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La transformation de la conscience


Alexandre R.

Au sujet du jeu et la raison pour laquelle je souhaite en parler, c’est son association avec l’humour et le sérieux.

J’aimerais témoigner de mon expérience récente. Bon, je ne vais pas raconter ma vie, mais juste planter un décor.

Il y a quelques années, j’étais d’un « naturel » scientifique, sérieux, rationnel, très peu spirituel (pour ne pas dire profondément athée) et à la suite d’une rupture amoureuse douloureuse, j’ai commencé à me poser des questions… étant très sensible, j’ai provoqué des changements dans ma vie (réorientation dans ma relation avec mes amis, ma relation avec mes collègues de travail… etc.)… j’ai avancé pendant quelques temps, puis j’ai été de nouveau confronté à de profondes remises en questions (suite à rupture du cœur, on ne change pas un homme !)… et j’ai alors pris la décision il y a deux ans, de partir seul en voyage d’un an dans différents pays, aventure que j’ai pu réaliser l’année dernière. J’ai pris le temps de voir le monde comme je n’avais jamais pu le voir, la beauté des paysages, la richesse des rencontres avec autrui (voyageurs et autochtones), la misère, le comportement humain suivant les pays…etc.

A la fin de mon voyage, j’ai rencontré un autre voyageur, avec qui j’ai eu une expérience étrange qui m’a révélé une sorte de « sens de la vie », à en pleurer de joie… Mais sur le coup, je n’avais pas bien compris ce qu’il m’était arrivé. Ce voyageur lisait Krishnamurti, je ne connaissais pas mais cela m’avait intrigué, mais je ne savais pas bien pourquoi.

De retour en France, j’ai repris mon ancien travail assez rapidement… et j’ai acheté un livre de cette homme, Krishnamurti, que j’ai lu doucement pendant près d’un mois… dans le même temps, j’ai été confronté au retour et j’ai commencé à réalisé le décalage que j’avais avec le système, mon travail… je me sentais dedans et dehors et du fait d’une hypersensibilité accumulé lors de mon voyage, et la lecture du livre, j’ai vécu des phénomènes dans mes relations. J’ai été frappé par le nombre croissant de coïncidences… et toutes les 2-3 semaines, je devais subir de profond retournement dans ma personne. De fait, j’ai commencé à voir les choses différemment, à avoir une grille de lecture dans les livres, à m’intéresser à la philosophie…

A un certain moment, j’ai cru que je pouvais « profiter » de cette sensibilité pour aider les autres… mais j’ai été confronté à d’énormes tensions, internes et externes.

Un jour, alors que j’expliquais mon cas à un ami, il m’a suggéré de lire le mythe de la caverne de Platon et j’ai pris une énorme claque, j’ai du sortir de mon boulot pour aller pleurer dehors.

J’ai réalisé que mon état de conscience (l’attention sur soi et sur les autres en est un élément important) me rendait différent mais que je devais continuer à vivre dans le monde dans lequel je suis… j’oscillais entre la folie et la sagesse sans pouvoir me stabiliser dans l’un ou dans l’autre… et la relation avec les autres s’en trouvait déstabilisé : tout en ayant pris conscience que rien n’était figé dans mon comportement, il m’était très difficile d’affronter la réalité, de continuer à avancer à couvert, tout en agissant à découvert, sans être pris pour un fou, un sombre moralisateur, ou un homme qui se sent plus « sage » qu’avant du jour au lendemain…

Aussi, j’ai réalisé que l’humour, le jeu avec soi, pouvait me permettre d’échanger plus facilement, de ne pas me prendre au sérieux, tout en continuant d’avancer à découvert… mais la chose n’est pas facile et je ne suis pas sûr d’y arriver…

J’ai vu un film récemment, la Vie Aquatique (The Life aquatic with Steve Zissou), qui parle un peu de ça, du phénomène de la prise de conscience… cet état et l’action qui en découle est tour à tour décrit comme un jeu en soit et une aventure soi…

Qu’en pensez-vous ?

 

Olivier R.

 

A propos de la relation entre les états intérieurs et les actes :
Je pense simplement à cette phrase : on juge un arbre à ses fruits.
Il y a les fruits du dehors : on fait du bien / mieux autour de soi ?
Il y a les fruits du dedans : on se sent bien / mieux ?
Je pense aussi que le doute est un bon allié.
Quand on découvre de nouvelles vérités, le doute, comme le jeu et l’humour, permet de conserver une certaine humilité.
Ce qui reste pénible quand on change soi-même, c’est que le regard des autres a tendance à ne pas changer. Ceux qui croient nous connaître peuvent être choqués par le changement, et ont tendance souvent, à y résister… Cela, c’est inévitable, et compréhensible.

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