Questions et réponses sur la leçon:
L'Ethique et le droit des animaux


Serge Bouvet
Ma question est relative à la conscience des animaux.

Je suis conscient parce que je suis sujet. Etre sujet s’est connaître l’existence de soi et de se qui n’est pas soi. Est objet ce qui n’est pas soi. Un objet est ce qui est concevable par le prisme de la conscience. Par exemple, la fameuse table de Husserl que je vise est un objet. Cet objet peut donc être une chose, un animal voir une personne. Je ne peux en effet savoir qu'une personne est consciente, tout simplement parce que je ne peux accéder à sa conscience. Bien sûr, après déduction syllogistique “Je suis une personne et je suis conscient, les objets que que je perçois dans un premier temps comme objet sont des personnes , donc ces personnes sont conscientes” me rassurent que je ne suis pas le seul être conscient. Preuve à l’appui, ces mêmes personnes me DIRONT et confirmeront ma déduction. Tel un ami qui me dit :”Je suis conscient comme toi et je le sais”. Cette confirmation verbalisée de mon amie nécessite une compréhension de son langage. Puis-je donc savoir qu’un chien, ou une fleur aient une conscience si je ne peux comprendre le langage de ces derniers, encore eût-il fallu qu’ils aient un langage, mais comment le savoir ?

Je me suis donc intéressé à la question de la conscience présente ou absente des animaux, du primate en particulier. Je vous renvoie tout de suite à Franz de Waal, référence en la matière de
primatologie qui a essayé de mesurer, si l’on peut dire, la conscience des singes.  Franz de Wall, à cette vaste question philosophique de la conscience des animaux répond que “Peut-être les animaux ont une conscience mais que rien ne permet d’être catégorique sur la question”. Ce que les anglais appellent la conscience de soi (self-conscious), c’est-à-dire la conscience d'être un individu
unique, pourrait ne pas être le propre de l’homme seulement.. Ne pouvant accéder aux langages des animaux, ne pouvant le comprendre de façon catégorique, on en vient à utiliser le fameux test du miroir.

Les primatologues semblent prouver que les primates aient une conscience. Ces derniers, en effet semblent se reconnaître dans un miroir puisque, comme on sait, si on fait une marque de couleur sur leur visage pendant qu'ils sont endormis, marque qu'ils ne sentent pas une fois réveillés, et si on leur présentent un miroir dans lequel se reflète leur visage, ils se frottent à l'endroit de la marque.

Document :
Le singe n'est pas dupé par le miroir
(http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles_sea?ad=sci_20050718.OBS3749.html&
host=http://permanent.sciencesetavenir.com/)
M ême si les singes ne sont pas capables de reconnaître leur image dans le miroir comme le font les hommes ou les grands singes*, cela ne signifie pas qu’ils se laissent tromper par l’image réfléchie en
croyant tout simplement voir un autre singe réel. Une nouvelle étude dirigée par Frans de Waal montre que l’attitude des singes capucins face au miroir est différente de l’attitude adoptée face à
d’autres singes. Ces animaux pourraient donc posséder un degré intermédiaire de conscience face au miroir.

Les chercheurs ont comparé la réaction des singes capucins lorsqu’ils voyaient un autre singe connu ou étranger, séparé par une cloison transparente, et lorsqu’ils se trouvaient face à un miroir. Face à
des congénères familiers, mâles et femelles ont globalement peu de réactions. Les femelles étaient moins anxieuses face au miroir que face à une femelle étrangère, ont observé les chercheurs.
Quant aux mâles, leurs réactions étaient plus ambiguës face aux mâles inconnus comme face au miroir. Cependant certaines attitudes, comme les cris et le repli, ou à l’inverse le balancement, étaient réservés à l’image réfléchie. Impossible en l’état de dire ce que ces capucins pensent voir dans le
miroir, précise de Waal et ses collègues dans les PNAS publiés cette semaine. Ce qui est certain c’est qu’ils font la différence entre un congénère lambda et l’image réfléchie. Au-delà du test du miroir,
cette notion de reconnaissance intéresse les spécialistes du comportement car elle serait liée à la capacité d’empathie au sein d’une espèce.
Cécile Dumas
(18/07/05)

*Chimpanzés, gorilles, orangs-outans et bonobos. Selon, les primatologues, les singes ont donc conscience d’eux-mêmes, reconnaissent leur image dans un miroir, anticipent le futur, assimilent des
structures de langage élaborées, plaisantent et pratiquent même le mensonge, ce qui laisseraient entendre qu’ils aient des notions de jugement. En conclusion, personnellement, je ne peux pas avancer que les animaux n’ont pas de conscience, tout simplement parce que je n’ ai aucun moyen d’avancer
ou de savoir qu’il sont conscient. Comment faites-vous donc pour savoir que les animaux n’ont pas de conscience?

R. Je ne sais pas où vous avez lu dans le cours l'affirmation que les animaux n'ont pas de conscience, mais ce n'est pas une thèse soutenue effectivement. Elle st seulement soutenue par la biologie mécaniste rattachée à Descartes. Noter par exemple que Rousseau ne marque même pas la différence entre l'homme et l'animal par la pensée, mais seulement par le libre-arbitre! Noter par exemple que Rousseau ne marque même pas la différence entre l'homme et l'animal par la pensée, mais seulement par le libre-arbitre! Je n'ai pour ma part pas le moindre doute sur la question, il y a une conscience dans toute être vivant, même si elle est assoupie dans les formes végétative. Chez l'animal la conscience est bel et bien là. L'intelligence aussi. Cependant, le passage au stade d'une pensée réflexive, organisée par concept n'est pas effectuée. Aurobindo disait que la conscience est involuée dans la matière et que l'organisation du système nerveux la fait évoluer dans les formes du vivant.

Avec la participation de Serge Bouvet.


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