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La transformation de la conscience

Sébastien D.

Bonjour, Je viens poser une question simple: Comment progresser dans la connaissance de soi?
Dans une leçon présente sur le site (Conscience et Connaissance de soi), vous distinguer deux formes de connaissance de soi:
- connaître son moi et ses particularités, comme résultats de son histoire personnelle
- comprendre ce qu'est le moi comme structure psychologique présente en chacun
Donc, comment procéder pour progresser dans ces deux formes de connaissance de soi?
Vous concluez ensuite en disant que la lucidité (opposée à la vigilance) est nécessaire à la connaissance de soi:
donc, comment entrer dans cet état de lucidité?

Philippe D.

     Précisions encore ici que le forum ne suppose pas la lecture des leçons présentes sur le site et est indépendant. Il repose sur un choix, partir de notre expérience directe pour tenter de l'expliciter.
      La connaissance de soi, telle qu'on l'envisage d'ordinaire, part d'un présupposé, l'existence d'un moi réel, ayant des caractéristiques définies et nous nous mettons en quête de ces caractéristiques. Regardez les tests des magazines, cela part de là. Mais est-ce bien la question de fond? Le "moi" c'est très vague. Impossible à poser comme un objet précis. Ce qui est par contrer précis, c'est la trace de l'expérience passé dans la mémoire qui a amené à ce faisceau de réactions qui me détermine. Ce que vous appelez l'histoire personnelle.
      Pour ce qui est de l'autre question, sur la lucidité, j'ai un doute sur votre formulation. C'est un peu comme si vous disiez que la lucidité était une chose tout à fait nouvelle, totalement différente de la conscience de veille. Il n'y a pas trente six consciences. Il y a la conscience. Ce que nous appelons lucidité est seulement la conscience un peu moins obstruée. Votre conscience. Ce que vous rayonnez quand vous êtes pleinement conscient. Il me semble que le seule problème réside dans l'étroitesse du champ de conscience habituel et dans la restriction qu'apporte la pensée dualisante dans le champ de conscience. Ce n'est pas "nouveau". Ce n'est pas une "pratique". Ce n'est pas une "réflexion" intellectuelle. C'est un voir. C'est ce qui est déjà là, un flambée de conscience observant avec une attention vive, sans tension, sans jugement, sans condamnation, sans identification. Un étonnement vivant qui ne cache rien, ne protège rien, y compris l'ego lui-même. Maintenant, s'il faut donner une réponse nette à votre question comment? Je dirai cela en un seul mot : Passion. Passion immobile, Passion incandescente sans aucun motif, dans une totale passivité à l'égard du vécu. Epreuve de soi pathétique. Je découvre brûlant et atterré jusqu'à ma médiocrité intérieure, mon agitation, mes poursuites vaines, mes fuites, ma culpabilité maladive. J'ouvre la porte à ce qui est et j'accepte tout sans rien nier, comme je peux accepter ce monde dans sa totalité, même s'il n'est pas très joli à voir dans ce que les hommes en ont fait. Cependant, je suspend le jugement en même temps, pour éviter le cynisme, qui est le péril de la lucidité dans la complaisance critique. Au fond de cette passion qui ne juge pas, il y a la compassion. L'amour de ce petit homme. L'amour de cette humanité tellement malade et égarée. mais il n'y a pas de place pour l'orgueil, la suffisance imbécile, les prétentions intellectuelles et le fanatisme sectaire.

Sébastien D.

      Je n'ai pas très bien compris l'expression "pensée dualisante". Qu'est-ce que cela veut dire? Auriez-vous des exemples?

Serge C.

      Le mental fonctionne le plus souvent dans la dualité. La grande majorité des concepts sont duels : plaisir/douleur, bonheur/malheur, joie/tristesse, amour/haine, pour/contre, droite/gauche, conservateur/révolutionnaire, statique/dynamique etc. Cela vient de ce que l'intellect est un outil de discrimination du vrai et du faux, et que notre tendance est de l'utiliser pour découper avec brutalité dans l'analyse. Cela créé des oppositions artificielle qui n'ont aucune place dans la réalité et sont purement des fictions. La Réalité ignore les oppositions duelles, elle connaît surtout les complémentaire, plus que les contradictoires. Il y a très peu de dualités réelles (homme/femme, jour/nuit). Du fait de l'abus de la pensée dualisante, nous fragmentons à l'excès ce qui ne doit pas être séparé. La dualité produit l'esprit de la division, la division appui le conflit et le conflit dégénère en violence. C'est pourquoi nous devons être sur nos gardes et nous méfier de la pensée dualisante. Penser par exemple au fanatisme : cas typique de durcissement de la dualité : pour/contre,  nous=la vérité/eux=le mensonge, c'est tout blanc/c'est tout noir etc. Un esprit qui raisonne dans la dualité est piégée et très loin de la Réalité.

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