Questions et réponses pendant le cours :
Le respect de la Nature


Elise Infray
 On dit que celui qui n'aime pas les bêtes n'aime pas les gens non plus !

R. Oui, cela a un sens profond et vrai. Bien sûr, il est toujours facile de rétorquer, quand on déteste les hommes, alors on se replie sur le petit animal de compagnie qui lui est moins ingrat. Mais c'est une remarque assez pauvre au fond. En réalité, la relation que l'homme a vis à vis de la Nature, il la reporte sur l'homme et quand l'homme détruit et pille la Nature, ce n'est pas pour se comporter différemment avec l'homme qu'il pille et détruit aussi.

Blanche Konrad
Q; L'homme peut-il  rétablir des liens sains avec la Nature?

R. La question suppose qu'il existe des liens malsains ou maladifs opposés au liens sains. Ce que nous avons montré c'est qu'en fait c'est plutôt l'absence de lien qui rend l'homme si cupide, parce qu'il est insensible à l'unité du monde vivant, à l'unité de l'homme et de la Nature. Retrouvez l'unité, vous retrouverez le lien, et si le lien est celui de l'unité, il sera global et sain.

Hélène Joie
Q. En reniant la Nature, renie-t-on ses origines?

R. Avez-vous vraiment conscience de vos origines en ce sens là? Si l'homme est une invention culturelle, son origine est dans la culture qui l'a formé non? Nous sommes de part en part façonné par notre culture. Comment pouvons-nous reconnaître nos origines dans la Nature? Voyez l'hypothèse de l'homme naturel de Rousseau. Il avoue que l'état de nature n'a peut-être jamais existé et qu'il n'existera jamais, mais qu'il sert de repère. Ce qui compte c'est de retrouver l'authenticité de l'homme tel que la Nature l'a formé, sous les surimpositions de la civilisation. Il ne prend pas cet état originel au sens historique. Cela montre bien à quel point Rousseau pressent que l'homme est coupé de la Nature.

Blanche Konrad
D'avoir autant négligé la Nature ne sommes nous pas devenus moins humains?

R. Oui. Négligé la Nature n'est peut-être pas la formule exacte, disons plutôt négligé le lien entre l'homme et la Nature. C'est négliger la relation. Vivre, c'est vivre en relation. Vivre humainement, c'est vivre dans une relation réellement humaine, ce qui ne veut pas dire coupé de la relation qui unit l'homme et la Nature. Pourtant, nous avons développé une sociologie, nous avons développé une philosophie politique dans un cadre exclusivement social. C'est une erreur que nous payons aujourd'hui. Remarquez que c'est ce que dit Michel Serres a plusieurs endroits du contrat naturel.  

Alice Verland
. Pourquoi l'homme est-il aussi vide de sentiment face à la Nature?

R. Est-ce une question de culture :  l'occidental est très intellectualisé, il pense d'avantage qu'il ne sent. Est-ce une question de tempérament individuel? Il y a des amoureux de la Nature qui vivent cette extase du contact avec la Nature. En tout cas, la pensée en nous propulsant dans les raciocination continuelle ne contribue pas à une ouverture sensible. Vivre dans une pleine conscience ne veut pas dire tricoter continuellement des pensées. Aimer la Nature, ce n'est pas non plus aimer une belle description de la Nature. C'est éprouver par les sens, de manière charnelle la participation avec la Nature.

Jennifer Révolte
Q. S'engager dans un mouvement écologique, n'est-ce pas seulement tenter de se déculpabiliser?

R. Non, c'est un procès abusif. Mieux vaut le don de soi dans une cause qui a de la valeur, même si les motivations de départ ne sont pas claire, le don, au moins vous rend plus responsable et ouvert. Si on faisait le même raisonnement avec ceux qui militent pour les droits de l'homme, on en viendrait à déconsidérer là aussi le don de soi. Je ne suis pas d'accord pour aller dans cette direction. Il y a des causes qui méritent d'être avancée et l'écologie est une cause noble.

Claude Pommier
En rentrant du pain a vélo, j'ai vu un moyen duc (genre de "gros hibou" beige, marron et blanc) au bord de la route. L'oiseau absolument sublime ne semblait pas vieux, pas abîmé, le corps entier a première vue, propre. Mais il était mort (fraîchement car pas complètement rigide ). Après l'avoir observé plus en détail, en écartant les plumes, je vois un trou noir derrière la tête, du vide quoi . je ne suis pas véto mais je ne crois pas qu'il soit mort naturellement. Un si bel animal qui meure pour rien c'est du gâchis. Notre vie s'appauvrit durablement lorsqu'un bel animal comme celui-ci meurt. Lorsque j'examinais l'oiseau une voiture jaune vif a ralenti(a peine), une vitre s'est ouverte, et j'ai pu entendre une voix me criant: "Hé c'est ma poule ! touche pas a ma poule." J'ai de l'humour a revendre mais cela ne m'a pas fait trop rire. je ne traiterait plus jamais ceux qui exploitent les autres de rapaces ou de prédateurs car ils n'en n'ont pas la classe et la beauté, ni la nécessité. Charognards non plus car il ne font rien d'utile, enfin si: Nous obliger a choisir entre soit: élever notre esprit et nos capacités ou soit nous faire plonger avec eux dans un monde assombrit et asservit. Notre tache quotidienne, nous élever, savoir ce qu'est notre conscience, comment elle marche . Car ce n'est pas le jour de notre dernier souffle qu'on va le faire. On ne l'apprend ni a l'école, ni à la fac, et la taille du porte monnaie n'y change rien. C.P.

Avec la participation de : Elise Infray, Blanche Konrad, Hélène Joie, Alice Verland, Jennifer Révolte.


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