Questions et réponses sur la leçon
Savoir vivre, savoir mourir

(envoyé par un lecteur du site)

         "Parce que nous savons que la vie est éternelle, et parce que nous savons qu’il n’y a pas de fin à ce qui vous concerne, si l’un de vous est tué dans un tremblement de terre ou un crash d’avion, ou dans nombre des autres manières très créatives que vous avez trouvées pour faire votre sortie dans le Non-Physique, parce que nous connaissons la vue d’ensemble, pas un seul instant nous ne pleurons aucun de vous. Mais de votre perspective physique beaucoup plus à courte vue, vous êtes extrêmement nombreux à pleurer énormément". Abraham Hicks


Max Arbieu
   Q. Le plus dur est-ce que ce n'est peut-être d'accepter la mort des autres que la sienne?

   R. Oui, mais implicitement dans la mort des autres, c'est ma propre mort qui est en cause en même temps. Ce qui est dur signifie ici la rupture de l'attachement et l'attachement qui nous lie à des proches est puissant. La mort nous oblige à une rupture à laquelle nous ne sommes que rarement prêt.

Lisa Quillac
   Q. Il y a des sociétés dans lesquelles on fait la fête au moment d'une mort.

   R. Oui, la manière dont une société se représente la mort joue un rôle important. Le chagrin est toujours là, le deuil aussi, mais faire son deuil suppose que l'on soit accompagné et il est évident que dans une société où la religion est vivante, où la mort prend un sens dans des actes symbolique sera une société où la rencontre de la mort sera un événement moins violent que dans la nôtre.

Nolwen Le Serrec
   Q. Est-ce que l'on a peur de la mort parce que l'on a peur d'avoir mal?

   R. Et cela ne veut rien dire. La souffrance mérite d'être éliminée car la plupart du temps elle n'est pas nécessaire et elle détruit intérieurement. Mais comment celui qui est mort aurait-il mal? L'agonie peut faire peur, pas la mort. Mais attention, si j'ai peut d'avoir mal plus tard, cette peu est une projection. Elle est une projection dans le futur d'une angoisse que je pense maintenant. C'est en fait une peur psychologique et pas du tout une réaction naturelle.

Nolwen Le Serrec
   Q. C'est assez triste de n'avoir de relation sans masque avec quelqu'un qu'au seuil de la mort !

   R. C'est affligeant en effet. Il y a des personne qui auront passé toute leur vie dans la dissimulation, les masques de la vanité ou du pouvoir et qui ne les laisseront tomber que dans l'agonie pour enfin se confier à une personne et parler en être humain simple et sincère. C'est ce qui fait la richesse de la relation dans l'accompagnement des mourants.

Alice Verland
   Q. La peur de la mort, ne serait-ce pas seulement la peur de disparaître physiquement, mais aussi la peur de disparaître progressivement de l'esprit des proches, pour finir par disparaître totalement comme si on n'avait pas existé? 

   R. Vous voulez exister dans une continuité inaltérable? Rester toujours identique, comme un bloc de marbre qui ne serait pas usé par le temps? Ou comme une chanson que tout le monde chantera pendant des siècle et qui ne sera pas oubliée? Votre existence dépend-elle à ce point de cette reconnaissance des autres? Que se passerait-il si vous cessiez d'avoir besoin que d'autres vous trouve importante? Si votre besoin d'être aimée telle que vous êtes était par avance comblé?  Vous avez peur parce que vous croyez que l'important, c'est que quelqu'un pense à vous, compte sur vous. Renverser la proposition, l'important, c'est l'amour que je donne, le don de soi qui n'attend rien et qui se satisfait de la seule joie de se donner. Alors vous cesserez d'être dépendante des autres.

Coralie Larché
   Q. Le fait de se réfugier dans l'idée qu'il y a un paradis, une réincarnation, est-ce que cela ne reflète pas la peur de la mort? Le refus de la fin?

   R. Laissons de côté le fait. Regardons le besoin de croire. J'ai besoin de croire pour me rassurer. Pour me rassurer de quoi? De ma continuité. Je voudrais continuer comme tel. Donc je refuse la fin. Mais pour vivre, il faut savoir finir, mettre un fin de manière constante (aux problèmes, au passé etc.) Il y a peur de la mort, parce qu'il y a le souci de la continuité et que la mort est une menace pour la continuité. 

Alice Verland
   Q. La peur de la mort des autres n'est-elle pas au fond assez égoïste?

   R. Si cela veut dire, je tiens à lui, à elle, j'ai besoin de ses services, de sons argent, de sa protection. Je ne veux pas qu'il meure. C'est égoïste. Je me sers de l'autre et je ne veux pas qu'on le vole. Il m'appartient et la mort est un escroc à qui j'en veux de vouloir me prendre ce qui m'appartient. 

Cécilia Rauzin
   Q. Lorsque l'on perd une personne proche et qu'on le pleure parce que l'on n'accepte pas de ne plus pouvoir lui parler, l'écouter, ne plus pouvoir apprécier sa présence, est-ce égoïste?

   R. L'amour n'exige rien mais il donne. L'attachement prend. Il est rompu brutalement par la mort. Mais cela nous rappelle aussi que personne ne nous appartient en propre. C'est une joie de pouvoir être dans la présence de ceux que l'on aime. Mais nous ne pouvons exiger que ce qui vient ne s'en aille pas aussi. Nous aimerons encore celui qui s'en va, mais différemment. Nous aurons une tendre pensée pour lui. Mais à quoi servent les larmes si c'est pour s'apitoyer sur soi-même parce que l'on est privé de quelqu'un?

Séverine Egré
   Q. au bout de combien de temps l'acceptation de la mort des proches est-elle ressentie? 

   R. Impossible à dire. Le temps de faire son deuil. La rapidité du deuil conscient dépend de la maturité intérieure de la personne.  

Emilie Sièze
   Q. De la part du médecin, n'y a-t-il pas une sorte de culpabilité de n'avoir pas pu sauver quelqu'un?

   R. A partir du moment où le médecin lutte pour la vie, mais que par ailleurs, il n'accepte pas la mort, alors la mort du patient est vue comme un échec : je n'ai pas réussi à le sauver. La culpabilité implique la faute. Mais ce n'est pas une faute de mourir, quand la mort est de toute façon inéluctable. On devrait dire: "j'ai fait tout ce que j'ai pu pour l'aider à survivre, mais là je dois m'incliner devant le fait : il est mort". C'est un fait à ne pas renier. C'est un événement naturel.

Audrey Dehez
   Q. Le médecin de famille est peut-être plus proche et plus humain, sa relation est plus intime avec la personne et le patient est demandeur d'affection et de compassion.

   R. Plus humain que le spécialiste de la mort oui, dans la mesure où il peut aider psychologiquement dans le cheminement du deuil. Cette aider dans la parole et l'écoute est très importante. Cela fait partie du travail du médecin, mais malheureusement il est encore aujourd'hui très peu préparé à jouer ce rôle.

Nolwen Le Serrec
   Q. La progression même de la médecine entretient l'espoir de vivre!

   R. Oui, mais entretenir cet espoir, c'est entretenir l'idée que l'on peut durer indéfiniment et refuser le fait qu'il y ait une fin. C'est donner de faux espoirs sur le terme, en tablant sur la durée. Le terme reste le même, a mort vient à un moment, quelle que soit la durée de la vie. Le progrès de la médecine est une idée qui renforce l'angoisse d'une certaine façon, car il fait reculer l'inéluctable en entretenant l'illusion qu'à la limite on pourrait éliminer la mort, ce qui ne se produit pas de fait.

Max Arbieu
   Q. qu'est ce qui peut expliquer ce changement d'attitude entre la tradition d'autrefois des funérailles et l'enterrement aujourd'hui?

   R. Le déclin de la religion a contribué à faire de la mort un concept purement "médical" et plus du tout un événement social normal. L'individualisme contemporain replie chacun sur lui-même, et écarte ce qui est gênant. Le mourrant est une insulte à l'image de le jeunesse. La mort est vue comme une salle maladie qu'il vaut mieux fuir et confier à des spécialistes : médecins et pompes funèbres. Nous les "autres", on fait comme si elle ne nous concernait pas. Nous avons perdu le sens du sacré qui enveloppe la mort, nous avons perdu le sens de la mort, alors, même quand subsiste une semblant de cérémonie, cela ne rassure personne. Il n'y a que la violence de l'arrachement à la vie.

Marie Plouganou
   Q. Comment peut-on oublier la mort, ne plus penser lorsqu'elle nous obsède, nous attire? Y a-t-il un moyen de se détacher d'elle, et de trouver dans la vie un goût profond d'exister?

   R. Faut-il oublier la mort, ou au contraire en garder conscience pour nous détacher de tout ce qui est justement morbide. Si je pouvait mourir au passé d'instant en instant, je saurais liquider au jour le jour le problème de la perte et la mort ne serait plus un problème aussi difficile. Mourir au passé consciemment, c'est aussi renaître au présent consciemment. Joyeusement. Libre comme l'air. Vivant.

Aurore Foissac
   Q. Être insouciant, plutôt que d'être une sorte de fuite de l'idée de la mort, ne serait-ce pas une façon de profiter de notre vie jour après jour?

   R. Je n'appellerais pas insouciance l'art de vivre en habitant chaque instant joyeusement, pleinement. Il y a cependant dans l'innocence de l'enfant insouciant une fraîcheur de la vie qui interdit presque que l'on y touche. Peut-on vivre innocent dans un monde qui ne l'est pas? Peut-on garder cette innocence quand on est si compliqué, comme nous le sommes. La beauté de l'insouciance, c'est l'innocence, mais sa laideur ordinaire, c'est la fuite, la dérobade.

Aurélie Escola
   Q. Lorsqu'on a peut de la mort, est-ce réellement pour nous-même? N'avons-nous pas peur de laisser sur la terre les gens qui nous sont chers? N'avons-nous pas envers eux le devoir d'être un soutien et une obligation d'être à leur côté? ex. père envers sa fille.

   R. Une telle question de votre part est assez étonnante. Elle enveloppe toute une charge d'obligation morale qui est plutôt celle d'un homme et une femme largement engagés dans la vie active, ayant charge de famille et sentant l'angoisse des responsabilités. C'est la peur de laisser les siens démunis, dans la misère. Elisabeth Kübler-Ross a passé sa vie à rassurer dans ce sens. La nature prend soin de tout. Il faut savoir cesser de se croire absolument indispensable et admettre que de toute manière, chacun devra assumer son autonomie un jour ou l'autre. Cela fait partie de toute la culpabilité de l'unfinished business.

Lisa Quillac
   Q. Comment peut-on vivre dans la mort? Une personne âgée qui a déjà un pied dans l'autre monde, ou comme le dépressif qui se sent comme appelé par la mort?

   R. La question est de savoir si cela a un sens que cette existence qui se tient dans un entre-deux. C'est cela qui et morbide, ce mélange entre la vie et la mort, ce no man's land ou la vie n'est pas tout à fait la vie et la mort n'est pas tout à fait la mort. C'est vivoter, sans vivre. Tant que la Vie est là, elle mérite d'être vécue pleinement. L'instant que goûte la personne âgée est le même que l'instant que goûte l'adolescent. On ne vit qu'en rendant grâce à la Vie dans l'instant. Le dépressif qui lorgne sur la mort a une attitude i morbide. La mort n'est pas morbide, c'est la confusion entre la vie et la mort qui est morbide.

Alice Marvier
Q. Est-il normal et fréquent que mettre au monde un enfant chez une femme provoque une peur obsessionnelle de la mort? Pourquoi face à la mort, l'adulte prend-il conscience de la butée de sa vie?

   R. Curieux atavisme. Cela relève d'une sorte de réaction de l'instinct de conservation. "Maintenant que j'ai mis au monde un enfant, je ne suis plus utile, la vie peut me balancer, je peux mourir..." C'est comme si le sens de mon existence était identifié seulement au fait de mettre bas, de mettre au monde le bébé. C'est une peur très primitive, mais qui souligne une sorte d'identification à la fonction de la génération. Enfin, la vie de la femme qui accouche, se continue dans son rôle de mère non?

Marion Mouchès
   Q. La peu de la mort est-elle liée au sentiment de ne pas exister? N'a-t-on pas peur de ne rien laisser derrière nous, ne ne pas marquer les esprits et ainsi craindre la fin?

   R. Peur de ne pas exister ou peur de ce que ma vie n'est finalement pas de sens? Si je crains de n'avoir vécu pour rien, je me dis que la seule chose qui puisse rattraper cette déficience, c'est au moins de laisser quelque chose derrière moi qui ait un peu de valeur. Comme si la vie ne se justifiait que par le legs qu'elle dépose auprès de ceux qui restent. C'est étrange et tragique. La Vie n'a pas besoin de justification après coup, elle s'accomplit d'être vécue. Elle se donne à elle-même et dans cette passion, elle se réalise. Que ce soit dans la vie d'un mendiant, d'un artiste, d'une femme de ménage, d'une homme politique, au fond, il n'y a jamais qu'une expérience humaine. Et si nous n'étions sur terre que pour l'expérience humaine?

Claire Balerdi
   Q. La peur de la mort ne vient-elle pas de la peur du néant après celle-ci? Peut-elle venir aussi de la peur que l'âme et le corps se détachent? De ne plus être conscient de son corps? De voir nos sensations et nos sens s'échapper avec notre corps?

   R. Le néant, on connaît. Toutes les nuits, dans le sommeil profond, nous entrons dans une conscience indifférenciée, vide de tout objet. Le sommeil profond est une conscience de rien. Cela ne nous fait pas peur d'aller nous coucher le soir pourtant. La peur de ne plus rien sentir est plus signifiante en tant que peur de perdre. Nous tenons à la vie pour la jouissance qu'elle nous donne et la jouissance humaine est sensible. Charnelle. La mort met fin à l'incarnation, ce qui est par excellence l'expérience humaine par excellence. Il nous est très difficile d'imaginer une existence sans corps de chair. C'est pourtant ce que rapportent bien des traditions, ainsi que les témoignages des NDE. Il semble que ce ne soit pas la même chose que l'incarnation à travers les organes des sens et les facultés conscientes des sens. C'est un peu comme dans la différence entre veiller et rêver. Dans le rêve, il y a la faculté sensorielle, mais le corps-physique n'est pas impliqué, alors que c'est le cas dans l'état de veille.

Lisa Guerrero
   Q. Des gens n'ont pas peur de la mort parce qu'une maladie a mis un terme proche à leur vie. Ils savent qu'ils sont condamnés, cependant, ils souffrent excessivement. Ils souhaitent l'euthanasie. Pourquoi l'opinion, qui banalise la mort, ne leur permet-elle pas d'assouvir leur désir? peut-être que l'opinion perçoit l'euthanasie comme la peine de mort.

   R. L'opinion triche avec la mort, elle tourne autour du pot, sans aller directement au fait. Cette confusion engendre des contradictions assez remarquables. Nous fuyions la souffrance. Mais nous provoquons et nous entretenons la souffrance pour ceux qui sont très gravement malades. Nous sommes attachés à la vie, mais nous méprisons la vie intérieure de celui qui est mourant. Accepter qu'il puisse avoir le droit de choisir de mourir nous scandalise, parce que nous voudrions que la vie soit sans que la mort soit. Comme si on pouvait prendre la naissance sans la mort. Nous voudrions conserver le profit de la présence de l'autre, notre intérêt en fait, mais nous ne voyons pas son intérêt à lui. La relation commune avec la mort dans l'opinion est tissée de contradictions.

Georges Hasser
« Lorsque vous pleurez votre frère mort, que ce soit donc pour lui. Il vous est facile de pleurer pour vous en pensant qu’il est parti. En apparence, vous pleurez parce que votre cœur est blessé, mais ce n’est pas pour votre frère que vous souffrez, c’est pour vous, car vous vous prenez en pitié et cette pitié vous endurcit, vous replie sur vous—mêmes, vous rend terne et stupide ». Le déballage de sentimentalisme émotionnel, quand il n’a d’objet que l’ego, n’est pas de l’amour."
     C'est de loin dans tout ce que vous avez pu écrire ce qui me choque le plus. Bien-sûr que l'on investit de l'affection dans une personne proche et bien-sûr que l'on pleure lorsque cette personne meurt puisqu'elle "emporte avec elle un investissement affectif qui est nôtre" d'où l'expression : "J'ai perdu une part de moi-même". Mais qu'est-ce qui fait de nous des êtres "ternes" et "stupides" ? L'action de pleurer un être cher ? Certes nous pleurons pour nous car il nous manque à nous qui sommes encore là, lui n'éprouve aucune souffrance puisque n'étant plus de ce monde ; mais faut-il en déduire que le sage observe froidement et sans clignements d'yeux le trépas de son vieil ami, de son frère ? Ou un tel agissement ne revêt-il pas un caractère inhumain de par son indifférence ? N'est-ce pas là renier un des principaux comportements (tristesse devant la perte d'un être cher) inhérents au genre humain, témoignant de sa sensibilité, et qui me semble blessant de qualifier de "déballage de sentimentalisme émotionnel" ?

     R. Attention de ne pas mélanger une citation d'auteur, en l'occurrence ici Krishnamurti et le texte de la leçon. Krishnamurti est très abrupt dans ses formulation. Il veut dire que la plupart du temps -pas toujours, le texte dit clairement que vous pouvez vraiment pleurer la mort de quelqu'un d'autre- le chagrin est au fond très égoïste, c'est une manière de s'apitoyer sur soi-même comme manquant de l'autre dont on est privé. "Elle m'appartenait et la vie me l'a ôté. C'est pas juste, elle est à moi". Alors je pleure cette perte. C'est de l'émotionnel de l'ego qui contrefait de manière très habile la compassion. Si vous éprouvez vraiment de la compassion l'élément "mien", "à moi", n'est pas là. Dans la Liste de Shindler vous pouvez avoir de vraie larmes, mais rien ne vous appartient, vous pouvez être bouleversé de la mort d'un homme parmi les bombes jusqu'aux larmes, sans qu'il y ait aucune volonté d'appartenance. Voyez le film Darshan et vous comprendrez que le sage est infiniment plus sensible que l'homme ordinaire à la souffrance humaine, fort heureusement, cette sensibilité est équilibrée par la plénitude intérieure, sinon ce serait insupportable, mais il n'y a pas de fiction de l'ego dans tout cela. Le chagrin qui vous replie sur vous-même pour ruminer l'idée que vous êtes privé de l'autre, l'idée que votre vie est malheureuse n'a rien de sensible ni d'intelligent. C'est très largement une fiction personnelle, mais qui peut très adroitement être confirmé par tout le monde. La question est très subtile et très peu de gens comprennent le vrai sens du deuil.

Aloun Vangkeosay
J'aimerais vous poser une question sur la leçon " Savoir vivre et savoir mourir ". Je n'ai jamais beaucoup pris le temps de philosopher mais depuis quelques temps la question de la mort m'interpelle. Je cherche à comprendre mon angoisse de la mort et de la vie et ce texte fait parti des plus intéressants que j'ai pu lire sur le sujet.

Je comprends l'idée de la peur de la mort comme un attachement à une continuité, à un ego. De plus je suis intimement persuadé que cela explique aussi une grande partie des angoisses de l'existence quotidienne. Mais cette compréhension rationnelle ne m'est pas suffisante. Elle ne m'aide pas. De la même manière que je continuerais d'être terrorisé à l'idée de faire du saut à l'élastique même en étant rationnellement convaincu que les risques sont nuls. Comment puis-je dans ce cas apprendre à vivre et à mourir ?

R. Vous avez fait une partie du chemin, comprendre que la mort est intimement liée à l'attachement de l'ego à sa continuité est fondamental. Maintenant, vous posez une question à la manière de Pascal dans les Pensées, au sujet de la planche au dessus du vide. Tant que la compréhension n'est qu'intellectuelle subsiste une peur résiduelle liée à ce que l'on appelle en Inde abhinivesha, l'attachement à la vie, chose qui est naturelle et concerne tout vivant défendant son intégrité. Maintenant, supposons un instant que vous compreniez intuitivement dans une éclatante évidence que la mort n'est pas l'opposé de la vie, mais seulement de la naissance. La Vie n'a pas d'opposé, elle est au-delà de la dualité. Alors vous comprendriez que la Vie est éternelle est que lorsque vous vivez intensément le moment présent, vous goûtez l'intemporel, ce qui est une participation à l'éternité. Cela balaye entièrement la peur de la mort. Lisez Eckhart Tolle Le pouvoir du moment présent.

 

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Avec la participation de : Coralie Larché, Alice Verland, Cécilia Rauzin, Séverine Egré, Emilie Sièze, Audrey Dehez, Nolwen le Serrec, Max Arbieu, Marie Plouganou, Aurore Foissac, Aurélie Escola, Lisa Quillacq, Alice marvier, Marion Mouchès, Claire Balerdi, Lisa Guerrero, Georges Hasser, Aloun Vangkeosay.


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