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J. R. Oppenheimer    la représentation scientifique et la pensée commune


    "Bien que toutes les disciplines fourmillent d'exemples d'interrelation entre la loi générale et les phénomènes variables, et que le progrès ait beaucoup contribué à les multiplier, la connaissance, la pratique et le goût de la science n'attestent ni ne démentent que les phénomènes changeants du monde concret sont une illusion et que seules les idées immuables et permanentes sont réelles.

     Si nous avons appris - comme c'est le cas - que dans le monde atomique les événements ne sont pas déterminés par une cause stricte, efficace ou formelle ; si, bien qu'habitués à cette idée, nous reconnaissons que pour tout ce qui constitue l'expérience courante des corps et des événements ordinaires, cette absence de causalité n'a ni conséquence ni importance, aucune de ces constatations n'oblige les hommes à choisir entre une conception causale ou non-causale du monde en général. Ces nombreux exemples montrent qu'il peut même y avoir contradiction entre les découvertes scientifiques dans quelque nouveau domaine et ce qu'un philosophe ou une école en a dit avec force détails. Mais ils montrent aussi que, s'il existe des relations entre ce que révèle la science et la façon dont les hommes conçoivent les parties du monde qui ne sont pas encore explorées par elle et ne le seront peut-être jamais, ce ne sont pas des relations logiquement nécessaire, absolue, obligatoire et d'un caractère tel qu'il puisse assurer entièrement l'unité et la cohérence d'une d'une société intellectuelle basée sur lui".

         La Science et le Bon sens, Gallimard, p.17-19.


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