Home page icon Sens de la vie

 Paul Moyne

Pourquoi l’homme ?

Peut-on croire que dans un univers à jamais inachevé où il y a sans cesse prise en compte de repères de valeur, notamment temporels,

dans un univers qui évolue en toute cohérence et qui atteste la recherche de toujours plus de complexité,

dans un univers qui émerge d’un indifférencié : l’énergie universelle, et dont de toute éternité, des pans entiers, sont dématérialisés et recyclés dans cette énergie primordiale,

l’homme est apparu par hasard ?

Non.

Dès lors peut-on croire qu’il fut créé, spécifiquement sur terre et pour une période ridiculement courte à l’échelle des temps cosmiques, par un Dieu qui avait besoin d’être momentanément adoré ?

Là aussi, évidemment non.

N’est-ce point alors, en raison d’une impérieuse nécessité : l’omniprésence de l’humain dans l’univers ?

Argumentons.

------------------

Rappelons tout d’abord, combien et comment le formatage du cerveau durant l’éducation  peut conduire aisément à la perte du sens critique et expliquer par exemple, en partie il est vrai, pourquoi, en ce début de troisième millénaire, les physiciens recherchent à tout prix, l’unicité des lois, tandis que des théologiens monothéistes voient dans la théorie du Big-bang l’argument majeur "prouvant" la véracité des textes bibliques à propos de la création du monde ! 

En effet, toute "mémorisation" de perceptions et "élaboration" de concepts, d’idées, …, induit (sous-tend, présuppose) des liaisons synaptiques spécifiques,

et le rabâchage s’accompagne d’un renforcement auto entretenu de ces liaisons par le biais de processus de phosphorylation.

En conséquence et à l’extrême, des croyances erronées peuvent devenir pour des individus conditionnés, des vérités imprescriptibles. 

N’oublions pas également qu’il ne peut y avoir de croyance (de foi) sans raison, plus exactement, qu’il ne peut y avoir de croyances sans activités de pensée raisonnées, et vice-versa.

Vous l’avez noté, nous parlons d’activités de pensée et non pas d’activités de la pensée car la pensée n’est pas un "opérateur", pas plus d’ailleurs que la conscience.

Lors de quêtes des causes primordiales, une très grande rigueur sémantique et conceptuelle s’impose !

Qu’atteste le phénomène de la vie ?

L’étude des êtres et des espèces, révèle que nous sommes en présence de créations incessantes dans le cadre de contraintes inexorables qui conduisent par exemple, à ce que les "voies évolutives type", même si elles sont extrêmement diverses et nombreuses, sont néanmoins limitées, fait notamment attesté par l'omniprésence d'un monde bactérien relativement inchangé depuis quelque trois milliards d'années.

Autre fait essentiel, les évolutions des êtres nécessitent la diffusion d’informations et de directives à effet biologique, voire à effet mortifère, qui présupposent, toutes, la prise en compte permanente de repères de valeur, en particulier, la prise en compte de durées, ces intervalles qui ne sont pas de l’espace.

De quel ordre, de quelle nature sont les valeurs affectées à ces repères ?

Question qui n’a encore reçu aucune réponse crédible ; à propos des durées nous sommes d’ailleurs en présence d’une des pierres d’achoppement majeure de l’entendement : quid du temps ?,

pierre d’achoppement qu’il nous faut tenter de lever si nous voulons tout à la fois,

tenter de comprendre le  rôle dévolu à l’homme,

et interpréter honnêtement les appréhensions du monde qui sont désormais possibles grâce aux extraordinaires moyens de recherche actuels.

Par interpréter honnêtement, nous signifions que nous ne devons pas oublier les activités qui ne sont pas quantifiables, notamment celles qui permettent de s'exprimer par des actes associatifs, des accords, des harmonies, des symbioses, ... 

Cette interprétation nous a ainsi conduits à rejeter l’ancestrale compréhension du temps, celle d’un temps qui serait une mystérieuse entité qui s'écoule ; en revanche, nous  reconnaissons au temps le statut de potentialité universelle qui après actualisation sous le couvert de durées, permet d’intégrer les évolutions des phénomènes, dans des chronologies.

Nous nous différencions dès lord de Kant (1724, 1804) qui concevait le temps et l'espace comme des intuitions pures de la sensibilité hors de toute donnée empirique,

et de Nietzsche qui écrivait : "Le temps en soi est une absurdité ; il n'y a de temps que pour un être sentant" (cf. Le Livre du philosophe, Etudes théoriques).

L’utilisation du temps, c’est à dire la prise en compte de durées n’est donc pas l’apanage de l’homme, bien qu’il soit le seul être à pouvoir juger de celles-ci, de manière consciente.

A vrai dire, les sciences de la vie conduisent à cette compréhension, à condition toutefois de demeurer vigilants vis-à-vis du discours scientifique, notamment lorsque les biologistes nous disent que les rythmes biologiques sont ponctués par des structures moléculaires spécifiques, à la manière d'horloges.

En effet, les rythmes biologiques ne sont pas ponctués par des structures moléculaires mais à  l'aide de ces structures car celles-ci sont des "moyens" ; quelle qu'elle soit, de par sa seule  nature physique, une structure moléculaire ne peut pas reconnaître, juger, choisir,…,  in fine : décider et agir.

En outre, si en regard des évolutions du réel, le "sens" (la direction) associé au temps est toujours représentatif d’un passage du passé au futur, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit du "temps potentiel", en particulier du temps non actualisé propre au domaine de l’abstraction.

Mentalement nous pouvons aisément nous extraire du futur (nous extraire d’anticipations), pour revenir dans le présent et dans le passé, et vice-versa.

Mais alors,

qui juge et utilise les laps de temps impérieusement nécessaires à la dynamique du phénomène de la vie ?,

qui juge et utilise les laps de temps associés aux comportements de la matière inerte (aux comportements des particules, des atomes et des molécules) ?

L’instant présent qui permet de diviser les actualisations du temps c'est-à-dire les durées, mais qui, lui-même, n'est pas divisible,

est également riche d’enseignements.

Les instants par exemple, ne sont pas affectés par les contraintes de la relativité,

et ne peuvent être rassemblés bout à bout pour former des laps de temps puisqu'ils n'ont pas de durée (sinon en eux, se mêleraient passé et futur).

En cela donc, l’instant est une référence absolue.

L'analyse du moment présent par saint Augustin, nous paraît dès lors très pertinente :

"Je sais qu'il n'y aurait ni, si rien ne se passait, temps passé, ni, si rien n'advenait, temps futur, ni, si rien n'existait, temps présent, ... Quant à un présent, toujours présent, qui ne s'en aille point en un passé, ce ne serait plus du temps, ce serait l'éternité. Si donc le présent, pour être du temps, ne devient présent qu'à cause qu'il s'en va en un passé, quel mode d'être lui attribuer, sa raison d'être étant qu'il cessera d'être, si bien que nous attribuons vraiment un être au temps qu'à cause qu'il tend à n'être pas" (cf. Confessions - Livre XI, 14).

Ainsi, le moment présent (l’instant) représentatif de l’éternité, se révèle omniprésent, impliqué en tout être, ipso facto, en tout état du réel.

D’ailleurs,

nous nous transformons sans cesse, physiquement, durant notre existence, mais nous continuons à demeurer identiques en étant toujours soi au sein d'un ego invariant,

et le je (moi, sujet, ego, esprit), bien que capable de transcender le corps (de transcender notre identité physique), de se déplacer dans l'espace et d'utiliser le temps, est constamment contraint de reconnaître, de juger, …, de choisir, dans le moment  présent, son seul référentiel absolu.

Autant de faits qui conduisent à reconnaître dans le temps, comme nous l’avons dit précédemment, un mystérieux moyen potentiel qui, après son actualisation sous le couvert de durées, permet d’inscrire les évolutions de l’univers dans des chronologies rigoureuses ; de par sa nature transcendante, il n’eut pas de commencement et n'aura pas de fin.

Nous comprenons mieux dès lors, sa dichotomie exprimée par :

- le "temps actualisé" susceptible d'être objectivé par le moyen d'appareils de mesure ou se prêtant à des symbolisations et des équations,

- le "temps potentiel" susceptible d'être associé à tout phénomène physique ou à tout référentiel abstrait comme les imageries virtuelles, les concepts, les idées qui meublent le domaine de l’abstraction,

et réfutons, avec assurance, l'assertion kantienne selon laquelle le temps est seulement en nous et pour nous.


*

 Certes, les individus sont les fruits d’une activité de création originelle mais surtout ils doivent être sans cesse reconstruits par renouvellement permanent de leurs cellules et par des échanges constants de particules atomiques provenant du cosmos,

et ce, suivant des directives précises (notamment celles mémorisées au niveau génétique) ce qui implique évidemment la diffusion et la mémorisation du sens,

des faits essentiels qui révolutionnent la compréhension de la dynamique universelle mais qui hélas, n’ont guère été l’objet de vrais débats de la part des philosophes et des théologiens.

Insistons davantage.

Contrairement à ce qui est communément admis, les états de la matière ne sont jamais en étroit contact ; prenons l’exemple d’un morceau de chocolat déposé sur la langue.

Il n’y a pas de contact absolu entre les molécules qui constituent le chocolat et les molécules qui forment les papilles gustatives ; toutes ces molécules sont séparées par le vide quantique  (pensez au vide cosmique).

Les vecteurs primordiaux du goût du chocolat (du sens en général) sont donc des ondes électromagnétiques, les seules à traverser, les seules à pouvoir traverser le vide quantique ; rappelons que tout élément de la matière est singularisé par les ondes électromagnétiques qui lui sont inexorablement associées (tout état du réel vibre).

D’ailleurs, la redondance des récepteurs biologiques comme les papilles gustatives (leur grand nombre), ne sert pas uniquement à accroître la fiabilité des organes sensoriels ; elle permet également de "dépouiller" les perceptions sensorielles de certaines perturbations de caractère aléatoire.

En d'autres termes, la multiplication des points de détection permet d'amplifier le caractère "utile" des perceptions en éliminant, par mixage, quelques ondes électromagnétiques parasites.

De ce fait par exemple, le langage primordial (en particulier, génétique) relève non seulement de l’interprétation des fréquences et des amplitudes de telles ondes, mais surtout de l’interprétation des interférences de celles-ci,

interférences qui sont fonction de positions spatiales et de nano distances,

à l’instar du langage humain qui nécessite l’interprétation de la position des lettres dans le mot, des mots dans la phrase et des phrases dans le discours

La matière inerte se révèle ainsi vecteur et mémoire de sens et l’incessante reconstruction des cellules de tout être par le biais de particule atomiques qui proviennent du cosmos, montre à quel point et comment nous sommes enracinés dans l’univers et participons à sa dynamique.

Rappelons que par seconde, plusieurs milliers de cellules meurent (en regard des centaines de milliards qui nous constituent),

et qu’à chaque instant, des milliards de particules atomiques vecteurs d’informations, quittent le corps et sont instantanément remplacées.

La mort, inexorable contrainte  qui atteste le caractère sacrificiel du monde, apparaît dès lors, un moyen vital qui permet la dynamique cosmique ; d’ailleurs, s’il n’en était pas ainsi,  le monde serait à jamais figé !

Voyons plus précisément, ce qu’il en est pour les êtres.

 

*

 Lorsque peu après la fécondation, le futur homme n’est constitué que d’un petit millier de cellules agglutinées, de manière subite, de nombreuses parmi celles-ci, bien qu’encore saines, meurent et disparaissent.

Les espaces libres ainsi produits, notamment celui situé au centre de cet agglomérat, permettent alors les premières migrations cellulaires impérieusement nécessaires à la poursuite du processus de gestation.

 De même, lors du développement de l’embryon, sous le couvert d’organisations de processus biologiques, mémorisées sur les chromosomes à caractère sexuel X et Y, des cellules saines disparaissent en masse.

Plus précisément, à un certain stade clé du développement de l’embryon, il  y a,

- soit "actualisation" (mise en œuvre) d’organisations de processus à effet mortifère propres au chromosome Y provenant du père, et cela conduit à la disparition de la proto structure des organes génitaux féminin (canaux de Müller),

- soit "actualisation" d’organisations de processus à effet mortifère mémorisées sur les deux chromosomes X relevant de la mère, et cela entraîne la disparition de l’ébauche des organes génitaux masculins (canaux de Wolff).

 En tout être donc, des cellules saines sont mises à mort non pas en raison de leur incapacité à survivre mais parce que leur rôle (leur spécialisation) est devenu inutile.

Le développement du phénomène de la vie présuppose la maîtrise partielle de la mort et son utilisation !

 D’autres exemples confortent d’ailleurs cette assertion.

Ainsi, nous savons que la mort de cellules peut résulter de variations importantes des équilibres physiques de l’environnement ou biophysiques du corps, et aussi du fait d’oscillations anormales de ces équilibres,

ce qui sous-entend bien évidemment,

- la perception des dites variations et oscillations,

- l’interprétation de ces perceptions par le moyen de repères de valeur de caractère relatif (constitués d’antonymes),

- l’élaboration et la diffusion d’organisations de processus à effet mortifère notamment par le biais des ondes électromagnétiques qui sont les vecteurs primordiaux du "sens".

Perception, interprétation, élaboration et diffusion, par qui ?

 Nous savons également que des êtres disposent de structures biophysiques (biologiques) spécialisées appartenant au système immunitaire, qui permettent d’élaborer des processus à effet mortifère, en fonction de certaines expériences vécues mémorisées au niveau  génétique.

Vous l’avez noté, nous parlons de structures biophysiques qui permettent d’élaborer des processus et non de structures biophysiques qui élaborent, afin de ne pas occulter l’entité créatrice, maître du "sens", qui les conçoit et les utilise.

 Il en est de même pour les végétaux qui ne sont pas dotés d’un système immunitaire comme le nôtre ou comme celui des mammifères, des oiseaux et des poissons,

entre autres, qui ne disposent pas de lymphocytes T, ces cellules protectrices fruits d’incessantes recherches pour l’immunisation, apparues depuis seulement 400 millions d’années.

 Lorsqu’ils sont "attaqués", certains caractères de leurs agresseurs (les signatures des virus, des bactéries et des parasites comme disent les biologistes) sont détectés et comparés à ceux d’expériences vécues mémorisées au sein de leur patrimoine génétique,

puis des stratégies sont élaborées et mises en œuvre, notamment celle qui permet d’anéantir prématurément les cellules infectées ou en passe de l’être (il s’agit en quelque sorte, d’une stratégie coupe-feu).

 La "décision" de sacrifier des cellules encore valides et efficientes par le biais de processus spécifiques à effet mortifère, en vue de poursuivre le développement de l’individu et de pérenniser l’espèce, montre donc, à l’évidence, que la mise à mort est parfois un processus vital.

 Le phénomène de vieillissement est également riche d’enseignements ; il traduit notamment, la difficulté, voire l’impossibilité de recopier, exactement, intégralement et à l’infini, les informations génétiques lors du renouvellement des cellules (lors de la réplication de l’ADN).

Il s’agit d’une contrainte universelle inexorable qui conduit à la perte de contrôle progressive des informations et des organisations de processus inhérentes au patrimoine génétique.

 Cette contrainte exprime donc la non omnipotence de l’entité créatrice qui conduit (anime) la dynamique cosmique, car évidemment ce ne sont pas des lois, même universelles, et des principes qui régissent le monde ; dans l’univers, fruit d’incessantes créations et de continuels renouvellements, il existe des comportements immuables et des voies d’évolution possibles que nous pouvons représenter (formaliser) par des lois et des principes, ce qui est fort différent.

 Mais au fait, qu’en est-il de cet univers, de cet incommensurable chantier à jamais inachevé ?

 L’univers.

 Lorsque l’on tente de percer des mystères, notamment ceux qui caractérisent l’univers, nous devons nous interroger à propos des facultés qui permettent d’interpréter, de manière consciente, certaines de nos perceptions sensorielles.

En effet, ces facultés ne relèvent aucunement des énergies physiques et peuvent s’exprimer grâce à l’évolution que connut notre psychisme,

évolution lente émaillée de "soudaines et nouvelles capacités de conceptualisation" souvent planétaires comme celles qui marquèrent, quelque six siècles avant notre ère, l’époque des Lao-Tseu (-570, -490), Confucius (-551 - 479), Socrate (- 470, - 399), Hippocrate (- 460 ?, - 370 ?), Platon (- 428 ?, - 347 ?), Aristote (-384, 322).

 Souvenons-nous :

- l’imaginaire de nos très lointains ancêtres, commença probablement à s’"enrichir"  notablement à partir de  - 100.000 ans,

- vers -35.000 l’homme entaillait des dents d’animaux et des ossements pour faire des bijoux ; ce furent les premiers "symboles objectifs vecteurs de sens". 

Puis il commença à peindre pour transmettre son appréhension du monde, ses sentiments et  pressentiments.

L’imaginaire humain s’ouvrait à de nouvelles voies d’expression !

- durant l’Aurignacien (-30.000) apparut par exemple, un figuratif rupestre primaire constitué d’imageries rappelant des têtes d’animaux et des parties génitales. (Dordogne : La Ferrassie, Abri Cellier ; Basses-Pyrénées : Isturitz).

- à partir de -25.000, ces expressions (ces stylisations) s’affinèrent (Gironde : Pair-non-Pair ; Hautes-Pyrénées : Gargas), du fait de la découverte de nouveaux moyens techniques et d’une plus grande maîtrise des mains.

 Par la suite, au cours de millénaires le psychisme humain n’eut cesse de se complexifier donnant ainsi au commun des mortels, la possibilité de s’interroger davantage, et au grands esprits le désir d’explorer le monde mystérieux des puissances qui leur semblaient émaner des êtres, des choses et  des phénomènes.

Rapporter en détail ces cheminements intellectuels nous éloignerait par trop de notre recherche, néanmoins, observons que depuis environ deux siècles, le domaine humain de l’abstraction est à la fois et paradoxalement, extrêmement plus riche de "connaissances objectives" et plus pauvres d’espérances post-mortem.

Osons le dire, actuellement nous constatons une "banalisation" dans l’interprétation des perceptions sensorielles du fait de logiques uniquement scientifiques.

Oubliés les horizons de transcendance des Platon et Plotin !

 

*

Que devons-nous cependant retenir à propos de l’univers ?

 Premier constat remarquable, la dynamique universelle ne peut s’extraire d’inexorables contraintes, parmi celles-ci citons :

 -  les constantes universelles rarement présentées comme  contraintes ; à leur propos, nous rejetons la ritournelle classique :

"si l’univers était autre, les contraintes universelles seraient différentes".

En vérité, le monde est ce qu’il est, et il ne peut en être autrement !

 les modes d’agencement invariants comme les similitudes universelles et les invariances d’échelle.

En d’autres termes, dans l’univers tout n’est pas possible ; ainsi, nous savons que les quelque 10.000 particules détectées ou imaginées par les quantistes (pour 7 à 8000 noyaux envisageables, 2000 noyaux plus ou moins reconnus et environ 250 noyaux stables) ne permettent de faire qu’une centaine d’éléments chimiques (115 : oxygène, hydrogène, fer, …).

 -   les états critiques qui apparaissent lors de la complexification de la matière ; reconnus chaotiques, ils sont symbolisés sous le couvert de paramètre d'ordre, d'exposant critique, …, de longueur de corrélation.

 -    les états répétitifs transposables (baptisés "attracteurs") qui caractérisent la dynamique des phénomènes.

Ces états forment parfois des ensembles cohérents, des structures "clé" qui permettent la complexification de la matière.

Parmi celles-ci, citons les quatre pôles structurels immuables que sont les matrices génétiques : Adénine, Cytosine, Guanine et Thymine.

 -  l'exceptionnelle propension du carbone soit à "adopter", soit à "prêter" des électrons périphériques, permettant ainsi la formation de molécules extrêmement complexes,

un fait qui montre à l’évidence, l'étroitesse du couloir qui mène à la matière vivante (tous les êtres sont uniquement constitués de molécules carbonées et d’eau).

 -   l'impérieux rôle de l'eau sous forme liquide, au sein du phénomène de la vie,


-   la permanence de certaines espèces.

L'omniprésence de l'état bactérien relativement inchangé depuis quelque 3 milliards d'années et, dans une moindre mesure, l'extraordinaire variété des insectes (environ un million d'espèces répertoriées pour seulement 4.000 espèces de mammifères), confirme que l'objectif apparent manifesté par le phénomène de la vie :

"sans cesse plus de complexité", connaît des limites.

le caractère fractal et subordonné des composants de l’univers.

 Autre fait remarquable désormais reconnu par l’ensemble des astrophysiciens : l’univers observable n’a pas de centre. 

Quant aux quantités d’énergies et d’énergies matérialisées (c’est à dire sous "état matière") qui le composent, elles sont l’objet d’estimations qui varient selon les théories.

N’est-il pas parlé de l’univers comme d’un ensemble constitué de 5 % de matière cosmique et de 25 % de matière noire (sous-entendu : inconnue) évoluant dans de "l'énergie noire" (également inconnue), sans que l’on sache si le cosmos a des limites ou non ? 

 Ne nous attardons donc pas sur le nombre hypothétique d’étoiles et de galaxies : 10 puissance 22 étoiles formant 10 puissance 11 galaxies, et sur le diamètre de l’univers : environ 40 milliards d'années lumière ; d’ailleurs, tout ce qui concerne les infinis, grand et  petit, échappe à notre esprit : 

"De ces deux infinis des sciences, celui de grandeur est bien plus sensible (impressionnant), … Enfin les choses extrêmes sont pour nous comme si elles n’étaient point et nous ne sommes point à leur égard ; elles nous échappent ou nous à elles ...

Voilà notre état véritable. C’est ce qui nous rend incapables de savoir certainement et d’ignorer absolument …" (cf. Blaise Pascal - Pensées, Fragment 185).

 En revanche, relevons ce qui nous apparaît comme l’une des dérives majeures de l’entendement du monde, colportée par les scientifiques, en particulier depuis Einstein ; nous voulons parlé du "remplacement" de la notion d’espace par celle d'espace-temps.

 Associer le temps à l’espace et vice-versa, comme si ceux-ci étaient de même nature (de même ordre) et sachant que tout objet galactique a une fin de par le caractère sacrificiel du monde (à l’instar du Soleil qui s'éteindra dans quelque 5 à 7 milliards d'années lorsqu'il aura consumé tout son combustible) a, en effet, ouvert la voie à toutes sortes de théories opportunistes qui ignorent que toute dynamique, même universelle, pour être intégrée dans des chronologies cohérentes et reproductibles, présuppose la prise en compte permanente de repères de valeur, comme les durées, par une entité créatrice maître du sens.

 A vrai dire, le fait que l’accès au passé primordial de l’univers nous soit interdit, ne serait-ce que parce que la lumière qui en est le vecteur a une vitesse finie (300.000 kms/s), n’est pas étranger à ce "simplisme",

un simplisme qui fit fleurir les concepts de Big-bang, de Big-crunch, voire de Big-rip (grand déchirement).

*


Or, là encore osons le dire, le rayonnement cosmique fossile qui résulte de la fabrication de certains noyaux atomiques (il s’agit de la nucléosynthèse qui requiert des températures de milliards de degrés),

et dont une analyse spécieuse fonde la théorie du Big-bang,

permet uniquement de conclure que dans le cosmos il y eut, il y a d’incommensurables explosions.

 A l’appui de cette assertion citons les expériences conduites par les chercheurs John C. Mather et George F. Smoot (Nobel de Physique 2006), à l’aide du  satellite COBE ; celui-ci a permis de découvrir que le rayonnement cosmique fossile est objet de fluctuations atteignant 1/30 millionième de degré Kelvin à 5 millionièmes près, entre deux points du ciel distants de plusieurs dizaines de degrés (résultats révélés en avril 1992).

En d’autres termes, ces fluctuations montrent que le rayonnement fossile n’est pas uniforme dans toutes les directions ; il est ainsi anisotrope et provient de plusieurs sources ce qui invalide bien évidemment, la théorie du Big-bang, et les théories des textures de David N.Spergel et des cordes cosmiques de Jeremiah P.Ostriker.

 D’autre part, selon nous, le "recyclage" et l'"émergence" des éléments du cosmos dans et à partir de l’énergie universelle,

cette énergie potentielle intemporelle et sans dimension,

sont deux mystérieux processus qui, de toute éternité, permettent d'établir le monde dans sa dynamique et sa diversité.

 Cette compréhension, permet d’ailleurs d’intégrer aisément,

outre celle du temps dont nous avons précédemment parlé,

les interprétations des récentes découvertes en astrophysique.

 Considérons par exemple les flux cosmiques de type vortex ; nous savons que ceux-ci ne pourraient que décroître, voire disparaître, s'ils n'étaient pas engendrés en continu par une source d'énergie à grande échelle, vierge de matière.

Quant aux galaxies à noyaux actifs (AGN : Active Galactic Nucleus), constituées de concentrations extrêmement compactes d’énergies,

elles ne seraient pas dues à des apports d’énergies provenant de leur environnement mais résulteraient de puissantes sources internes (il s'agit en particulier des noyaux répertoriés BL-Lacertae).

Nous pouvons également citer le rayonnement gravitationnel.

Pressenti dès 1916 par Einstein et ses collaborateurs lors de travaux théoriques sur les champs, ce rayonnement ne fut cependant mis en évidence qu'à partir des années 1960 grâce au fabuleux développement des technologies de recherche, en particulier grâce à des détecteurs très sophistiqués comme le cylindre de Weber et les interféromètres laser.

Caractérisé par des fréquences allant de 10-6 à 1000 Hz, le rayonnement gravitationnel (les ondes gravitationnelles) correspond à une diminution de l'énergie interne ; les marées cosmiques gravitationnelles qui l’expriment, traduisent non pas des forces importantes mais d'énormes transferts d'énergie par des évènements (des activités) quantiques ; c’est le cas lorsque les étoiles sont en phase vibratoire terminale comme les supernovae qui s'effondrent.

Il n'est donc pas déraisonnable de considérer la réduction de masse de systèmes stellaires sous le couvert d'ondes de gravité (par exemple un trou noir engloutissant des étoiles par le biais d'ondes gravitationnelles),

comme un mode de désactualisation de la matière, en d'autres termes,

comme un retour des énergies matérialisées, à l'état sans dimension d'Energie universelle.

Une incontournable problématique surgit alors :

pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien (cf. Leibniz , 1646 - 1716) ?

 

Souvenons-nous aussi de Pierre-Simon Laplace (1749, 1827) :

"Tous les évènements, ceux même qui par leur petitesse semblent ne pas tenir aux grandes lois de la nature, en sont une suite aussi nécessaire que les révolutions du soleil.

Dans l’ignorance des liens qui les unissent au système entier de l’univers, on les a fait dépendre des causes finales ou du hasard, suivant qu’ils arrivaient ou se succédaient avec régularité, ou sans ordre apparent, mais ces causes imaginaires ont été successivement reculées avec les bornes de nos connaissances et disparaissent entièrement devant la saine philosophie, qui ne voit en elles que l’expression de l’ignorance où nous sommes des véritables causes." (cf. - Théorie analytique des probabilités – Introduction, tome 7).

 Quelles sont ces véritables  causes, quelles sont ces causes primordiales ?

 Que révèle l’introspection du domaine de l’abstraction ?

Tout être, même élémentaire, est caractérisé par un domaine de l’abstraction où s’effectuent notamment des reconnaissances, …, des jugements, des choix, …, des recherches de la nouveauté …, des anticipations ; faut-il citer les chiens qui rêvent et les rapaces qui fondent non pas directement sur leurs proies, mais sur des points virtuels situés au croisement de trajectoires anticipées, les leurs et celles de leurs futures victimes ?

En outre, des incitations et des énergies psychiques, et les forces correspondantes, sont nécessaires aux actes (aux actions) de tout individu. 

Certes, à propos d’un virus, il est pour le moins "dérangeant" de parler de domaine de l’abstraction où cohabitent des incitations et des énergies psychiques spécifiques, mais cela est ainsi !

 D’autant plus dérangeant que ces énergies ne relèvent pas de l’Energie universelle mais sont d’un ordre autre que celui : physique, qui caractérise la matière,

et ce, bien que l’on puisse désormais enregistrer des flux électriques spécifiques émis par le cerveau d’un patient, et dépendants de ses volontés.

 L’émission de ces flux présuppose en effet, des organisations de processus où sont pris en compte des repères de valeur,

et toute organisation et reconnaissance de repères de valeur implique évidemment pour pouvoir en juger, d’être au-delà du banal espace contenant la matière c'est-à-dire d’être en état de transcendance.

Nous croyons d’ailleurs que ces activités organisationnelles qui nécessitent des interprétations et des vecteurs primordiaux du sens et qui concernent donc le niveau quantique, sont d’ordre transcendant ; elles intéressent ainsi,

plus que le corps (le rayonnement de la personnalité humaine n’est-il pas perçu par les animaux ?),

plus que la biomasse,

pour le moins : le proche environnement cosmique.

 Dès lors,

et sachant que nous sommes enracinés dans le cosmos par les incessants transferts de particules quantiques "vecteurs d’informations et de directives (de sens)" qui permettent de constamment nous reconstruire,

l’homme n’est pas uniquement l’objet et le sujet du savoir comme le prônent actuellement nombre de philosophes ; c’est un extraordinaire pôle d’activités transcendantes qui participent de l’univers.

 

*

 En conséquence, la compréhension de l’entendement, plus précisément la compréhension des activités cérébrales qui permettent l’entendement, doit prendre en compte l’ordre transcendant qui crédibilisent la notion de vie spirituelle.

Or curieusement, lorsque l’on entend parler de vie spirituelle, les activités d’ordre transcendant qui caractérisent une des facettes de notre vie dans ce monde, ne sont jamais évoquées ; d’ailleurs, de nos jours, la notion passe-partout de "vie intérieure" a supplanté ce que d’aucuns appelaient la vie de l’âme, d’autres la vie de l’esprit, sans oublier la vie de l’être, la vie du moi, la vie du je, …, la vie de l’ego et la vie du sujet.

Et cependant, le "simple fait" que ces activités se déroulent dans un lieu hors du temps : le domaine de l’abstraction, puisque y "cohabitent" les expériences du passé jugées dans le moment présent afin de pouvoir vivre au quotidien et anticiper,

atteste que durant l’existence, nous avons certes un "pied" dans le réel, dans l’espace, mais aussi un "pied" dans l’éternité.

 

A vrai dire, les mots "spirituel" et "spiritualité" sont encore associés à des concepts ambigus.

Nous citerons notamment la notion d’âme qui fut adoptée durant des millénaires et demeure plus que floue ; ainsi, l’âme est très souvent reconnue, à l’instar de grand esprits, comme une mystérieuse entité agissant en nous (elle est donc reconnue comme un  opérateur) : 

 - Socrate,

"Que voulez-vous ? voulez-vous avoir des âmes raisonnables, ou des âmes privées de raison ? Des âmes raisonnables." (cf. rapporté par Marc-Aurèle - Pensées, Livre onzième).

 - Platon,

"...il en est de même à l’égard de l’âme ; quand elle regarde fixement sur ce que la vérité et l’être illuminent, elle le comprend, le connaît, et montre qu’elle est douée d’intelligence ; mais quand elle regarde ce qui est mêlé d’obscurité, ce qui naît et périt, sa vue s’atténue, elle a seulement des opinions, passe sans cesse d’une chose à l’autre, et semble dépourvue d’intelligence."(cf.  La République - 509a).

 -  Aristote s’inspirant d’Hippocrate,

"Ce qui naturellement fait mouvoir le corps, qu’il nomme entéléchie, d’une autant froide invention que nulle autre, car il ne parle ni de l’essence, ni de l’origine, ni de la nature de l’âme, mais en remarque seulement l’effet. " (cf. Michel de Montaigne parlant d ‘Aristote -  Essais, II, 12).

 - Plotin (205, 270),

"C’est pourquoi aussi Platon dit que dans chacun de ces éléments (il s’agit des éléments du réel), il y a une âme, et ce terme d’âme, il ne l’entend pas autrement que comme une âme produisant précisément ce feu sensible. Ainsi ce qui produit le feu d’ici-bas est une vie ignée, un feu plus vrai. Donc le feu transcendant qui est encore plus feu, doit encore être plus en vie." (cf. Traité 38 - 11, 45),

"Si les âmes possédaient déjà la faculté de sentir, au moment ou elles ont été engendrées comme âmes, si donc elles ont été engendrées comme âmes pour entrer dans le devenir, il en résulte que, pour elles, entrer dans le devenir est inhérent à leur nature même." (cf. Traité 38. 1, 19).

 - Saint Augustin (354, 430),

"Mon âme s'interroge-t-elle sur ses propres énergies, elle n'ose trop se fier à elle-même." (cf. Confessions -  Livre X, 32-48),

"L’âme commande que la main bouge, et c’est  chose si facile qu’à peine distingue-t-on entre l’exécution et le commandement ; cependant l’âme est esprit, la main est corps.

L’âme commande que l’âme veuille, qui n’est pas autre qu’elle-même, et néanmoins elle ne fait rien. D’où vient ce fait monstrueux ?... (cf. Confessions - Livre VIII, 9).

 - Michel de Montaigne (1533, 1592),

"Ceux qui ont apparié notre vie à un songe, ont eu de la raison, à l’aventure plus qu’ils ne pensaient. Quand nous songeons, notre âme vit, agit, exerce toutes ses facultés, ni plus ni moins que quand elle veille … " (cf. - Essais, II, 12).

 - Descartes (1596, 1650),

"Bien que l’âme soit jointe à tout le corps, il y a néanmoins en lui quelque partie en laquelle elle exerce ses fonctions plus particulièrement qu’en toutes les autres. Et on croit communément que cette partie est le cerveau ou peut être le cœur ; le cerveau, à cause que c’est à lui que se rapportent les organes des sens ; et le cœur, à cause que c’est comme en lui qu’on sent les passions." (cf. Les Passions de l’Âme  - Première partie, article 31).

 - Blaise Pascal (1623, 1662),

"Les choses ont diverses qualités et l’âme diverses inclinaisons, car rien n’est simple de ce qui s’offre à l’âme, et l’âme ne s’offre jamais simple à aucun sujet. De là vient qu’on pleure et qu’on rit d’une même chose."(cf. Pensées - fragment 50).

 - Denis Diderot (1713 - 1784) et Jean d’Alembert (1717 - 1783),

"Non seulement nous ne connaissons pas notre âme, ni la manière dont elle agit sur les organes matériels, mais, dans ces organes mêmes, nous ne pouvons apercevoir aucune disposition qui détermine l’un plutôt que l’autre à être le siège de l’âme.". (cf. Encyclopédie).

 - J. Maritain (1882, 1973),

"Dans la chair et les os de l'homme, il y a une âme qui est un esprit et qui vaut plus que l'univers tout entier." (cf. Œuvres complètes de Jacques et Raïssa Maritain - tome VII).

 Non, l’âme n’est pas un esprit.

L'âme est le réceptacle d’activités de l’esprit,

l’âme, n’est pas dans la chair mais à la fois distante de la chair et impliquée dans la chair, nuances de taille !

 D’ailleurs, la vie spirituelle conduit à reconnaître une (notre) identité spirituelle qui, par analogie avec le corps réceptacle des cellules qui nous constituent, peut être considérée comme le réceptacle singulier et  purement conventionnel, des activités transcendantes qui nous caractérisent.

 Cette identité spirituelle, cette âme, pourquoi ne pas conserver ce vocable qui inspira tant d’illustres ancêtres, n'est donc pas un opérateur susceptible d'animer les êtres et les choses. 

Quel est alors cet opérateur qui agit en nous et par nous, et dont on ne parle jamais ?

Est-ce l’esprit ?

 Afin de tenter de répondre d’une manière crédible, rapportons quelques activités caractéristiques des êtres, qui présupposent, qui mettent en jeu des pouvoirs et des facultés dont la nature, l’essence, est et demeurera toujours inaccessible à l’expérimentation.

*

 Les biologistes ignorent, semble-t-il, la problématique précédemment posée :

qui agit en nous et par nous ?, mais, en vérité, ne peuvent la rejeter et masquer leur "gêne".

C’est pourquoi ils n’hésitent pas à faire intervenir dans leurs théories, de multiples opérateurs ; faut-il citer quelques extraits de la littérature spécialisée ?:

 "Le code génétique est un grand ensemble de triplets de nucléotides, triplets qui sont dénommés codons … 

La séquence des codons de l’ADN est convertie en une séquence d’ARN messager (ARNm) par l’action d’un enzyme, et cette nouvelle séquence est transcrite par les ribosomes….

Excepté les codons d’initiation (ATG), de terminaison (codons STOP) ou de non-sens (UAA, UAG, et UGA), plusieurs codons codent le même acide aminé, ce qui produit des redondances.

Lorsqu’une cellule a besoin de protéines ou d’enzymes, elle transcrit la séquence ADN en la copiant sous la forme d’un ARN et ce, en utilisant un enzyme spécifique qui lui-même fabrique un ARN messager (ARNm) identique à la séquence ADN.",

 

"Les cellules libèrent des messagers qui agissent, soit sur les cellules qui les ont produits (effet autochrine), soit sur les cellules à proximité (effet parachrine), soit sur des cellules éloignées lorsque ces messagers sont transportés par le sang (effet endochrine)….,

ce qu’un gène peut faire dépend de son contexte…,

les gènes homéotiques codent des protéines dont le rôle est de contrôler l’expression d’autres gènes, ce sont donc des gènes de régulation …",

 

"le code ADN n’a pas de sens tant qu’il n’est pas interprété fonctionnellement, tout d’abord par la machinerie cellulaire ("cellule - protéine") qui initie et contrôle la phase de transcription, ensuite par les systèmes d’interaction de plus haut niveau entre protéines, qui génèrent les fonctions physiologiques supérieures. Un gène ne peut rien faire sans cette interprétation. (cf. "La musique de la vie" - Denis Noble).

 

Croyez-vous que des codons, des enzymes, …, des cellules ou des machineries cellulaires, des structures biologiques en général, tous ces "soi-disant" petits opérateurs sont capables de tels exploits ?

Evidemment non car ces activités nécessitent des reconnaissances, des  prises en compte de repères de valeur, des jugements, …, des choix et des décisions.

 

Cependant, en ignorant les causes primordiales, nous pouvons dire que tout individu a un entendement du monde adapté à son niveau de complexité, certains grands singes ayant même un proto état de conscience.

Ainsi :

 

-  un être élémentaire manifeste quelques intentionnalités et objectifs comparables à ceux qui émergent de l'état de conscience. 

Pour "vivre" il perçoit son environnement par des sens élémentaires, conserve ses informations à l'aide de mémoires biologiques constituées de molécules, d'atomes, de particules, ...,

analyse, gère et conduit le développement de son état d'être avec d’impérieux désirs comme pérenniser sa vie et accroître sa compréhension du "petit monde" qui l’entoure.

Pour cela, il a donc la connaissance du "haut - bas", "devant - derrière", …, de l'"utile - nuisible",..., du "moi - non moi", de l'"ami - ennemi ", …, et dispose de toutes les facultés nécessaires à sa dynamique de vie.

En particulier, il utilise des durées, ces mystérieux intervalles qui ne sont pas de l’espace mais d’ordre transcendant.

 

- un "végétal" reconnaît les cycles solaires et lunaires,..., pressent les zones humides pour y enfoncer ses racines afin de puiser l'eau, ..., utilise les photons nécessaires aux extraordinaires activités de photosynthèse qui sont les siennes ....

La plante carnivore "Dionée" (dionaea muscipula,) par exemple, sait non seulement "sommer" puisqu’elle réagit aux perturbations si celles-ci affectent au moins, deux de ses poils détecteurs,

mais sait aussi le faire de manière subtile puisqu'il faut que deux poils opposés soient touchés successivement.

 

-  un "animal" ou un  "humanoïde" se comporte suivant des modes dits instinctifs.

Certes, il a par rapport à l'humain, une connaissance "amoindrie" des choses et des phénomènes, notamment en raison de capacités de mémorisation plus réduites, néanmoins, il dispose d'un système de valeur assez "élaboré" ; les oiseaux ont un sens développé de la famille et même utilisent des outils, …, les animaux supérieurs sont sensibles à l'affection, …

 

Qui donc anime les êtres et agit en nous et par nous de manière consciente ? car, bien évidemment, et nous le répétons sans cesse tant à ce sujet les dérives de l’entendement sont tenaces, il ne peut y avoir des myriades d’entités créatrices, une pour chaque être et celles propres aux organes qui composent les corps.

 

La réponse présuppose l’introspection, sans à priori, de notre domaine de l’abstraction et la reconnaissance de l’entité qui s’en révèle maître.

 

*

 

Ainsi, après de profondes analyses autorisées par les sciences, nous considérons désormais le domaine de l’abstraction comme un lieu intemporel où se déroulent les activités d’ordre transcendant qui permettent le développement de notre état d’être, et dont certains fruits sont les concepts, les idées, …, les anticipations,

activités à la discrétion de l’entité qui se reconnaît en nous sous le couvert du moi (je, ego, sujet, esprit). 

 

Grand mystère cependant, cette entité créatrice de caractère universel puisque d’ordre transcendant, se révèle, non omnipotente ; n’est-elle pas obligée d’œuvrer pour savoir et de chercher pour savoir davantage, tout en se révélant impuissante à surmonter de multiples contraintes comme celles liées à la relativité ?

 

Vous l’avez noté, dans notre discours le vocable "transcendant" est omniprésent ; préciser ce qu’il exprime s’avère donc nécessaire d’autant plus qu’il est souvent galvaudé, voire tabou pour de nombreux philosophes.

 

Or, il apparaît clairement que nous sommes distants des phénomènes pour en juger, plus précisément que nous transcendons les phénomènes de manière innée et consciente, afin de pouvoir interpréter les perceptions sensorielles, et cela même lorsque nous analysons les états les plus intériorisés de la matière (son tréfonds).

Notre état d’être se révèle ainsi de caractère dual, plus précisément nous sommes l’aboutissement de phénomènes de deux natures, de deux ordres :

- celui dont relève ce qui est "matérialisé et observable", c'est-à-dire l’ordre des énergies physiques et de la matière, ou encore l’ordre physique qui caractérise le réel,

- un second, l’ordre transcendant inhérent à ce qui est "intemporel et potentiel" c'est-à-dire à ce qui est en attente d’actualisation (en attente de matérialisation).

 

La croyance en un ordre transcendant s’accompagne aussi de la reconnaissance,

- d’un au-delà du monde qui n’a rien de commun avec le banal espace ; ignoré de l’intelligentsia, nous avons dû le spécifier par un vocable original : spacimplicatio qui résulte de la contraction des mots latins spatium signifiant étendue indéterminée et implicatio qualifiant l’acte par lequel une entité opératrice s’implique,

- et d’un pouvoir créateur transcendant.

 

Mais alors, souvenons-nous, n’est-ce point ? :

 

"à l’intérieur de soi qu’il faut rechercher la présence universelle de l’Un.... (de ce pouvoir transcendant).

Il n’est, dit Platon, en dehors de rien, mais il est avec tous les êtres, sans qu’ils le sachent. Ce sont eux, en effet, qui fuient hors de lui, ou plutôt hors d’eux-mêmes. Ils ne peuvent donc saisir celui qu’ils ont fui, et, s’étant perdus eux-mêmes, chercher un autre, pas plus qu’un enfant, hors de lui parce qu’il est atteint de folie, ne pourra connaître son père. Mais celui qui s’est reconnu lui-même saura aussi d’où il vient." (cf. Plotin – Traité 9 – 7, 30).

 

 

 

Synthèse pour conclure

 

 

Puisque la matière est vecteur de sens,

sachant que les molécules carbonées constituent le fondement de tous les êtres et que d’incessantes activités de mémorisation, de transmissions d'informations et d’organisations de processus se déroulent dans les cellules,

nous postulons, avec assurance, que ce furent des développements fiables de "capacités mémoire" résultant de complexifications successives de molécules carbonées qui,

conduisant à des accroissements substantiels d'informations et d’organisations de processus dans de la matière spécifique contenant ces molécules et de l’eau,

permirent l'apparition de la vie.

 

Selon nous, le phénomène de la vie est ainsi une potentialité universelle inexorablement actualisée si les conditions d'état d'une planète sont adéquates.

En outre, compte tenu du nombre extrême de planètes dans le cosmos (supérieur à 10 puissance 23) et puisque nous sommes animés par une entité créatrice d’ordre transcendant c'est-à-dire dont la nature, l’essence est hors du temps,

nous pouvons raisonnablement croire que l’univers est éternel et que des êtres aussi évolués que nous, ont existé, existent, existeront dans le monde.

 

Quant aux évolutions des espèces, manifestement elles sont plus que des adaptations à l’environnement ; elles sont en premier lieu les fruits d’incessantes activités de création qui nécessitent de permanentes recherches de la nouveauté dans les cellules et se traduisent généralement, par des accroissements de complexité,

généralement car parfois, là aussi, des contraintes universelles ne peuvent être surmontées, comme le montrent les voies évolutives sans issue (les voies mortes) et les voies évolutives mineures ; parmi ces contraintes citons :

 

-  la contrainte de type relativiste, qui nous conduit à juger et à choisir en fonction de critères de valeur constitués d’antonymes : positif - négatif, ..., vrai - faux, ..., juste – injuste, bien – mal.


-   les pertes inéluctables d’informations qui affectent les perceptions, quelles qu'elles soient, lors de la traversée des organes sensoriels.


-   les latences qui caractérisent les évolutions du phénomène de la vie et corrélativement, celles du psychisme.


-   le caractère sacrificiel de la dynamique universelle.

Nous pouvons même dire que l’existence d’un individu, impose d’incessantes activités de création, des conflits permanents et des mises à mort nécessaires,

quelle mystérieuse gageure !

 

D’ailleurs, les complexifications et les "massifications" à l’extrême ne sont pas possibles, tandis qu’impérativement, il doit y avoir maintien d’équilibres pour assurer la cohérence du réel et d’incessantes ruptures d’équilibres sinon le monde serait pour toujours immobile.

 

 

Que présuppose l’impérieuse et universelle nécessité de créer ?

 

 

Pourquoi ces continuels renouvellements et ces créations incessantes dans ce monde éternel ?,

telle est bien l’interrogation essentielle dont les réponses conditionnent la compréhension du sens de la vie.

 

Une création nécessite de la matière et des énergies, ce qui n’est pas si banal qu’il paraît, ne serait-ce que parce que la matière n’est autre que de l’énergie massifiée, et que l’énergie est aussi "présente" sous diverses formes interdépendantes (thermique, mécanique, électrique, magnétique, cinétique, …).

En outre, pour l’esprit en quête des causes primordiales, une création, quelle qu’elle soit, présuppose, une entité créatrice ayant les pouvoirs et les facultés qui permettent de reconnaître, de juger dans le cadre  de repères de valeur, de choisir,…, de décider et d’agir.

Voici un panel d’informations et de conditions, rarement, voire jamais débattu dans sa globalité, qui ne peut être ignoré des philosophes et des théologiens !

 

Considérons le concept énergie. 

Censé représenter des pouvoirs, soit physiques, soit psychiques, il est aussi associé aux multiples types de forces qui permettent d’assurer la cohérence des créations.

Or, les incitations et les énergies psychiques corrélatives ne relèvent pas de l’Energie universelle, mais  d’un ordre autre que celui : physique qui caractérise la matière ; nous les reconnaissons dès lors comme les états actualisés d’une énergie potentielle spécifique inhérente à l’ordre transcendant précédemment cité,

une énergie qui permet notamment la dynamique évolutive du phénomène de la vie.

 

Nous comprenons mieux ainsi pourquoi une force psychique, en particulier morale, ne peut se transformer en force physique, mais a néanmoins besoin de structures biologiques pour être actualisée (pour être exprimée), et ipso facto, à besoin des forces physiques qui permettent la constitution et la dynamique de ces structures.

 

On ne peut donc, par exemple, parler d’énergie de la pensée comme si cette dernière était un "opérateur" qui agit pour des raisons, des motifs, des buts, …, ou comme si la pensée était un "réservoir d’énergie" ; nous développons, par le moyen du cerveau, des activités d’ordre transcendant qui permettent des constructions abstraites (mentales) comme les imageries virtuelles du monde, les concepts, les pensées, …, nuance !

 

*

 

A vrai dire, la problématique posée par l’unicité et la multiplicité des pouvoirs hantait déjà d’illustres ancêtres :

 

"Toutes choses sont autour du Roi de toutes choses et c’est à cause de lui que sont toutes choses. Platon désigne par toutes choses les êtres et il ajoute : à cause de lui, puisqu’il est cause de leur être et qu’en quelque sorte il est l’objet de leur désir, lui qui est différent de toutes choses et qui n’a rien de ce qui leur appartient. Car il n’y aurait plus de : toutes choses, si quelqu’une des choses qui sont après lui, lui appartenait. Si donc l’Esprit fait partie de toute chose, l’Esprit n’appartient pas au Roi de toutes choses.",

"Mais de l'Un qui est le Bien, vient pour l'Esprit le Plusieurs. Car la puissance qu'il avait reçue, il n'a pu la retenir : il l'a donc fragmentée et, cette puissance, il l'a faite plusieurs, elle qui était une, afin de pouvoir la supporter partie pour partie."(cf. Plotin - Traité 38 -  42, 10 -   15, 20).

 

Or cette problématique est toujours d’actualité ; comment en effet, concevoir une unicité dans les créations qui permettent d’établir l’univers dans sa dynamique et sa diversité, notamment puisqu’au sein du phénomène de la vie, celles-ci sont myriades et concernent des multitudes d’êtres ?

 

Par bonheur, il est désormais raisonnable et crédible de reconnaître une première unicité en l’énergie universelle cette source mère, intemporelle et sans dimension, dont découlent les énergies physiques classiques et les innombrables états de la matière ; précédemment, nous avons abondamment développé ce thème.

 

Une seconde unicité réside selon nous, dans l’essence, dans la nature primordiale de l’entité créatrice qui singularise chaque être et se reconnaît en et par  l’homme, sous le couvert du je (moi, ego, sujet, esprit).

Quid de cette mystérieuse entité créatrice ignorée par l’intelligentsia ?

 

Nous la postulons de caractère divin puisqu’elle est d’ordre transcendant,

et non omnipotente puisqu’en nous, elle est notamment obligée d’œuvrer pour savoir et de chercher pour savoir davantage.

D’où émane-t-elle, quel est sa source mère ?

Nous ne pouvons raisonner que par analogie avec les énergies physiques et c’est pourquoi nous la considérons dépendre d’une mystérieuse et spécifique Infinitude intemporelle que nous dénommons Unitaire de la spiritualité.

 

Nous croyons ainsi en deux Sources éternelles de la réalité, deux substratums du monde, deux domaines sans structure interne, sans dimension, hors du temps, c'est-à-dire deux Unitaires antérieurs au "Tout sensible",

- l’un attesté par l'énergie universelle,

- l'autre censé exprimer l’état primordial du "Divin" avant que celui-ci ne s’implique dans l’univers pour en conduire la dynamique évolutive.

 

Souvenons-nous alors de la quête de l’Un par Platon :

"Parménide : En effet, l’Un nous l’avons vu je crois, se trouve être en lui-même comme dans un tout.

Jeune Aristote : C’est juste.

Parménide : L’Un ne se trouve-t-il pas aussi dans les autres choses ?

Jeune Aristote : Oui.

Parménide : Par conséquent, dans la mesure même où il se trouve dans les autres choses, il sera en contact avec les autres choses ; et dans la mesure où il se trouve en lui-même, le contact avec les autres choses lui sera interdit, et c’est avec lui-même qu’il sera en contact, étant donné qu’il se trouve en lui-même.

Jeune Aristote : Apparemment.

Parménide : Ainsi donc l’Un sera en contact aussi bien avec lui-même qu’avec les autres choses.

Jeune Aristote : Il le sera." (cf. Parménide – 148 d,e).

 

Où demeure l’Un et de quelle manière est-il en contact avec lui-même et avec le monde ?

Insondable mystère !

 

Souvenons-nous également de Septimius Tertullien (155 ? , 220 ?) prônant :

"Dieu est le créateur et pourtant Il n'est pas seul". 

 

La cohérence de la dynamique universelle malgré le caractère sacrificiel du monde, et la non omnipotence du "Divin", nous incitent en outre, à postuler, par nécessité, un Pouvoir absolu, une omnipotence que nous baptisons "Transcendant Suprême".

 

Hélas, ce Transcendant Suprême, ce Dieu, demeure inaccessible !

 

*

 

Néanmoins, que pouvons-nous dire à propos du sens de l’existence ?,

pourquoi l’homme, et plus généralement pourquoi des êtres dotés d’un état de conscience ?

 

La réponse présuppose la prise en compte de notre zone d’influence ; ainsi, de par son enracinement quantique puisque sans cesse reconstruit à l’aide de particules atomiques vecteurs de "sens", l’homme est un extraordinaire pôle d'activités transcendantes intéressant le fondement du monde, de telle sorte qu’il participe, à son insu certes, à la dynamique universelle.

 

Nous sommes d’ailleurs convaincus que nous évoluons dans un cybermonde éternel, fruit d’incessantes créations et de continuels renouvellements,

et aimons paraphraser Descartes par cette autre formule lapidaire :

Cogito ergo mundus vivit (je pense donc le monde vit).

 

L’homme n'est donc point une créature unique dans l’univers, ayant comme finalité l’adoration de Dieu,

et le sens de la vie humaine ne s’exprime pas uniquement par le pouvoir d’agir de manière consciente.

 

Une compréhension que nous exprimons volontiers par l’interrogation- réponse :

l’homme nécessité divine plutôt que projet spécifique de Dieu, sur notre terre ?!

Paul  Moyne

www.paulmoyne.com