La transformation de la conscience, forum

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La transformation de la conscience

Joseph A.

Certains pourraient se demander: Mais pourquoi atteindre ce niveau? Dans quel but? J'ai lu un jour un article dans science et avenir qui démontrait qu'à l'échelle des atomes, le temps n'existe pas. Alors j'ai envisagé cette possibilité intellectuellement et je n'arrivait pas à trouver une logique à ça. Alors j'ai trouvé une explication qui est la suivante:
Si effectivement le temps n'existe pas mais la seule chose qui existe est: la succession des événements, alors ce la signifie peut être que notre perception de ces événements n'est pas continue. Elle se ferait par à-coups. Pour être plus clair: Ce qui nous parait être le temps est une infinité d'interruptions de notre conscience. Cela signifie que à chaque geste que l'on fait, on meure et on renaît une infinité de fois. On doit mourir et renaître sans arrêt afin de percevoir les événements.

Philippe D.

Rien n'est à atteindre qui ne soit déjà là. La conscience est son propre but, la prise de conscience sa propre fin. La compréhension vraie n'a pas d'autre fin qu'elle-même et ne saurait être envisagée en vue d'autre chose. Le paradoxe, c'est qu'au fond la compréhension de la conscience ne sert à rien, car elle n'est pas faite pour "servir". Cependant, elle transforme celui qui l'effectue en profondeur.

Si le temps n'existe pas, c'est qu'en fait la Réalité est intemporelle. Tout ce qui est essentiel dans notre vie est intemporel, la Beauté, la Bonté, l'Amour sont intemporel. Je mets exprès des majuscules. Le temps psychologique est cette dimension que crée le sujet de la vigilance en imaginant une réalité du passé (qui n'est plus), et du futur (qui n'est pas encore). Le temps psychologique est de la nature de l'illusion. Mais cette illusion est extrêmement puissante. En réalité, à chaque instant la manifestation se produit, crée, recrée, détruit, tout en ne se quittant pas elle-même. L'Être reste complet et toujours le même. Il est perçu dans le monde relatif comme des événements réels, parce que, sans le savoir, nous nous appuyons sur l'intemporel pour affirmer que ceci ou cela est réel.

Joseph A.

Dans l'idéal, un être à la conscience totale connaîtrait et vivrai donc tous les événements c'est-à-dire ce qu'on perçoit comme le passé, comme le présent et comme le futur. Cela expliquerait aussi pourquoi je sens au fond de moi que je n'arriverais pas à atteindre le niveau de conscience totale tant que je resterais mortel.

Mais si justement j'essaye de le faire c'est parce que j'espère qu'un jour je deviendrai immortel. Car ça serait la seule solution pour atteindre la conscience totale.

Philippe D.

La nécessité de la mort n'est pas du tout là où vous la voyez. Ce qui doit mourir, c'est le temps psychologique. si je meurt au passé, si je comprends radicalement que demain n'existe pas, je suis immédiatement dans la conscience de l'intemporel. Il n'est pas indispensable qu'il y ait mort physique pour cela. La vraie mort, c'est mourir à chaque instant au passé, à ce qui n'est plus. La vraie renaissance, c'est renaître au présent à chaque instant. Il ne faut pas confondre immortel et éternel. Immortel implique une continuité indéfinie dans la durée. En un sens, dans ses cycles perpétuels de création, de conservation et de destruction, la Nature est immortelle. Eternel signifie, ce qui est en deçà du temps, ce qui n'entre jamais dans le temps, mais le contemple. Dans l'éternel, la division passé/présent/futur n'existe tout simplement pas et n'a pas de sens.

Joseph A.

Vous devez vous demandez où j'ai bien pu trouver cette explication loufoque.

En fait elle est basée sur une seule réflexion:
1. Hypothèse 1: le temps n'existe pas.
2. Hypothèse 2: la conscience totale peut être atteinte.
3. Je n'arrive jamais à être totalement conscient malgré le fait que je sais que j'existe.
4. et d'un autre côté je souhaite atteindre la conscience totale.

Si on mélange tout ça on peut trouver l'explication exposée plus haut. Si vous pensez que mon explication a des failles indiquez-moi lesquelles. Il se peut qu'elle ne soit pas suffisamment claire. En résumé: Je cherche à me connaître, à connaître ma nature afin de trouver un moyen de connaître mon idéal. Car je sais que j'ai un idéal qui se traduit par l'idée de la perfection, le sentiment que la perfection existe. Tant que je ne connaîtrais pas ma vraie nature, je ne pourrais jamais identifier le vrai but de ma vie. La transformation de la conscience est donc vue ici comme une succession de prise de conscience qui amène vers la conscience totale de soi-même et donc vers la compréhension du but de la vie. Et enfin l'identification de cette chose dont notre univers n'est qu'une pâle copie.

Philippe D.

Penser la vie à partir d'un idéal, c'est une manière assez illusoire de la considérer. La Vie est ce qu'elle est. Elle est parfaite telle qu'elle est en un sens, et non parce qu'elle se rapprocherait d'une sorte de mythique idéal. Ce que vous ne voyez pas, c'est la perfection de ce qui est. alors vous inventez un idéal pour l'imposer à la réalité que vous déclarez évidemment alors ne pas être parfaite. Et si on retournait la question? La conscience de soi est le but de la Vie. Mais cela a-t-il un rapport avec un idéal? Cela a-t-il un rapport au temps psychologique? N'es-ce pas plutôt la fulgurante intuition que je suis, immense, que je coïncide de l'intérieur avec tout ce qui est? N'ai-je pas parfois approché cette conscience d'unité? est-ce qu'elle n'est pas présente en moi quelque part, sous les brumes de mes pensées?

Joseph A.

Peut-être que je me trompe complètement mais en tout cas je ne me suis pas contenté de faire un raisonnement intellectuel détachés de toute réalité.
J'ai d'abord ressenti tout ça. Ces explications, qu'elles soient erronées ou non contiennent une part de vérité car elles ne sont que une tentative imparfaite de répondre aux questions que je me poserais sûrement pendant longtemps comme: Qu'est-ce qui nous pousse à imaginer la perfection, l'immortalité et toutes sortes d'idéaux alors que tous ces idéaux n'ont jamais été atteints dans le monde que nous connaissons?

Philippe D

Ce qui est intéressant dans votre intervention, ce n'est pas le raisonnement intellectuel, mais quelque chose comme un pressentiment de la vérité. Et dans ce que vous dites, il y a de la justesse, un peu mélangée avec des spéculations de surface.

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