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Arthur Avalon      l'individualité vivante et la perception


" Le jiva dans l'ordre de la création, a d'abord une expérience d'un caractère assez vague et général sans conscience du moi, comme l'expérience qui suit immédiatement le réveil. Il rapporte ensuite cette expérience au moi limité, et il a conscience d'être "untel". Manas est le désir qui suit cette expérience, et les sens (indriya) et leurs objets sont les moyens d'obtenir cette jouissance qui est le but de tout vouloir-vivre ... Le sujet de l'expérience est affecté par la matière de cinq façons différentes, qui provoquent chez lui les sensations de l'ouie, du toucher, et du tact, de la couleur, de la forme, et de la vue, du goût, de l'odorat . Mais la perception sensible n'existe qu'à l'égard d'objets particuliers,elle n'est perçue que dans ses variations. Pourtant jl existe aussi des éléments généraux des organes particuliers de la perception sensible. Que les idées générales puissent se former à partir d'objets sensibles particuliers,cela, dit-on, indique leur existence en quelques parties du jiva comme faits d'expérience; sans quoi les idées générales ne pourraient se former à partir des impressions particulières données par les sens comme faits physiques d'expérience. Cette idée générale s'appelle un tanmatra, c'est-à-dire la pure quiddité, ou qualité abstraite d'un objet. Ainsi le tanmatra d'un son n'est aucune forme sensible particulière, mais il est la quiddité de ce son, autrement dit ce son tel qu'il est indépendamment de ses variations particulières. Aussi a-t-on appelé justement les tanmâtra les "principes généraux des impressions particulières des sens", c'est-à-dire les éléments généraux de la perceptions sensible. Ils viennent nécessairement à l'existence quand sont produits les sens; car un sens exige quelque chose qui puisse être objet de sensation. Ces bhûta subtils (sûkshma)  comme on les appelle aussi, ne sont pas ordinairement perçus eux-mêmes, car ils sont suprasensibles (atîndriya). Leur existence n'est qu'indirectement perçue par l'intermédiaire des objets particuliers grossiers dont ils sont les principes généraux, et qui procèdent d'eux. Ils en peuvent être objets de perception directe que pour les yogis. Ils sont, comme les objets sensibles qui en dérivent, au nombre de cinq: le son (shabda-tanmâtra), le toucher et le sens thermique (sparshatanmâtra), la couleur et la forme (rûpatanmâtra), la saveur (rasatanmâtra), l'odeur (gandhatanmâtra). Chacun dérive de celui qui le précède.

Le pouvoir du Serpent  p 63-64

Indications de lecture:

La perception dite des yogis est l'ouïe, le toucher, la vue et l'odorat subtils qui peut apparaître dans le travail du yoga. Il y a beaucoup d'exemples de perceptions subtiles dans la tradition spirituelle. Voyez Muktananda Le Jeu de la Conscience. Pour un cas particulier lire le témoignage suivant. La lignée de l'advaita-Vedânta met très peu l'accent sur ces expériences. Elles sont plus fréquentes sur la voie de la bhakti, de la dévotion et dans celle du Raja-Yoga.


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