Dialogues et commentaires sur la leçon :

La confiance


Pierre Sener
... Je pense que tout dépend comment l'on définit le "soi" : - si d'un coté je me définis (c'est-à-dire si je m'identifie à une image que je me fais de moi-même), alors je dirais qu'avoir confiance en moi signifie que l'image à laquelle je m'identifie est positive (et vice-versa en cas de manque de confiance en moi). A ce niveau (quand on définit le soi par une image) je ferais cependant une distinction entre la "vraie" confiance en soi et la "fausse" confiance en soi : la fausse confiance en soi étant une simulation pour paraître, mais qui n'est qu'un masque et qui n'est pas vécue harmonieusement du point de vue intérieur. Je pense que la vraie confiance en soi est positive mais qu'elle reste limitée tant que le soi est identifié à une image (aussi positive soit-elle). En effet, je pense que cette confiance peut s'acquérir dans les cas suivants : soit par observation empirique (par exemple, si j'ai observé empiriquement que j'étais doué pour la danse, j'aurai tendance à avoir confiance en moi dans ce domaine), soit par auto-conviction (si je me convainc que je suis doué dans un domaine, cela peut me donner un sentiment de confiance en moi dans ce domaine). Le danger (ou plutôt la faiblesse) me semble résider dans la relative fragilité des raisons de ce type de confiance en soi : dans le cas de l'observation empirique, que se passe-t-il si j'observe empiriquement que suis moins doué ? (prenons l'exemple du sportif de haut niveau qui, s'il connaît une baisse de performance qui dure trop longtemps peut commencer à perdre confiance en ses compétences et ainsi risquer d'aggraver sa faiblesse de performance par un mécanisme de spirale négative), dans le cas de l'auto-conviction, que se passe-t-il si mon auto-conviction me convainc de choses fausses ? (par exemple, je pourrais m'auto-convaincre que je suis l'homme qui courre le plus vite au monde). - D'un autre coté, si je ne me définis pas (si je choisis simplement de laisser librement les choses apparaître dans mon espace de Conscience sans m'identifier à une quelconque apparition/"objet perçu"), je dirais que l'acte même de laisser aller les choses librement devient un acte de confiance, mais confiance dans le SOI, et non plus dans le soi (qui est une partie du SOI). Dès lors, cette confiance en SOI me semble être quasi identique à l'ultime acte de foi lui-même : celui qui consiste à totalement "s'abandonner (c'est-à-dire abandonner son identification, son attachement à son image limitée de soi) et laisser la totalité des objets (y compris une éventuelle image d'un "moi") apparaissant dans ma Conscience être tel qu'il sont... Voilà, en espérant avoir soulevé votre intérêt, permettez-moi encore de vous remercier.

R. La leçon n'est pas encore très avancée, mais vous êtes déjà parvenu... à la fin du texte avant qu'il ne soit écrit!

 


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