l’espace) et le temps lui paraissaient des éléments issus d'un chaos universel où les choses étaient supposées évoluer de manière désordonnée.

Il semble même, qu'il ait imaginé un état originel du temps partant du fait que tout ce qui est sensible a un commencement et qu'il existe toujours une relation générale de succession, un lien entre l'avant et l'après de l'état des choses et des évènements.

Cependant Platon n'a jamais considéré ce lien comme "du temps" car il lui paraissait globalement trop aléatoire.

 

-  Aristote (-384, -322) imaginait le mouvement comme le substrat du temps :

 

"... s'il nous arrive de ne pas penser qu'il s'écoule du temps, c'est quand nous ne déterminons aucun changement et que l'âme parait durer dans un état unique et indivisible, puisque au contraire, c'est en pensant et déterminant que nous disons qu'il s'est passé du temps, on voit qu'il n'y a pas de temps sans mouvement. Il est donc clair que le temps n'est ni le mouvement, ni sans le mouvement.".

 

Pourquoi, le temps n'est-il ni le mouvement ni sans le mouvement ?

Comment est-il associé aux états des êtres, des objets et des évènements ?

N'est-ce point par une relation d'implication ?

En quoi le temps influence-t-il l'appréciation des sensations ?; les durées trop courtes ne laissent-elles pas l'amer goût de l'insatisfaction, trop longues ne conduisent-elles pas à la monotonie, voire à l'ennui ?

 

-  St Augustin (354, 430) voyait dans le temps une distension de l'âme appréhendée par l'Esprit, qui aide à mesurer le passé par le souvenir, et le futur par l'attente.

Ce qui est long dans l'avenir ce n'est pas l'avenir en soi puisqu'il n'existe pas mais la longue attente que l'on en a ; de même, un long passé est un long souvenir du passé.

 

- Durant le Moyen Age la différentiation aristotélicienne du temps et de l'espace fut unanimement admise.

La mesure du temps, nombre du mouvement, était censée relever de l'âme, alors que la perception de l'espace était reconnue dépendre du corps.

 

Au XVIIe siècle cette vision fut remise en question par les scientifiques, convaincus que le réel pouvait être "mathématisé".

 

-  Newton (1642, 1727), affirmant avec raison qu'il faut un seul système de référence pour mesurer les distances et les durées, imagina le temps comme indépendant de toute représentation symbolique.

L'ayant postulé "couler" uniformément, il vit dans celui-ci l'ordre de la succession et dans l'espace l'ordre de la situation.

 

-  Liebnitz (1646, 1716) pressentait le temps et l'espace comme dépendant des évènements qu'ils contiennent (l'espace donne la possibilité d’"existences" simultanées et le temps l'ordre d'"existences" successives).

 

-  Par la suite, avec et depuis Kant (1724, 1804), le temps et l'espace seront compris comme des intuitions pures de la sensibilité hors de toute donnée empirique.

D'ailleurs, l'intelligentsia philosophique actuelle considère encore, la "saisie" de l'espace et du temps comme propre au seul genre humain.

 

Curieusement, Kant reconnaissait au temps et à l'espace une même nature et ce, du seul fait qu'il est possible de représenter le temps en utilisant un élément de l'espace : la ligne.

Plus précisément il considérait l'intuition du temps comme s'apparentant à celle de l'arithmétique notamment parce que les durées s'expriment par des nombres, tandis que l'intuition de l'espace, se traduisant par des traits, lui paraissait relever de celle de la géométrie.

Il rejoignait aussi Newton lorsqu'il comparait l'espace et le temps à deux cadres vides, mais potentiellement capables de contenir et d'ordonner les phénomènes.

 

Néanmoins, différence essentielle, Newton considérait ces cadres comme substantiels c'est à dire inhérents à la réalité, alors que Kant les assimilaient à la structure de l'esprit, voire à la nature de la sensibilité et de l'intuition.

 

-  Puis vint Michelson (1852, 1931) qui, au cours de célèbres expériences, montra que la vitesse des photons, de la lumière, est la même dans toutes les directions malgré la rotation de la terre et conclut que les lois de la mécanique classique pour l'addition des vitesses et pour l'addition des durées doivent être utilisées avec précaution.

 

A la même époque, Lorentz (1853, 1928) qui s’intéressait à la perception des phénomènes dans deux systèmes de référence se déplaçant l'un par rapport à l'autre, établit les équations de base qui permirent à Einstein (1879, 1955) d'échafauder ses théories de la relativité restreinte et de la relativité générale.

Depuis, le temps est uniquement reconnu et compris comme une entité indicible qui s’écoule inexorablement, mais qui cependant peut être formalisée par un continuum de nombres (de durées).

 

Or, si en regard des évolutions du réel, le "sens" (la direction) associé au temps est toujours représentatif d’un passage du passé au futur, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit du "temps potentiel", en particulier du temps non actualisé qui caractérise  le domaine de l’abstraction.

En effet, l’entité d’ordre transcendant qui se reconnaît en nous sous le couvert du moi (je, ego, sujet, esprit) peut aisément s’extraire du futur (s’extraire d’anticipations), pour revenir dans le présent et dans le passé.

 

Le temps, à l’état potentiel, n’a donc pas de direction privilégiée et la banale expression : "flèche du temps", n’est valable que lorsque l’on débat, scientifiquement, de la dynamique évolutive du réel.

 

Hélas,

le domaine singulier de l'abstraction  où nous avons conscience du présent, du futur et du passé,

ce mystérieux domaine intemporel où cohabitent dans le moment présent, les expériences du passé qui nous servent à anticiper le devenir, 

demeure ignoré des philosophes et des théologiens.

*

Les photons tissent une image du monde dont il est difficile de s'extraire.

La physique est d'ailleurs conditionnée par les traits de lumière des ces messagers universels.

Bien évidemment la philosophie et la théologie le sont aussi. 

Les équations de Lorentz et les théories de la relativité par exemple, donnent à penser que la temporalité relève uniquement de l'ordre physique des choses, une dérive de l’entendement qui sclérose toujours la recherche des causes primordiales.

Or, répétons-nous, le temps est caractérisé par des durées et les durées sont des entre-deux non spatiaux, des intervalles qui ne sont pas de l’espace, des intervalles qui sont donc d'ordre transcendant.

En outre, comme nous le disions précédemment, le temps demeure une potentialité éternellement disponible en tout point de l'univers,

et il n'y a aucune différence d’ordre, aucune différence de nature entre les durées, en particulier celles qui ponctuent la vie intérieure (spirituelle) des êtres, notamment de l'homme.

De ce fait il n'y a pas jaillissements des durées mais "implications" de durées dans les états du réel. 

Pour l'admettre encore faut-il dépasser les attendus qui associent le temps à l'espace avec le concept d'espace-temps car ces attendus taisent des processus essentiels : la reconnaissance et l’interprétation

et ignorent aussi l’incontournable interrogation :

quid de l'entité qui a charge de ces implications, des reconnaissances et des interprétations ?,

cette entité créatrice qui, de toute éternité, est contrainte de prendre en compte des entre-deux non-spatiaux  afin de pouvoir intégrer la dynamique évolutive de l'univers, dans des chronologies rigoureuses.

 

A propos d'entre-deux (d’intervalle), soulignons l’ambiguïté et la richesse de ce concept :

 

- ambiguïté, puisque, contrairement à ce qui est communément reconnu, les entre-deux spatiaux séparant les phénomènes (autrement dit : le vide) ne recèlent pas les forces en tout genre et les potentialités ; ces virtualités résident, elles aussi, dans un domaine transcendant.

 

Curieusement cet au-delà du réel, tel que nous le définissons, ne fut jamais l’objet de reconnaissance et de débats de la part des philosophes et des théologiens ; nous avons d’ailleurs dû le spécifier, en adoptant le vocable : spacimplicatio,

vocable résultant de la contraction des mots latins :

spatium signifiant une étendue incommensurable,

et implicatio désignant l’acte d’implication.

 

- richesse, ne serait-ce que parce que les entre-deux représentés par les "blancs" (les vides, les non-dits) détiennent des conditions de positivité et de transcendance qui sont impérativement nécessaires à l'entendement, à la mémorisation et à la transmission du "sens". 

Ainsi, les entre-deux représentés par les blancs participent à la "structuration" des langages, des plus simples aux plus élaborés, et même singuliers comme ceux caractéristiques du patrimoine génétique et des ordinateurs.

 

Revenons aux durées et retenons qu'elles sont d'un ordre transcendant, différent de celui qui, dit physique,  qualifie la nature (l'ordre) des énergies et de la matière, 

un fait essentiel qui lui aussi, n'a jamais été reconnu et exploité par les philosophes et les théologiens.

 

Même Kant, considérant que "l'espace comme forme d'extériorité n'est pas moins en nous que le temps comme forme d'intériorité"(cf. Critique de la raison pure),

et prônant avec assurance :

"Pour que je puisse rapporter certaines sensations à quelque chose d'extérieur à moi, et, de même, pour que je puisse me représenter les choses comme en dehors et à côté les unes des autres, et par conséquent comme n'étant pas seulement différentes mais placées en des lieux différents, il faut que la représentation de l'espace soit déjà posée comme fondement. Cette représentation ne peut donc être tirée de l'expérience des rapports entre les phénomènes extérieurs",

ignora les incessantes prises en compte de repères spatiaux et temporels (comme les durées) hors de l'humain : au sein du phénomène de la vie et dans l'univers.

 

Ce raisonnement réducteur fut d'ailleurs lourd de conséquence.

Du fait de la notoriété de son auteur, il ne fit qu'engluer davantage la philosophie dans un anthropocentrisme étriqué.

 

*

 

D'intenses recherches se poursuivent actuellement pour tenter de saisir les différentes chronologies de développement des êtres et des espèces, notamment les chronologies qui conduisent à des  pathologies.

 

Empruntons  le langage des scientifiques :

 

"... les altérations de la chronologie et de la vitesse du développement constituent une mécanique efficace du changement morphologique... " (rappelons que ces altérations, les hétérochronies, concernent de multiples caractères : le début de formation, le taux de croissance, la taille, les formes, ...).

 

Parmi ces hétérochronies citons :

 

- l'accélération de la division cellulaire qui conduit à ce que le potentiel cellulaire de certains enfants s’épuise avant que s'achève leur croissance, une hétérochronie reconnue par les scientifiques, comme résultant d'une défaillance génétique, la Progeria,

- les maturités sexuelles précoces qui s'accompagnent d'un arrêt de la croissance et peuvent même affecter la descendance.

Or, que présupposent, quant aux causes primordiales, de telles altérations ?

 

Croyez-vous que ces hétérochronies sont simplement, comme l'expriment les spécialistes :

"représentatives du déplacement d'un évènement ontogénétique le long de l'axe du temps ou le fait d'une période ontogénétique plus ou moins précoce due à la vitesse de déroulement de certains processus biologiques" ?

 

Bien évidemment non, ces hétérochronies ne résultent pas de fractionnements, au petit bonheur la chance, d'un temps qui s'écoule.

Malgré leur caractère pathologique, elles nécessitent aussi la prise en compte permanente de myriades de durées afin que les organisations de processus à effet biologique et de processus à effet comportemental, voire à effet mortifère, dont sont porteurs l'ADN et l'ARN, soient inscrites dans des chronologies rigoureuses.

 

Qu’en est-il de l’entité créatrice qui à charge de tels processus, sachant que celle-ci en juge dans le moment présent c'est à dire dans un moment qui, mystérieusement, n'a pas de durée puisque sa seule évocation en fait un temps passé ?

Dès lors,

ce constant moment présent sans durée qui nous accompagne de la naissance à la mort, n'est-il pas représentatif de l'éternité ?

Nous en sommes convaincus.

*

 

De récentes expériences montrent que l'homme totalement privé de repères lumineux durant de longues périodes (par exemple, totalement isolé dans une caverne), perd la juste appréciation des durées.

Méditons quelque peu sur ce fait riche d'enseignements.

 

Selon les biologistes, les rythmes biologiques sont ponctués par des structures moléculaires spécifiques, à la manière d'horloges (hypothèse notamment vérifiée par l'étude du champignon Neurospora, de la souris et du hamster).

 

En vérité, les rythmes biologiques ne sont pas ponctués par des structures moléculaires mais à l'aide de ces structures.

Rappelons-le à nouveau, une molécule n'est qu'un "outil" ; quelle qu'elle soit, de par sa seule nature physique, une structure moléculaire ne peut pas reconnaître, juger, choisir,…,  in fine : décider et agir.

 

Néanmoins, comment ces horloges biologiques qui ne sont que des ensembles de particules élémentaires qui s'entre - échangent constamment,  peuvent-elles remplir ce rôle ?,

comment de telles horloges, apparemment autonomes, et dont les battements (les oscillations) sont sensibles aux températures, aux éclairements, aux odeurs, ..., permettent-elles d'apprécier, sans anicroche et sans la moindre erreur, des intervalles qui ne sont pas de l'espace ? 

Qui appréhende ces battements, plus exactement ces oscillations, et les utilise afin d'intégrer le développement de l'individu et des espèces, dans des chronologies cohérentes, si ce n'est une même entité créatrice, d'ordre transcendant, omniprésente et impliquée à chaque niveau structurel du phénomène de la vie.

 

Ces problématiques sont toujours d’actualité d’autant plus que les biologistes en sont encore à d’archaïques compréhensions du temps qui les conduisent à d’incroyables acrobaties intellectuelles :

"…l’accumulation des mutations dans une même famille de protéines se produit dans des organismes très différents au rythme du temps astronomique et non pas au rythme des générations.",

acrobaties sous le couvert de discours, osons le dire fumeux :

"Il n’y a pas d’autres façons d’interpréter l’existence d’horloges moléculaires qu’en supposant qu’un facteur encore totalement inconnu coordonne les mutations génétiques dans le long terme. Et ce facteur, à l’échelle de l’évolution, est bien plus influant que les facteurs darwiniens de mutation au hasard et de sélection naturelle.".

Comme si des  facteurs pouvaient reconnaître, juger, … décider et agir,

comme s’il pouvait y avoir plusieurs temps ; il y a de multiples actualisations du temps ce qui est fort différent !

 

D'autres indications précieuses concernant l'"appréciation" et l'"utilisation" des durées associées aux processus biologiques, nous sont fournies par les expériences sur les stimulus, en particulier, par les observations de Benjamin Libet (1916 – 2007).

 

Selon ce chercheur, et d’autres depuis, plusieurs centaines de milli secondes sont nécessaires pour que les stimulations du cortex accèdent à (émergent de) l'état de conscience,

et dans le cas d'un mouvement volontaire : les activités cérébrales correspondantes précèdent l'action.

 

En outre, les laps de temps qui permettent de ponctuer la réactivité des mécanismes cérébraux sont en partie neutralisés puisque nous avons toujours l'impression de ressentir un stimulus dès qu'il se produit.

En partie neutralisés certes, mais par quel opérateur ?!

 

Bien évidemment, l'homme ne sait juger que des durées accédant à son entendement conscient.

Mais alors,

qui juge et utilise les laps de temps impérieusement nécessaires à l'activité des cellules ?,

qui juge les laps de temps qui demeurent associés aux comportements des particules, des atomes et des molécules ?

Les lois universelles ?

Certainement pas, soyons sérieux, les lois, même universelles, ne peuvent pas reconnaître, juger, choisir, …, et agir.

 

Considérons, par exemple, les expériences (1982) qui conduites par Alain Aspect et son équipe de physiciens, concernent le comportement des photons.

Pour ces chercheurs, il s'agissait notamment de confirmer les observations faites par Einstein, Podolsky et Rosen (connues sous le nom d'"expérience E.P.R." - 1935).

 

Bref rappel. 

Einstein - Podolsky - Rosen, s'appuyant sur le fait que divers axes de rotation des électrons existent à l’état potentiel, montrèrent que dans un couple d'électrons tournant en sens inverse c'est à dire dans un couple d'électrons manifestant une résultante de rotation nulle, lorsque l'un des deux est éloigné, et que l'on détermine sur l'autre, un nouvel axe de rotation, l'"éloigné" réagit instantanément de manière à ce que la résultante de rotation redevienne nulle.

 

Quant à l'équipe d'Aspect, elle réussit à "conduire" en état d'indépendance spatiale des photons jumeaux (émis simultanément d'une même source),

et constata que malgré le très grand intervalle séparant ces photons (très grand si l'on se réfère aux dimensions des particules), ceux-ci manifestent, simultanément, des réactivités semblables.

En d'autres termes, ces physiciens montrèrent que la séparation des particules par des entre-deux spatiaux importants ne les rend pas autonomes.

 

A vrai dire, compte tenu de la complexité de tels processus et de leurs difficultés d'interprétation, il est impossible de savoir si ces expériences mettent en évidence le "réalisme" (l'existence) d’"interaction quantiques" ou l'émergence simultanée (instantanée) d'évènements quantiques.

Néanmoins, le principe de la localité cher à Einstein, selon lequel l’action fantôme à distance ne peut être acceptée par un esprit raisonnable, est mis en défaut.

 

Sans nul doute le niveau le plus élémentaire du réel, le niveau quantique, porte témoignage de l'instantanéité, de l’intemporalité, de l’éternité !

En conséquence, ne faut-il pas qu'une entité créatrice, "maître du temps et du sens", soit omniprésente à ce niveau ?

 

Les physiciens parlent également des caractères du photon (sa réactivité, sa sensibilité à l'environnement, son enracinement quantique) comme s'étendant par le biais de l'onde électromagnétique qui lui est associée, au sein d'un très vaste champ relationnel.

 

Que pouvons-nous dire de ce champ relationnel quantique qui contiendrait aussi de mystérieuses variables cachées ?

Selon nous, il permet des activités d’ordre transcendant, inaccessibles par l'expérimentation.

 

*

 

D’autres durées (laps de temps) interpellent tout autant.

 

Considérons les muons, ces particules qui disparaissent quelques deux millionièmes de seconde après avoir émergé.

Comment comprendre que ceux qui "naissent" de la collision de rayons cosmiques avec certains atomes évoluant dans la haute atmosphère terrestre, mettent, selon les calculs, environ une minute pour arriver sur terre où ils sont effectivement détectés, alors qu’ils sont censés ne plus exister ?

Arguant des équations de Lorentz, les scientifiques vous expliqueront aisément pourquoi dans ce cas, selon notre temps les muons vivent plus d’une minute, alors que selon leur propre temps ils disparaissent au bout de quelque deux millionièmes de seconde.

 

Ils vous expliqueront aussi, pourquoi, en regard d’une même période terrestre, l’individu qui demeure sur terre, théoriquement, vieillit davantage que s’il était parti dans l’espace à bord d’une fusée, pour revenir ensuite sur cette même terre (songez aux jumeaux  de Langevin).

Or ces déductions s’appuient sur des formalisations du temps par le biais de compositions géométriques de ses vecteurs (rappelons que "dans l’espace-temps" la formalisation des évènements est vectorielle, c’est à dire relève de la géométrie),

et donc en réalité, l’homme demeuré sur terre n’aura pas davantage vieilli que s’il avait fait un aller-retour dans le cosmos et connu des accélérations et des décélérations.

 

Il en est d’ailleurs de même pour la perception des "durées" transmises par les photons, ces vecteurs universels du "sens". 

Par exemple, imaginons un astrophysicien qui, très éloigné du soleil et se déplaçant à la même vitesse que lui, observe les clignotements de deux émetteurs de lumière pilotés par deux horloges rigoureusement identiques, l’un situé sur cet astre, l’autre sur la terre.

Les intervalles entre les clignotements provenant de la terre lui paraîtront plus longs que ceux émanant du soleil bien que les deux émetteurs clignotent simultanément.

Exprimé par les scientifiques, l’horloge située sur terre marcherait plus lentement que celle posée sur le soleil en raison de la vitesse relative de la terre par rapport au soleil.

 

Ces faits traduisent donc une contrainte inexorable :

l’appréhension des durées demeurera, à jamais, de caractère relatif car, bien évidemment, il n’existe pas de temps singuliers, un pour les particules (en l’occurrence pour les muons), un pour les terriens que nous sommes, un pour les astronautes, un pour les cellules, etc., etc.

 

Ainsi, gardons-nous du caractère réducteur des explications scientifiques qui concernent le temps, elles masquent sa nature. 

Le temps, en effet, est une potentialité, ipso facto d’ordre transcendant, qui permet d’intégrer la dynamique universelle dans des chronologies rigoureuses,

une potentialité disponible en tout point de l’univers que nous pouvons parfois formaliser.

 

L’essence du temps, sa nature, est donc la même, que ce soit le temps correspondant aux durées,

- symbolisées par les scientifiques,

- qui permettent de coordonner les évolutions de l'univers,

- reconnues par les neurobiologistes et dites psychologiques,

ce qui conduit à poser les incontournables problématiques toujours ignorées :

puisque les perceptions et les quantifications des durées sont de caractère relatif, comment se peut-il qu’en tout être et à chaque niveau structurel de celui-ci, le temps soit utilisé de manière cohérente ?, 

ne faut-il pas que tous les êtres soient animés par une même entité créatrice, se singularisant en chacun d’eux et utilisant un système universel de valeur ?

 

En conséquence, l’utilisation du temps, plus exactement, la prise en compte de durées n’est pas l’apanage de l’humain.

Mais alors, les "repères temporels" et les "repères spatiaux" ne peuvent-ils être dissociés et considérés séparément que chez les individus dotés d’un état de conscience ?

Qu’en est-il au niveau quantique qui fonde notre intériorité ?

Qui jamais répondra ?!

 

*

Méditons davantage.

En toutes civilisations, les grands esprits se sont émerveillés de notre capacité innée à distinguer le passé, le présent et le futur sans qu’il soit besoin de mesurer quantitativement les durées.

Néanmoins, n’ayant qu’une compréhension primaire du monde, ils n’imaginèrent jamais qu'il puisse en être de même à chaque niveau de structuration des individus, ipso facto, en tout état de l'univers.

Comment en effet, de nos jours, ne pas s’interroger à propos des chronologies quasiment intangibles qui, caractérisent la dynamique du phénomène de la vie et du  réel, et attestent le respect de directions immuables ?

 

Qui, dans l’univers, peut utiliser les laps de temps, ces entre-deux qui ne sont pas de l'espace,

ces entre-deux tout à la fois susceptibles d'être associés à des repères physiques (spatiaux) et qui demeurent néanmoins dans un lieu intemporel dont le domaine de l'abstraction, est l’expression singulière ?,

qui, si ce n’est une entité maître du "sens" et du temps,

une entité créatrice qui transcende les énergies et les états de la matière, et qui est impliquée en eux.

 

Les réponses à la problématique suscitée par l'appréhension du temps en tout point du réel, nécessitent donc une extrême rigueur sémantique.

N'est-ce point faire preuve de laxisme, voire de bêtise, que de prôner lors de débats philosophiques :

"tout devenir est l'oeuvre du temps",...,"la temporalité est créatrice",...,"le temps est un grand sculpteur", ... ?

 

Quant à la fonction d'onde imaginée par les quantistes, "censée intégrer les évènements quantiques dans le temps",

répétons-le à nouveau,

n’ayant aucune des facultés qui permettent de reconnaître, de juger, de choisir,…, elle n’est pas un opérateur.

 

Comment, en outre, expliquer que sans cesse, nous vivons avec le souvenir du passé et dans l'attente de l'avenir,

tout en sachant que vivre c'est vivre dans le moment présent,

un moment qui n'a pas de durée ?

 

Blaise Pascal donna deux raisons :

"si le moment présent nous déplaît disait-il, nous nous réfugions dans le passé et le futur, s'il nous satisfait nous le fuyons car nous savons que le bonheur ne dure pas".

Or ce n’est pas aussi simple.

 

Pourquoi, par exemple, lorsque nous ne sentons rien par le corps, lorsque nous n'observons aucune agitation, avons-nous conscience de laps de temps qui s'écoulent, de laps qui se sont écoulés ?

Par bonheur, la neurobiologie et l'introspection permettent désormais de répondre, en partie, à cette très ancienne interrogation.

Nous savons ainsi que des liaisons synaptiques (des milliards) sont sans cesse  réorganisées afin que puissent être interprétées et prises en compte les perceptions extra sensorielles et sensorielles qui parviennent aux neurones (la longueur de ces liaisons atteint des centaines de milliers de kilomètres),

une réorganisation permettant, entre autres, la création des virtualités qui sont dans le domaine d’abstraction, et qui nous servent de références.

 

En outre, pour que ces virtualités soient cohérentes et réalistes, il importe qu'elles soient en adéquation avec les chronologies de notre environnement.

 

Dès lors, qui peut conduire cet ensemble de processus si ce n’est une entité paradoxalement distante des phénomènes et impliquée en eux ?,

une entité qui, maître du temps et par le biais de "voix intériorisées" rythmées par des horloges biologiques, informe le moi (je, ego, sujet, esprit) en qui elle se reconnaît, du temps qui inexorablement s’écoule, plus exactement de durées qui se succèdent enchaînées. 

Autant de faits qui incitent à reconnaître en tout être, deux identités :

-  l'une physique, exprimée par le corps,

- l'autre spirituelle, attestant que durant l’existence, nous avons déjà "un pied" dans l’intemporel, dans l’éternité.

 

Mais alors, qu’en est-il de l’éternité dont nous avons tous, le pressentiment ?

Et, interrogation de simple bon sens :

peut-il y avoir éternité sans que celle-ci soit associée au réel ?

Non, sans nul doute.

 

*

 

Considérons le moment présent, cet instant qui n'a point de durée puisque dès que nous tentons de le "saisir", il est déjà passé :

".... l’instant semble désigner quelque chose comme le point de départ d’un changement dans l’un ou l’autre sens. En effet, ce n’est certes pas à partir du repos encore au repos que s’effectue le changement ; ce n’est pas non plus à partir du mouvement encore en mouvement que s’effectue le changement. Mais l’instant, qu’on ne peut situer, est sis entre le mouvement et le repos, parce qu’il ne se trouve dans aucun laps de temps. Et tout naturellement, c’est bien vers l’instant et à partir de l’instant que ce qui est en mouvement change d’état pour se mettre au repos, et que ce qui est au repos change son état pour se mettre en mouvement." (cf. Platon – Parménide – 156e).

 

Exprimé différemment, l'instant apparaît comme un éternel présent qui paradoxalement sépare et unit le "temps passé" et le "temps futur" avec la propriété remarquable d'être toujours le même dans sa nature et sa signification, et ce, bien qu'il participe de contextes spatio-temporels différents.

Par exemple, les êtres utilisent le même moment présent de leur naissance à leur mort.

 

L'instant présent permet donc de diviser les actualisations du temps, mais, lui-même,  n'est pas divisible.

 

Autre constat remarquable,

les instants ne sont pas affectés par les contraintes de la relativité,

et ne peuvent être rassemblés bout à bout pour former des laps de temps puisqu'ils n'ont pas de durée (sinon en eux, se mêleraient passé et futur).

En cela, l’instant est une référence absolue.

 

L'analyse du moment présent par saint Augustin, nous paraît dès lors très pertinente :

"Je sais qu'il n'y aurait ni, si rien ne se passait, temps passé, ni, si rien n'advenait, temps futur, ni, si rien n'existait, temps présent, ...

Quant à un présent, toujours présent, qui ne s'en aille point en un passé, ce ne serait plus du temps, ce serait l'éternité. Si donc le présent, pour être du temps, ne devient présent qu'à cause qu'il s'en va en un passé, quel mode d'être lui attribuer, sa raison d'être étant qu'il cessera d'être, si bien que nous attribuons vraiment un être au temps qu'à cause qu'il tend à n'être pas" (cf. Confessions - Livre XI, 14).

 

Ainsi, le moment présent (l’instant) représentatif de l’éternité, se révèle omniprésent, impliqué en tout être, ipso facto, en tout état du réel.

D’ailleurs,

nous nous transformons sans cesse, physiquement, durant notre existence, mais nous continuons à demeurer identiques en étant toujours soi au sein d'un ego invariant,

et le je (moi, sujet, ego, esprit), bien que capable de transcender le corps (notre identité physique), de se déplacer dans l'espace et d'utiliser le temps, est constamment contraint de reconnaître, de juger, …, de choisir, dans le moment  présent, son seul référentiel absolu.

 

Autant de faits qui incitent à postuler, avec assurance, le réalisme (l’existence) d’un domaine intemporel royaume de notre identité spirituelle, royaume de l’âme.

 

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Pour conclure,

avoir un âge (dater), être inscrit (inscrire) dans une histoire, participer d'évolutions (que ce soit celles des êtres ou de la matière), présuppose l’utilisation de références temporelles,

des références qui permettent d'apprécier des intervalles mystérieux qui ne sont pas de l’espace : les durées,

des références à la discrétion d’une entité créatrice "maître du temps", à la fois distante des phénomènes pour en juger et impliquée en eux pour œuvrer.

 

Nous voici fort éloignés de la compréhension commune du temps, et combien paraît obsolète l'assertion nietzschéenne :

"Le temps en soi est une absurdité ; il n'y a de temps que pour un être sentant" ! (cf.- Le Livre du philosophe, Etudes théoriques ).

 

Dans une quête des causes primordiales, cessons donc de spéculer sur la fuite, sur la flèche, ou encore, sur le cône du temps.

Il ne peut y avoir de compréhension crédible de la dynamique universelle, sans que le temps soit reconnu comme une potentialité, ipso facto d’ordre transcendant,

une potentialité impliquée dans le réel comme le sont les forces universelles.

 

De plus, pour qu’en tout être, le futur soit anticipé de manière cohérente, il convient impérativement que des copies virtuelles de "situations" passées et présentes, soient sans cesse élaborées, jugées et réactualisées dans un même lieu intemporel.

Quid de ce lieu mystérieux ?,

de ce domaine d’abstraction différent de l’espace,

de cet au-delà du réel, royaume de la vie spirituelle où règne l'éternité.  

 

D’ailleurs, quelque quatre siècles avant notre ère, Platon avait déjà pressenti un au-delà du monde :

"Mais une chose est sûre en tout cas, c’est que les Formes en soi, tu en conviens (Socrate), ne se trouvent pas en nous et qu’elles ne peuvent se rencontrer dans notre monde. " (cf. Parménide 134b).

 

Hélas, peu de philosophes et de théologiens ont été, sont sensibles aux horizons de transcendance et d'espérances  sous-tendus par ce pressentiment riche de modernité.

Quant aux scientifiques, rares sont ceux qui tentèrent qui tentent d'intégrer l'éternité dans leurs théories, convaincus, funeste dérive de l’entendement, que l’univers est régi par des lois et des principes.

Ils se satisfont même de la fameuse théorie du Big-Bang selon laquelle le réel aurait surgi du néant à la suite d'une explosion originelle.

 

Or l’analyse des processus de fabrication de certains noyaux atomiques (il s’agit de la nucléosynthèse qui requiert des températures de milliards de degrés Kelvin), permet uniquement de conclure que dans le cosmos il y eut, il y a d’incommensurables explosions,

des explosions qui induisent un rayonnement cosmique de fond, dit froid.

D’ailleurs, ce rayonnement n’est pas isotrope, contrairement à ce qui est communément avancé, confirmant ainsi notre compréhension :

dans l’univers, de toute éternité, eurent, ont, auront lieu, de multiples Bangs.

 

Remarquons à ce propos que certains scientifiques commencent à subodorer un deuxième Big-Bang ; celui-ci ne serait plus à exclure si l’on se réfère à la non homogénéité du rayonnement froid, mise en évidence par les deux chercheurs américains, John C. Mather et George F. Smoot (Nobel de Physique 2006), à l’aide du satellite Cobe,

non homogénéité qui montre que ce rayonnement provient de plusieurs directions avec semble-t-il, la même intensité.

Mais alors pourquoi deux Bangs et pas davantage ?

Difficile il est vrai, pour les physiciens de renier la désormais sempiternelle théorie du Big-Bang !

Néanmoins, les températures extrêmes précitées dérangent énormément les physiciens à tel point que certains n'hésitent pas à imaginer une fusion du temps dans l'espace (l'absorption du temps par l'espace).

 

Pour Stephen Hawking :

"il est possible que sous certaines conditions .... l'espace et le temps perdent ce qui continuait à les distinguer - nous pourrions dire que le temps devient spatialisé - et il est alors plus exact de parler, non pas de l'espace-temps, mais d'un espace quadridimensionnel.

Les calculs suggèrent que cet état de choses est impossible à éviter si on considère la géométrie de l'univers au cours de la première minuscule fraction de seconde....

On pourrait dire que les conditions aux limites de l'univers sont justement qu'il n'y a pas de limite.

Si l'espace-temps est effectivement infini, dépourvu de limite ou de bord, cela a des conséquences philosophiques importantes. Cela voudrait dire que nous pouvons décrire l'univers au moyen d'un outil mathématique qui aura été entièrement déterminé par les lois de la science seule.  Nous ne connaissons pas encore la forme précise des lois : pour l'instant, nous avons un certain nombre de lois partielles qui gouvernent le comportement de l'univers .... (cf. Le bord de l'espace-temps -  La nouvelle physique).

 

Bien évidemment, nous ne cesserons de le répéter, les lois, partielles ou universelles, ne reconnaissent pas, ne choisissent pas, …, ne décident pas, ne gouvernent pas ; ce sont des formalisations de comportements immuables !

 

Quant au Bang, même Big, il ne peut se concevoir comme cause primordiale dans un cybermonde où le "sens" est omniprésent ; s’il y a dans l’univers, respect de durées, il y a aussi en permanence, une entité créatrice, d’ordre transcendant, ipso facto de caractère divin, qui en juge et en use.

 

Gardons-nous donc des assertions à la carte, osons le dire, fantaisistes, qui s'appuient sur une compréhension archaïque du temps :

le temps commença avec un Big-Bang et s'achèvera par un Big-Crunch, …, les singularités cosmiques comme les trous noirs ne connaissent pas le temps, …. 

 

Le temps est un mystérieux moyen potentiel qui, après son actualisation sous le couvert de durées, permet d’inscrire les évolutions de l’univers dans des chronologies rigoureuses ; de par sa nature transcendante, il n’eut pas de commencement et n'aura pas de fin.

 

En outre, nous ne sommes pas étonnés par sa dichotomie exprimée par :

- le "temps actualisé" susceptible d'être objectivé par le moyen d'appareils de mesure ou se prêtant à des  symbolisations et équations,

- le "temps potentiel" susceptible d'être associé à tout phénomène physique ou à tout référentiel abstrait comme les imageries virtuelles, les concepts, les idées qui meublent le domaine de l’abstraction,

et réfutons, avec assurance, l'assertion selon laquelle le temps est seulement en nous et pour nous.

Kant nous excusera !

 

 

Paul Moyne

http://www.paulmoyne.com