Questions et réponses 
    sur la leçon: 
 En quête de sens  
    Cette leçon est organisée autour d'un DVD 
    magnifique, "en quête de sens". Le DVD a servi d'introduction à un cours de 
    philosophie et la leçon a été rédigée ensuite dans le prolongement. 
                       
    
  Bernard Tillon 
  L’introduction que j’ai lue de votre livre sur votre site internet m’a 
  particulièrement interpellé - ce qui m’a aussitôt donné envie de l’acheter – 
  et je souscris pleinement à votre analyse sur les 
    raisons 
  de vivre.  Après près de 45 années d’activité professionnelle, je suis 
  aujourd’hui «  à la retraite » - je déteste ce mot et le statut qu’il induit – 
  et je m’interroge plus que jamais sur le sens de notre existence. J’essaie 
  d’ailleurs d’écrire un « essai » sur le sujet et sur la condition humaine. 
  Pendant des décennies, ayant souvent changé d’activités professionnelles et de 
  pays, je me suis demandé quelle était ma mission sur cette terre ; en vain. 
  Disposant aujourd’hui d’un peu plus de temps pour y réfléchir, je me pose 
  surtout la question du « Pourquoi ? ».  Pourquoi vivons-nous tout ce que nous 
  vivons, de notre petite enfance jusqu’au clap de fin ? Dans quel but, pour 
  quelle finalité ? Et quel est le sens de l’épopée humaine sur cette terre ?
   
    J’ai fait 
    quelques recherches et j’ai beaucoup lu : penseurs, philosophes, 
    scientifiques, économistes, théologiens, anthropologues… etc. Globalement, 
    on sait assez bien expliquer comment l’homme que nous sommes, Sapiens, en 
    est arrivé là où nous en sommes aujourd’hui. Mais personne ne sait répondre 
    à la question : Pourquoi ?  Sauf les croyants qui bien sûr s’empressent de 
    dire, parce que Dieu l’a voulu ainsi ?  Auxquels croyants on peut tout aussi 
    rapidement – comme un gamin obstiné - reposer la même question : Pourquoi ? 
     Inutile de vous préciser que je suis agnostique (après avoir été baptisé à 
    l’insu de mon plein gré et avoir baigné dans la religion catholique jusqu’à 
    18 ans). Les religions ne répondent en rien à la question ; elles seraient 
    même hors sujet. Ce qui ne signifie pas que je rejette toute idée de 
    spiritualité, bien au contraire.  
    Car, à bien y regarder, 
    de deux choses l’une :  
    
    -          soit nous ne sommes qu’un organisme 
    purement et strictement biologique, au même titre que toutes les créatures 
    terrestres, auquel cas nous ne sommes qu’un maillon parmi d’autres de 
    l’évolution de l’univers et ce sans aucun but. Notre brève existence va du 
    néant au néant. Et la messe est dite. Notre existence n’est alors faite, 
    dans la très grande majorité des cas, que de remplissages et autres 
    occupations « terre à terre », «  en profiter » , et ce jusqu’au clap de 
    fin ;  
    
     -          Soit nous sommes un être spirituel, incarné – voire réincarné - 
     pour une existence terrestre très éphémère, et extrêmement limité dans ses 
    capacités :  Et se pose alors la question « pourquoi » et dans quel 
    but ?  Et au-delà, y-a-t-il une intention ?  Et pourquoi nous est-il si 
    difficile d’accéder à cet Etre spirituel, emprisonné dans notre carcasse 
    humaine ???  
     Je suis personnellement 
    affligé par deux choses :  
    
    -          De constater que très peu de 
    personnes se posent ce genre de question ; quand on aborde le sujet, on 
    « tue l’ambiance », on dérange ; on n’a pas envie de s’interroger, ne 
    serait-ce que quelques minutes, sur le sens de ce que l’on vit au 
    quotidien ; on préfère faire l’autruche et dire que tout va aussi bien que 
    possible ; que de toute façon on n’a pas le choix ; on ne peut pas changer 
    le monde ; que personne n’est revenu nous dire s’il y a un au-delà …etc. ; 
    Il est vrai qu’il n’est pas réjouissant de réaliser que, dans la très grande 
    majorité des cas, l’existence de l’être humain n’est faite que de 
    remplissages ; des remplissages pour « s’occuper », assurer le quotidien de 
    l’existence, l’élevage et l’éducation (ou souvent la non-éducation) des 
    enfants, les contraintes (que l’on a soi-même générées), les loisirs – très 
    importants les loisirs, pour « s’éclater » … et finalement passer le temps, 
    voire même « tuer le temps ». Quelle tristesse !!!  
    
    -          De constater de la même façon, ce 
    qui est sans doute le corollaire de ce qui précède, que la très grande 
    majorité des gens vous disent, et spécifiquement lorsque l’on accède 
    au « statut de retraité », qu’il vous faut en profiter !!!  Ce serait, comme 
    vous le soulignez très bien, la principale raison de vivre : profiter ! 
    argent, confort, consommation de tout ce qui est consommable !  Je veux bien 
    admettre qu’on puisse sans doute « aimer la vie pour ce genre de raison, 
    sans avoir pour autant découvert son sens ». Dans une société de 
    consommation où tout est prémâché, prédigéré, pré-expliqué et dans laquelle 
    on vous commande de ne surtout pas réfléchir (puisqu’on a déjà réfléchi pour 
    vous, pour vous vendre les clés du bonheur et autres foutaises médiatiques), 
    pourquoi pas ?...  
    
    Ce qui expliquerait grandement un certaine 
    régression intellectuelle et surtout l’absence de toute évolution 
    spirituelle de l’humanité.  
     Depuis 
    quelques millénaires, et surtout au cours des deux derniers siècles – 
    lesquels ne représentent que 0,1 % de l’histoire de Sapiens – les progrès 
    réalisés par l’humanité, dans tous les domaines –scientifique, médical, 
    technique, communication, spatial, social, …etc – sont spectaculaires ; et 
    leur évolution est exponentielle. Dans le même temps, l’évolution 
    spirituelle de l’humanité est proche de zéro !!!  
     « Nous 
    n’avons tiré aucune leçon de la souffrance, et l’atrocité des guerres ne 
    nous a rien appris. Alors, qu’est-ce qui nous fera changer et apprendre ? 
    Quels sont les facteurs en jeu, à quelle profondeur jouent-ils ? Pourquoi 
    nous autres humains, qui vivons depuis si longtemps sur cette planète, 
    sommes-nous en train de détruire cette pauvre Terre, pourquoi nous 
    détruisons-nous les uns les autres ? Quelle est la cause de tout ceci ? Au 
    lieu de spéculer sur les causes, demandons-nous quelle est la véritable 
    cause de cette situation, la vraie racine en l’homme. »  (Krishnamurti)
     
    
     Personnellement, ce qui m’intéresse, c’est d’accéder à plus de 
    spiritualité, à mon Etre spirituel. Et très honnêtement, « je bloque », je 
    ne sais pas comment y parvenir, ce qui n’est pas sans générer une certaine 
    colère intérieure.   
    Je 
    m’intéresse beaucoup à la condition humaine et j’observe mes semblables ; 
    j’observe que sur cette terre, l’homme ne vit pas ; il ne fait qu’exister, 
    « profiter de la vie », comme vous le décrivez si justement,  mis à part 
    quelques génies créateurs, notamment ceux qui s’expriment à travers l’art, 
    et peut être quelques éveillés.  
    
  R.  j'ai bien aimé votre texte et je partage 
  très largement vos vues, avec une confirmation écrasante de votre seconde 
  option de deux choses l'une. Je ne me pose pas la question pourquoi parce que 
  la vie n'a pas besoin d'un but, elle est un Jeu perpétuel de la conscience, 
  une exploration infinie des possibles et une expérience. Penser en terme de 
  but présuppose qu'on en aura fini, mais il n'y a pas de fin au jeu de la vie 
  avec elle-même.  
  Vincent Primard 
         Merci de me permettre d'exposer 
  quelques réflexions en écho aux vôtres! Refuser de se poser LA question du 
  sens de sa vie, c'est s'interdire l'accès à la dignité humaine. En effet, dans 
  tout le règne du vivant, l'humain est le seul être à se poser cette question; 
  en celà il se différencie fondamentalement de l'animal. La mésange aussi bien 
  que la libellule ou le jaguar ou le dauphin ne se la posent pas, moi 
  si."Quelle différence ?"me demandez-vous. Je vous réponds" TOUTE la 
  différence!".Car se poser la question du sens de sa propre vie implique 
  immédiatement que la réponse vienne de soi, et de soi seul. C'est 
  effectivement ma part de LIBERTE, qui m'est échue dès ma naissance par ma 
  condition d'humain, que je me dois d'assumer en donnant du sens à MA vie par 
  mes actes. Il s'agit de prendre à ma charge ma part de responsabilité en 
  assumant et en usant de cette liberté qui s'offre comme support à ma dignité. 
  Se dérober à ce devoir, le fuir, l'ignorer, me semble au mieux faire preuve de 
  faiblesse (nous ne sommes pas des dieux!) , au pire d'une insigne lâcheté 
  envers moi-même mais surtout envers l'humanité dont je partage l'essence 
  sacrée. Puisqu'il y a une dignité transcendantale qui nous appelle, qui nous 
  supplie même de l'entendre, chacun doit choisir de faire le sourd ou non à ses 
  sublimes sollicitations.  
        A chacun de 
  prendre en charge sa portion d'humanité à proportion de ses facultés: ici le 
  quantitatif ne vaut pas, seul importe dans notre rapport à la Vie le 
  qualitatif. Pour ma part j'ai opté en faveur de la dignité, donc de la liberté 
  assumée, de la responsabilité et bien sûr de la moralité,car dans la vie tout 
  est lié dans le même Empire dont nous sommes partie prenante au plus haut 
  point en tant qu'animaux moraux, car libres de nos choix. On en est arrivé à 
  un point tel, que notre société mondialisée dans le consumérisme indécent a 
  perdu de vue que notre dignité et notre splendeur spirituelle sont le but 
  caché et ultime de notre présence au Monde (comme volonté et représentation 
  bien sûr!).Les plus hautes lois morales qui sont la gloire et le trésor sacré 
  de l'humanité sont nées du plus profond du coeur humain,à chacun d'en être 
  digne et de les vivifier dans sa simple vie quotidienne car toute morale ou 
  toute éthique ne vaut qu'en acte. Bien chaleureusement vôtre. 
    
    Théophile Raffray Bonsoir Monsieur, Je suis un étudiant 
	en science politique, curieux de tout et toujours en réflexion perpétuelle, 
	voir trop. J'ai pu lire plusieurs de vos leçons de philosophie sur votre 
	site internet.  Cependant, j'avais plusieurs requêtes à vous poser svp. 
	Elles pourront vous paraître étranges ou inhabituelles du fait que vous 
	n'êtes pas mon père ou de ma famille mais je suis en quête de sens et en 
	l'occurrence je n'ai pas de modèle parental que je considère comme un guide 
	dans la vie car je remets en question beaucoup de valeurs/idées/principes 
	qu'on m'a transmis, que ce soit mon père, ma mère ou le reste de ma famille. 
	-Qu'est-ce qui selon vous nous donne la niaque dans la vie ? Comment avoir 
	la niaque ? -qu'est ce qui nous rend heureux, pleinement épanoui ? (J'ai lu 
	un ouvrage de psychologie positive sur le sujet mais je ne suis pas 
	pleinement convaincu de la démonstration, Seligman : "S'épanouir") -comment 
	vivre quand on est coincé en permanence dans le dilemme de la morale, du 
	bien, du juste pour nous-mêmes et pour autrui (donc ce qui se ratacherais à 
	la raison plutôt, à la droiture) et le simple plaisir de vivre sans 
	considérations morales (ces dernières étant un poids insupportable sur le 
	long terme). Je vis dans ce dilemme permanent. J'ai été éduqué dans la 
	droiture et la morale et ce sans la religion mais parfois je me dis 
	simplement : "mais qu'est ce qu'on se fiche de la morale, de ce qui est 
	juste ou pas, bien ou mal, quelle prise de tête inutile qui nous pourrit la 
	vie et nous fatigue." Puis 2 jours après je repars dans mon questionnement 
	perpétuel sur ce qui est juste, bien, si ces notions existent vraiment, je 
	suis né comme ça et je n'ai jamais changé sur cet aspect. C'est comme si je 
	ressentais ces exigences physiquement, comme si j'étais un apprenti, un 
	chevalier en quête perpétuelle de justice et de bien pour moi-même et pour 
	autrui.  Je dois avouer être perdu pour ma part d'autant plus que beaucoup 
	de valeurs qui m'ont été transmises par mes parents sont remises en question 
	et méprisées en permanence par mes professeurs à l'université que ce soit le 
	devoir, la morale, la justice, le respect, la non violence etc. Si vous 
	pouviez m'aider je serais sincèrement très reconnaissant. Si vous ne voulez 
	pas ou ne pouvez pas, je comprendrais et passerais mon chemin.  Merci pour 
	votre réponse. Cordialement,     
    R. Ne prenez pas votre expérenece en quête de sens sous un angle 
	pathologique, c'est tout au contraire une bon signe de santé mentale, à 
	l'inverse, dans un monde aussi confus que le nôtre, le conformisme qui ne se 
	pose pas de question est "normaupathe".  Se passer de modèle parental est 
	aussi une grande chance, toutes les familles sont peu ou prou 
	dysfonctionnelles, il y est bien rare de trouver un modèle d'intégrité. Le 
	modèle est en vous-même, c'est votre conscience. La joie créative qui 
	jaillit spontanément en soi-même est la seule source d'énergie qui ait une 
	valeur. Quand on la reconnaîtchez d'autres, elle est décuplée. Ne cherchez 
	pas ailleurs et surtout, il n'y a pas de raison à chercher. Pas besoin de 
	raison pour être dans la joie.  Si vous menez une vie simple et droite, 
	il n'y a pas de contradiction, pas de dilemme. Mais c'est vrai que rester 
	uintègre quand il y a tellement de sollicitations pour s'affranchir du sens 
	moral n'est pas facile. Protéger la conscience en milieu de science 
	politique est un sacré défi et un défi qui mérite d'être relevé. Il ne faut 
	pas compter sur uen aide extérieure. Le monde actuel est immoral, même s'il 
	existe partout des gens de bien, la société elle est très corrompue. Donc, 
	ne pas compter en principe sur une aide extérieure est une bonne chose. 
	L'aide véritable vient toujours de l'intérieur.  
	   pour 
    déposer un commentaire, cliquer sur l'image Avec la 
    participation de Bernard Tillon, Vincent Primard.  
     Bienvenue| Cours de philosophie| Suivi des classes| 
    Dialogues| Liens sur la philosophie| Nos travaux| Informations   E-mail : philosophie.spiritualite@gmail.com 
     |