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Al Gore      la coupure entre l'homme et la Nature


    "Dans le monde moderne, le clivage entre le corps et l'esprit, entre l'homme et la nature a engendré une forme nouvelle de dépendance: notre civilisation est devenue dépendance de la consommation de la Terre elle-même. Cette relation de dépendance nous soulage de notre souffrance d'avoir perdu un rapport direct avec la vie et les vibrations du monde naturel. La superficialité et le rythme frénétique de la civilisation industrielle masquent notre solitude profonde et l'absence de communion avec le monde qui pourrait nous redonner courage et épanouir nos sens par la richesse d'un accès direct à la vie elle-même. Tout appareil qui utilise de grosses quantités d'électricité doit avoir « une prise de terre » pour stabiliser le flux du courant et éviter qu'une personne qui le touche ne soit électrocutée. En l'absence de prise de terre, il existe un danger sérieux. De la même manière, un être humain qui n'est pas « relié à la terre », corps et âme, sensations et pensées, fait peser une menace sur tout ce qu'il touche. Nous avons tendance à juger inoffensifs les puissants courants d'énergie créatrice qui circulent en chacun de nous, mais ils peuvent s'avérer dangereux s'il n'y a pas de lien à la terre. Et ceci est particulièrement vrai pour ceux qui sont soumis à une dépendance sérieuse : comme ils n'ont plus de lien avec le sens profond de leur existence, ils sont comme l'électrocuté qui ne peut plus lâcher un câble de six cents volts, simplement parce que le voltage est trop élevé. Selon un phénomène analogue, notre civilisation est soumise de plus en plus fortement à l'habitude de consommer des quantités, plus importantes chaque année, de charbon, de pétrole, d'air pur, d'eau fraîche, d'arbres, d'humus, et de milliers d'autres substances que nous arrachons à la croûte de la planète et que nous transformons non seulement en objets dont nous avons besoin pour nous nourrir et nous abriter, mais en une foule de choses dont nous n'avons nul besoin : pollution, produits pour lesquels nous dépensons des milliards en publicité afin de nous convaincre que nous en avons envie, surplus gigantesques qui font baisser les prix alors qu'ils sont jetés à la décharge, distractions de toutes sortes. Nous paraissons soucieux de nous perdre dans les rituels de la production, mais le prix que nous payons pour cela, c'est la perte de notre vie spirituelle ".

Urgence planète Terre, p. 212-213.

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