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La transformation de la conscience


Jean DC

Si la conscience de l'homme est ce par quoi le monde devient réalité je pense qu 'il n'a pas été donné de réponse à la question principale étant "qui suis-je moi qui dis je?" dans le cadre ou cette question ouvrirais directement sur des réponses aux questions telles que "qu'est ce que l'homme" ou encore " qu'est-ce que le monde". Si cette
intervention n'est pas des plus claires , et je vous l'accorde, j'aimerais fortement que vous m'aidiez à éclaircir cette question à travers la triple existence de l'homme ( biologique, sociale et spirituelle) tantôt un être , une personne et enfin un sujet/objet.

 

Serge C.

Essayons d'être précis. Il n'y a de réalité que pour une conscience et par la conscience. Cette conscience est à sa source un Je. La conscience, dans l'état de veille, structure son expérience d'abord dans la dualité sujet/objet. L'objet existe pour un sujet conscient, dans un processus intentionnel qui lie le sujet à l'objet. L'existence spirituelle est à la racine du Je, elle est nommée parfois l'âme. L'existence spirituelle de l'homme n'est rien d'autre que l'expérience de l'âme comme Soi et surtout comme pur sentiment. Ce que nous appelons l'homme est une entité tripartite : l'âme, l'esprit, le corps. L'esprit est la faculté de penser et de connaître. Le corps est le siège de l'incarnation, de l'expérience vivante. C'est ce que vous appelez l'existence biologique. Quant à ce que vous appelez existence sociale, il serait pertinent de parler ici de personnage sur la scène du monde, plutôt que de personne. La personne peut s'entendre en deux sens : soit le sujet présupposé par la morale et le droit et qui n'est pas un fait, mais un présupposé. Il doit y avoir une personne responsable. Ce qu'elle est, la morale n'en sait rien. Enfin, la Personne désigne ultimement l'entité vivante de l'âme, qui n'a que très peu de rapport avec ce que nous appelons d'ordinaire le "moi".

Jean DC

Pourriez-vous être plus précis quant à la dernière idée que vous venez d'énoncer? je pense qu'il serait très intéressant de la développer d'avantage. si la personne de l'homme est bien cette valeur de l'homme qui s'exprime à travers sa plus totale individualité , la personne est-elle vraiment si différente du "moi"?
 

Serge C.

     Que connaissez-vous de vous-même? L'image que vous avez construite de toutes pièces et que vous appelez "moi". Cette image, c'est ce qui constitue le fondement de votre amour-propre. Si on me contrarie sur l'image glorieuse que je me donne de moi et que voudrais voir mille fois confirmée, je suis vexé. Je tombe du piédestal où je me suis placé. Je soigne mon image. Je tiens à mon image. Je voudrais même ressembler à une image idéale, celle que je me suis donnée. Et je suis toujours en dessous, jamais à la hauteur. C'est la raison pour laquelle je ne m'aime pas. Et toutes les tracasseries habituelles de l'ego. La totalité de la démarche introspective au sens habituelle est cette compromission avec l'ego.

     Maintenant, si vous descendez en vous même, en recherche de ce que vous êtes, allez vous rencontrer le "moi"? Non. Vous ne rencontrerez rien de tel. Il n'y a que le cours de la pensée. Le moi n'est pas une entité réelle, mais seulement une entité créée par l'esprit qui se prend lui-même dans son activité comme objet et donc s'objective dans la forme "moi". Cette fiction se prend pour le sujet. Se prend pour la personne, mais elle n'est pas la personne réelle. La personne réelle n'est pas l'ego. Elle n'est pas construite par ma pensée se prenant pour objet et se fabriquant une identité mentale. Elle précède toute contorsion nombrilique de la pensée. Elle n'est pas connaissable directement. Je ne suis pas ce que je crois être. Ce que je suis est pure création et n'a pas de forme fixe ni d'identité limitée. Il y a une identité pure qui supporte la pulsation de la conscience. Soi. Le Soi pur qui cohère avec Soi. Mais cela ne peut pas s'attraper par la pensée et cela ne s'enferme dans aucune définition. L'individualité se danse, se joue, se chante dans un cri, mais ne se définit pas. On définit son passage, son ombre portée. Pas son acte. Toute définition est limitation. Il y a une méprise fondamentale dans la quête du moi. L'erreur qui consiste à croire que l'on va enfin pouvoir clouer le papillon dans sa boîte. Saisir, étiquetter son "moi". L'idée de départ est déjà fausse. C'est une auto-confirmation de l'ego.

   suite

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