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La transformation de la conscience

Sébastien D.

Qu'est-ce que c'est cette "trace de l'expérience passé dans la mémoire qui a amené à ce faisceau de réactions qui me détermine"? Comment cela peut-il être vu par la conscience? et en quoi cela nous conditionne t-il?

Philippe D.

      Le seul point d'application sérieux, c'est ce qui se manifeste et ce qui se manifeste ici, c'est l'émotionnel. C'est cela qui vient déterminer une réponse sous la forme de la répétition d'un modèle. Une manière de tenter au niveau conscient de mettre de l'ordre pour endiguer une lame de fond que je ne veux pas libérer parce que j'en ai peur. il y a donc un état constant de division qui est la résultante de cet état de fait. Derrière l'émotionnel, il y a un noeud lié à l'expérience passée. C'est cela qui propulse le faisceau des réactions. Le conditionnement vient du pli que j'ai pu prendre pour tenter de me protéger, de contrôler l"indésirable. C'est ce pli qui conduit à la répétition des même réponses, sans jamais rien de neuf. Tout le processus doit et peut être vu immédiatement et dans toute son amplitude dans l'instant, au moment où il se manifeste. Il suffit que je cesse de vouloir contrôler, que je dise "oui" à l'émotion, que je lui accorde de s'exprimer librement, sans vouloir censurer. Dans le trouble même de l'émotion, il y a la connaissance de sa source. Il est indispensable d'être totalement ouvert, honnête vis-à-vis de soi-même pour voir tout cela, pour l'observer, sans chercher à juger, à réprimander, à mépriser quoi que ce soit. Soit jouer non plus au petit jeu consistant à entretenir l'idée que je suis un "névrosé", avec des "problème", ce qui est encore de la complaisance. Cela fait partie de moi. Je lui donne accueil et tout d'un coup, un horizon s'ouvre que je ne soupçonnais même pas. il n'y a pas en fait de "comment" faire. La question "comment" est déjà une dérobade devant le fait même d'être conscient.

Jean-Philippe A.

      Je suis depuis quelques mois fort intéressé par vos éclairages philosophie. Je me penche pour le moment sur la notion suivante: L'attitude de désespoir face à l'inanité d'une action positive. Je  m'explique. Je suis d'avis que la plupart des personnes ne croient pas à  l'influence de leur comportements positifs dans l'ambiance négative de notre monde d'aujourd'hui.  Exemple: Je jette ma cigarette dans la rue bien que ça ne me satisfais pas car de toutes façons tout le monde va continuer à le faire. Que je  le fasse ou pas ça ne change rien. L'exemple est simpliste, je le conçois mais je cherche un terme adéquat  concernant cette attitude positive stoppée par non espoir. Plus largement, je pense que c'est peut-être une clé de changement de comportement vers un monde plus chouette.
Merci de votre réponse.

Philippe D.

     Le sentiment d'inanité développé veut dire "à quoi bon, cela ne sert à rien", "cela ne change rien". Bref, il y a une sorte de déception de ne pas voir le monde changer alors que je le souhaite, que je l'espère. Il est temps de laisser tomber l'attente d'un résultat. N'attendez rien. Menez une vie propre et ordonnée et laisser le monde tel qu'il est. soyez plus concerné par la qualité de votre regard sur le monde que par le souci de sa transformation. C'est votre qualité de conscience qui détermine le plus. Agir sur la base d'une déception est toujours destructeur. Cela a une sorte de goût d'amertume. J'irai presque jusqu'à dire un goût suicidaire. IL y a une règle importante au sujet des émotions : ne jamais rien construire avec, les laisser passer. Ne rien faire à partir d'un émotion et surtout d'une émotion négative. Ce qui est fait à partir d'une émotion est assez chaotique et ne donne rien de bon, seul ce qui est accompli spontanément, avec légèreté et détachement à l'égard des fruits est constructif.

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