Home page icon   Modèle de dissertation :

Pourquoi l’homme peut-il parfois désirer l’inconscience ?

    Il existe bien des stratégies de fuite dans l’inconscience. On peut chercher à oublier une vie malheureuse dans l’alcool, le jeu, ou toute forme d’étourdissement. Le désir de l’inconscience est la porte de sortie pour qui éprouve son existence dans un malaise profond et ressent un moment une propension à la fuir.

    Cependant, que fuit-on exactement ? Toutes les motivations qui poussent vers l’inconscience se valent-elles ?. C’est une chose que de prendre une drogue pour se donner une euphorie qui vous fait oublier la conscience du réel, mais c’est est une autre que de s’en aller dormir le soir ; et pourtant ce sont deux formes d’inconscience. Elles ne répondent pas aux mêmes raisons. Ce n'est pas non plus l'acte manqué ou l'inadvertance d'un geste que l'on va regretter.

    Pourquoi l’homme peut-il donc parfois désirer l’inconscience ? Faut-il voir dans ce désir une faiblesse psychologique, ou un besoin naturel  ? En quel sens est-ce une caractéristique humaine ? Cette question implique aussi de vérifier si c’est exactement l’inconscience qui est désirée ou si ce n’est pas autre chose qui est en jeu au travers de l’inconscience.

*   *
*

    I Mais tout d’abord, dans la question posée, que devons-nous entendre par " inconscience "? Il y a plusieurs formes d’inconscience. 1° On peut appeler inconscience naturelle, ce besoin que chaque être humain satisfait dans le sommeil profond et dans le rêve. Le sommeil profond, ou sommeil sans rêve, est un état d’inconscience dans un sens particulier : il est torpeur, mutisme, ignorance du monde extérieur, réclusion en soi-même, mais aussi paix sereine due à l’absence de tout conflit entre le moi et le monde. Nous pourrions déjà repérer ici ce qui peut-être attirant dans cette aspect de inconscience : une délivrance vis à vis des soucis et des peines, des tiraillements de l’état de veille, dans un état de bonheur paisible. C’est déjà une tentation qui peut expliquer que parfois certains ressentent le besoin de faire une cure de sommeil dans une période de dépression grave. Dormir, c’est se débarrasser du monde, se débarrasser de autres et aussi de soi-même. Dans le sommeil, il n’y a plus de conscience de rien, l’ego lui-même a disparu. Ce qui est étrange, c’est qu’en plus cette disparition du moi soit plutôt bien vécue. Nous disons " j’ai bien dormi ", " j’étais bien dans le sommeil ", comme si cette mort de l’ego dans l’inconscience donnait un réel bonheur.

    L’état de rêve, présente une autre aspect de l’inconscience naturelle, la possibilité de laisser la pensée à elle-même dans l’imaginaire. Le rêveur est bien inconscient au sens où on l’entend couramment, il a perdu les repères, les interdits, le sens du respect d’autrui. Il peut jouir de ses fantasmes hors des limites de l’état de veille. C’est une tentation offerte au désir que la satisfaction dans l’imaginaire. Chacun peut trouver dans le rêve une sorte de revanche contre la vie. Dans le rêve, on peut-être la plus belle, la plus désirable, le plus fort, le meilleur, le plus riche ou le plus envié. Nul doute que si on fabriquait une pilule pour rêver 24 heures sur 24, ceux qui souffrent se précipiteraient pour fuir la grisaille, la tristesse de la vie ordinaire, pour fuir une forme corporelle que l’on déteste, une condition sociale désastreuse, la dureté et la médiocrité de la vie. La publicité le sait bien, elle qui pousse constamment les gens à rêver, comme le dit une agence de voyage " rêvez, nous ferons le reste !". La propension à fuir dans le rêve est facile à exploiter commercialement, il suffit de faire croire que l’on vend le rêve et on fait baver d’envie tous ceux qui souffrent de frustrations sans nombre et qui n’aspirent qu’à cela. " Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici " pense en elle-même cette vie qui n’arrive pas à vivre et qui souffre d’elle-même.

    On peut appeler inconscience morale le comportement de celui qui semble aveugle aux interdits, qui perd le sens du respect de l’autre, de ses responsabilités, des limites à ne pas franchir, des conséquences d’une action, pour commettre un acte qu’il regrettera la plupart du temps ensuite, " un acte d’inconscience ". c’est par exemple le geste négligeant d’une fille qui en riant jette dans le fourré son mégot de cigarette allumé, alors que l’été a desséché toute végétation. Ce geste fait " comme ça ", " sans en avoir l’air ", indique que l’on se moque éperdument des conséquences, de la possibilité d’incendie. L’aveuglement typique de l’inconscience va ici avec l’étourdissement que l’on se donne pour s’amuser  avec d’autres. Il y a des choses que l’on ne ferait pas tout seul, mais que par entraînement on fera dans une foule déchaînée : par inconscience. Cela veut dire qu’il n’y a pas exactement de mauvaises intentions, sinon ce ne serait plus de l’inconscience, mais une intention de nuire volontairement. On est à un moment comme aveuglé, on agit de manière écervelée, on ne se rend pas compte de ce que l’on fait.

    En criminologie, il faudra alors distinguer le meurtre prémédité (répondant à un projet, une intention), du meurtre dû à une perte de conscience momentané (sans projet sur la durée). Ce qui montre à quel point l’homme est pazrfois dangereux, non seulement en vertu de sa liberté il peut commettre le mal intentionnellement, mais il peut aussi "  faire mal ", par inconscience. Inversement, quand nous sommes vigilants, nous gardons un sens de l’interdit et des limites à ne pas franchir. Nous avons devant autrui une retenue, le sens du respect, nous ne perdons pas de vue nos responsabilités. Nous sommes plus ou moins sur le qui-vive, conscient de ce que nos actes porte à conséquences. En bref, nous " faisons attention-à " et cette attention nous préserve d’une attitude inconsciente en nous donnant la distance de l’observation et de la réflexion. L’inconscient, sur le plan moral, est irréfléchi, en restant attentif et en prenant soin du présent, nous sommes prémuni contre l’inconscience.

    Enfin, le sujet nous oblige à considérer aussi l’inconscience pathologique. Il existe en psychiatrie un trouble appelé folie morale, qui fait que le patient devient complètement aveugle à la distinction entre le bien et le mal. Il ne voit plus la différence, il est capable de tuer, de torturer un animal, avec le même soin qu’il aurait à balayer sa chambre, cela ne lui fait rien, il est devenu complètement insensible. Cette perte de sensibilité est une forme d’inconscience extrêmement grave. La folie apparaît comme une perte de soi, l’aliéné est littéralement " autre ", il n’est plus lui-même. Sa conscience est complètement débordé par ses contenus inconscient, de telle manière que la frontière entre le fantasme, l’angoisse imaginaire et le réel est dissoute. Freud dirait que le principe de réalité cesse d’opérer, au profit du principe de plaisir. Le sens de la relation sociale, d’une certaine prudence devant la valeur de la réalité fait défaut. Le fou est non seulement celui qui ne sort plus de l’inconscience dans ses actes, mais celui qui est même livré à l’inconscient.

    II Maintenant que nous avons éclairci les formes que revêt l’inconscience, il nous faut chercher des raisons d’aspirer à une forme d’inconscience. Il peut y avoir plusieurs motivations ou peut-être une motivation essentielle du désir d’inconscience. Que cherchons nous dans l’inconscience?

    S’il y a un désir d’inconscience, le processus de ce désir peut-être interprété comme pour tout autre désir. Qui dit désir dit manque. On ne désir que ce que l’on n’a pas, on ne désir pas ce que l’on a déjà. Mais d'ordinaire, le désir participe d’une promotion générale de la vie, la vie cherche sa propre expansion, trouver cette expansion procure le bonheur. Que pourrait-on donc trouver dans l’inconscience qui puisse en quoi que ce soit nous rapprocher de cette destination? Si nous considérons seulement l’inconscience naturelle, la réponse est claire, le bonheur paisible du sommeil, une libération des tensions et des soucis qui rend cette inconscience désirable pour une individualité de veille surchargée de fatigue et de tensions. Ce type de bonheur reste négatif. Ce n’est pas la joie d’avoir accompli quelque chose dans le domaine de la vie, ce n’est pas une satisfaction résultant d’une action concrète, ce n’est qu’un retrait hors de la sphère de l’action. Donc ici peu de motivations assez précises, vu l’absence d’intention : on se laisse aller au sommeil sous l’empire de la fatigue, bref, on cesse de désirer, et c’est justement ce qui nous attire.

    Si par contre on se situe dans le champ psychologique de l'inconscience morale, les motivations seront plus nettes. Dans la mesure où la vie ne se supporte plus elle-même, c’est-à-dire où le manque de la vie est un manque d’être, apparaît ce que Michel Henry nomme la maladie de la vie, et les processus par lesquels elle entreprend de se fuir. L’exemple de la cure de sommeil en est un. Dormir n’a jamais résolu aucun problème, mais c’est une évasion possible devant les problèmes, une façon de chercher à oublier et à s’oublier. c'est inquiétant, mais derrière le désir d’inconscience peut se profiler un désir de mort. Le langage de la drogue est éloquent. On cherche à " s’éclater ", à se " défoncer ", mais ces mots veulent dire se détruite, ... plus clairement : en finir avec une vie de souffrance. Le plaisir devient alors l’alibi qui accompagne une motivation cachée, celle de mettre fin à ce que l’on est. En un sens, le plaisir tiré de l’alcool, du jeu, tous les plaisirs sensuels poussés dans l’excès sont très ambigüs. On s’éclate dans l'inconscience, et cherchant surtout à s’étourdir pour oublier la réalité. Les moments où on a l’impression de vivre (ceux du shoot solitaire ou de la cuite à plusieurs) sont courts, rares qu’ils sont l’expression au fond d’une conscience de soi plutôt faible. La vie se déprécie toujours elle-même que d’être recherchée dans des moment d'inconscience. " J’ai bien le droit de rechercher l’inconscience... Parce que rien ne m’a réussi dans la vie, je prend ma revanche  en me donnant des plaisirs, peut-être parce qu’au fond... je me sens insatisfait ".

    La volonté de s’étourdir peut donc être habitée par ce que Freud appellerait la pulsion de mort. Dans la seconde théorie freudienne, le refoulement est interprété comme la lutte entre Eros (la force de la vie) et Thanatos, (la pulsion de mort). Il y a une manière de prendre des risques inconsidérés, de flirter avec la mort qui relève directement de cette attitude. Jung dans Essais d’exploration de l’inconscient mentionne le cas d’un fanatique de l’alpinisme qui voulait toujours se " dépasser " disait-il et qui prenait des risques inconsidérés. Il avait été mêlé à une affaire très malsaine qui le torturait et dont il ne savait pas comment sortir. Ses rêves le montrèrent faisant une chute mortelle. Jung vit tout de suite la pulsion morbide. Les avertissements ne servirent pourtant à rien, l’homme périt dans une chute qui entraînant celui qui le suivait. Le guide l’avait vu mettre sciemment le pied dans le vide. Son désir de se " dépasser " était très ambigu, ce désir de pousser les risques jusqu’à l’inconscience était habité par une pulsion morbide qu’il cherchait à accomplir. En terme de psychanalyse, on dirait que l’homme avait refoulé en lui un conflit qui faisait qu’il se détestait intérieurement. Le refoulement dans l’inconscient engendre ensuite des actes manqués. Il ne voulait plus voir les imites et le danger, justement pour mettre fin à un malaise en recevant en retour la sanction inévitable de cette prise de risque inconsciente.

    Mais c’est là une motivation extrême, qui ne rend compte que des situations limites. On ne rendra pas compte de cette manière de l’inconscience au sens du comportement écervelé. Le geste d’inconscience fait " comme çà " de manière désinvolte n’a rien de morbide. Quel est donc le pourquoi qui le traverse ? On pourrait dire " c’est juste pour s’amuser " que l’on jette le mégot, que l’on casse des pare-brise, que l’on brûle des poubelles etc. Mais c’est une autre explication est possible : celle de l’absence de but, de l’ennui. On s’ennuie, on ne sait pas quoi faire, alors par désoeuvrement, on se livre à des actes qui donne un peu le sentiment d’exister et cela parce qu’il y a un risque.  Cela vous sort de la banalité et vous donne une fierté d’aventurier.  Dans L’Ere du vide, G. Lipovesky a bien vu que les violences postmoderne de ce genre (formes de la casse) n’avait plus rien de révolutionnaire, ne comportaient plus rien d’idéaliste. On veut pas changer le monde, on voudrait en profiter. On casse " comme ça " gratuitement, pour rien, parce qu’on n’a pas de but, on casse sans but, ce qui veut dire que dans ce cas l’acte inconscient vient d’un vide de sens de l’existence.  L’acte inconscient devient une manière de se faire valoir devant les autres, de se singulariser, de se faire reconnaître dans l’excentricité. Ce qui est fait " comme çà ", par inconscience, procède en un sens du désir et même du désir de reconnaissance, ce qui constitue une forte motivation.

    Il peut donc y avoir plusieurs type de motivations du désir d’inconscience : celui d’une fuite psychologique devant la réalité, celui qui consiste à essayer de combler un vide de sens, celui d’un désir de mort, ou d’une réclusion dans un plaisir solitaire, d’un besoin de se faire reconnaître devant autrui.

    III Mais un point reste non-éclairci : l’homme, en tant qu’être pensant, en tant qu’être de conscience peut-il réellement désirer l’inconscience? N’est-ce pas une poursuite qui porte en elle-même une contradiction ? Qui dit désir dit recherche de satisfaction. Ce que cherche le désir, c’est l’expansion du bonheur, ce qui est interprété, à tort ou à raison, comme un plaisir plus grand. Mais le plaisir est nécessairement conscience du plaisir, sans quoi le mot ne veut rien dire du tout. La conscience ne peut que rechercher une conscience plus grande, plus vivante, plus élevée. Quand elle en vient à rechercher l’inconscience, ce ne peut-être qu’une conduite d’échec. On cherche l’inconscience parce que l’on est incapable de s’accomplir. Mais en s’engageant dans cette propension à l’inconscience, s’introduit quelque part une mauvaise foi. Nous nous cachons la réalité, d’ou cet effort pour s’étourdir qui ne fait au fond que renforcer l’angoisse. Plus nous fuyons un problème et plus il nous talonne, plus il devient envahissant. Ainsi, le désir d’inconscience nous place devant une contradiction insoluble : parce que nous aspirons au bonheur, nous désirons toujours une conscience plus élevée de la vie, mais en même temps, en cherchant l’inconscience, nous nous privons de ce que nous cherchons.

    Cet étrange désir nous place dans une situation de duplicité, il nous rend faux, nous maintient dans un perpétuel mensonge. La dérobade devant la réalité, c’est aussi la dérobade devant soi. Telle est la figure du salaud selon Sartre. Même quand le désir d’inconscience se limite à un comportement écervelé, il est encore un aveuglement devant soi-même. Nous savons bien que le mégot jeté dans les fourrés peut déclencher un incendie, quelque part en nous, il y a un sens moral qui serait capable de dénoncer ce geste chez autrui. Ce qui arrive après, c’est ce moment du remords, du regret, le sentiment de s’être comporté comme un imbécile. Ce sentiment n’a de sens que parce qu’en réalité, nous avions conscience de nos actes. Sur le moment, on n’a seulement essayé de ne pas voir. Quand la mauvaise conscience se manifeste, elle vient donner tort au moi, elle l’accuse d’avoir mal fait et cette souffrance est une torture que l’on ne peut que s’infliger en retour de la faute commise en connaissance de cause.

    Il est impossible de se dérober indéfiniment devant la lucidité, car elle est toujours présente quelque part en nous. L’homme ne peut jamais être totalement inconscient, ce ne serait pas être homme. Cela se produit certes dans la folie, mais même dans la folie, justement, la souffrance vient dans les déchirements de la mauvaise conscience dont le malade ne peut plus s’extraire. C’est donc une impossibilité fondamentale que le désir d’inconscience rencontre devant lui. Certes, on pourrait distinguer deux consciences : d’une part la vigilance qui se rapporte surtout à la surveillance extérieure et d’autre part la lucidité. Dans la vigilance, je suis harcelé par le monde, dans la conscience-de-quelque-chose et non dans une pleine conscience-de-soi. L’ek-stase de mes attentes, de mes projets, de mes responsabilité, me fait parfois oublier le présent. La vigilance connaît des degrés au cours de l’état de veille, elle est plus aiguë dans la conscience du danger, plus relâchée quand la tension de l’action est faible. Par lucidité, il faudrait entendre un vigilance qui enveloppe aussi la conscience-de-soi. Être conscient de la situation d’expérience et de ses exigences et être conscient de soi-même et de ses réactions, de ses propres intentions. La lucidité seule nous affranchit du désir d’inconscience et nous apprend en quelque sort à assumer ce que nous sommes: un être conscient. La vigilance nous appelle à la lucidité. Toute conscience est certes, comme le dit Husserl, conscience-de-quelque-chose, mais toute conscience est aussi conscience-de-soi. La présence à soi est au fondement de toute conscience. Dans le jeu de la présence et de l’absence se joue un rapport à soi qui est celui de la conscience. Ou bien je suis réellement présent et je me prémunis, dans une certaine mesure de l’inconscience, ou bien je suis absent et la porte est ouverte à toutes les fuites, à toutes les aberrations de l’inconscience.

    A la limite donc, seule l’ignorance, l’absence d’une compréhension juste de ce que nous sommes, peut laisser croire à la valeur de cet absurdité qu’est le désir d’inconscience. Y remédier veut dire redonner à la connaissance de soi toute son importance. La connaissance lucide de soi-même permet à l’homme de redresser la tête, d’être pleinement ce qu’il est, de mettre fin à cette contradiction où nous entraîne toute fuite de la réalité. Cela signifie alors aussi abolir toute attitude égocentrique dans une plus haute conscience.

*   *
*

    La question qui nous était posée était formulée avec exactitude, puisque l’homme ne peut que désirer " parfois" l’inconscience, il ne peut pas par nature vouloir l’inconscience.

    Il le fait dans une situation de détresse, de solitude, de vide, contraint par la fatigue, il le fait dans la souffrance, sans voir que justement ce désir vient renforce cela même que l’on voudrait fuir. On pourrait peut-être argumenter en disant qu’après tout il y trouve le bonheur de " l’imbécile heureux ". Ainsi du sourire niais de celui qui, inconscient de presque tout, parvient à un petit bonheur : collectionner des pin’s, ou des timbres s’exciter devant la télé etc. Mais pouvons-nous aspirer à cela? Notre aspiration la plus sincère ne va-t-elle pas au contraire vers une plus haute conscience? Nulle jouissance sans action, dit Stendhal, nulle victoire sans conquête. Seule une conquête de haute lutte délivre une vraie joie. Le désir d’inconscience est à l’opposé exact de nos vraies aspiration. Que l’on puisse y aspirer toute de même atteste du fait que l’homme est un être faible et fragile. Il est nécessairement en devenir et pourtant parfois il désirer s’arrêter en chemin. La Vie nous oblige surtout à vouloir le meilleur, à désirer une conscience plus élevée en toutes choses.

*   *
*