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    Stolen life          de Li 
    Shaohong  
      
    Culpabilité et conditionnementStolen life 
    de Li Shaohong tiré du roman d’An Dun… Primé à Tribeca, présent à Vancouver… 
    Une jeune et pauvre Chinoise décroche l’entrée à l’université, sésame de 
    toutes les réussites, part avec 500 kwais en poche, tombe amoureuse d’un 
    livreur qui porte le même improbable bonnet camouflage, se retrouve 
    enceinte, est mise en demeure par l’université de choisir entre son enfant 
    et ses études auxquelles elle renonce donc, découvre enfin que le père est 
    un séducteur d’étudiantes qui revend ensuite les gosses… Elle ne se suicide 
    pas mais a enfin compris le sens de la vie : méfiez-vous des hommes et du 
    sexe, admettez que la tristesse terminale qui vous est infligée dès 
    l’enfance l’est pour votre bien et celui de la société harmonieuse. La 
    condescendance des occidentaux qui récompensent ce genre de bourrage de 
    crâne ultra-conservateur à destination des étudiantes chinoises, 
    généralement issues de la classe moyenne et de plus en plus 
    sollicitées/attirées par une liberté de penser, d’agir, d’être, est une 
    catastrophe humanitaire. Le programme officiel d’une jeune Chinoise exige 
    encore en 2007 qu’elle reste vierge jusqu’au mariage. Ses études sont la 
    priorité et l‘ambition de la famille jusqu’à 25 ans, âge 
	 auquel il devient 
    soudain urgent de trouver l’homme et de se marier pour cesser d’être une 
    charge familiale et qu’elle puisse, au contraire, supporter ses parents 
    alors proches de la retraite. Elles sont de plus en plus nombreuses 
    aujourd’hui à ne plus suivre cette dictature morale qui semble tirée des 
    plus violentes satires de… Molière ! Si la jeune femme ne trouve pas de mari 
    respectable (respect uniquement proportionnel aux revenus du type en 
    question), les parents lui en trouveront un, organiseront les rendez-vous 
    après enquête de voisinage, etc. C’est évidemment beaucoup plus sûr, avec 
    tous ces salauds concupiscents voleurs/vendeurs d’enfants qui traînent dans 
    les rues… C’est non seulement le discours du Parti mais aussi celui de la 
    morale confucéenne, le premier reposant sur le deuxième, l’ensemble ne 
    fonctionnant que par l’absence quasi totale de contre proposition - si ce 
    n’est Sex and the city ou Desperate housewives disponibles sur le web en 
    tant que contre-exemple édifiant de ce qu’est la vie des martiens qui 
    peuplent la terre non Chinoise… La répression est inutile. Le bonheur, le 
    plaisir, la liberté sont culturellement aussi dangereux que coupables, la 
    chasse gardée des étrangers irresponsables qui envahissent l’Irak (tout 
    amalgame bienvenu !), et tu paieras l’addition seule ma fille ! Vendu et 
    acheté comme représentant une réalité féminine/féministe, ce film est une 
    escroquerie morale autrement plus pernicieuse que juin 89… Pas de symbole, 
    pas de sang, pas de victimes innocentes, juste le venin de la culpabilité et 
    du fatalisme lentement distillé dans les consciences depuis soixante ans. Olivier 
    DAVID, Shanghai 2007  
    © Philosophie et spiritualité, 2007,  
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