Textes philosophiques

John Locke   Sur la fonction de l'État et la religion


    "Il me semble que l'État est une société d'hommes constituée à seule fin de conserver et de promouvoir leurs biens civils.

    J'appelle biens civils la vie, la liberté,; l'intégrité du corps et sa protection contre la douleur, la possession de bien extérieurs tels que sont les terres, l'argent, les meubles etc.

    Il est du devoir du magistrat civil d'assurer au peuple tout entier et à chaque sujet en particulier, par des lois imposées également à tous, la bonne conservation et la possession de toutes les choses qui concernent cette vie. si quelqu'un voulait violer ces lois en dépit de ce qui est permis et licite, son audace devrait être réprimés par la crainte et le châtiment, qui consiste à le priver en tout ou en partie de ces bien dont il aurait pu et même dû jouir sans cela. Mais comme personne ne souffre volontiers d'être privé d'une partie de ses biens et encore moins de la liberté ou de la vie, le magistrat, pour punir ceux qui violent le droit d'autrui, est armé d'une force faite de la vigueur réunie de tous les sujets

    Tout ce qui va suivre me semble démontrer que toute la juridiction du magistrat concerne uniquement ces biens civils et que le droit et la souveraineté du pouvoir civil se bornent et se limitent à conserver et à promouvoir ces biens-là seulement, et qu'ils ne doivent ou ne peuvent en aucune façon s'étendre au salut des âmes".

    En conclusion, nous réclamons que l’on accorde les même droits à tous les citoyens. Est-il permis d’adorer Dieu à la façon de Rome ? Que cela soit permis, aussi bien qu’à la façon de Genève. Est-il permis de parler latin en public ? Que cela sot permis dans les temples. Il est permis chez soi, de fléchir le genou, de se tenir debout, de s’asseoir, de faire tel ou tel geste, de revêtir des vêtements blanc ou noirs courts ou longs ? Qu’il ne soit pas interdit à l’église de manger du pain, de boire du vin, de s’asperger d’eau. Et tout ce que l’on est libre de faire dans la vie commune conformément )à la loi, que chacun, à quelque église qu’il appartienne, demeure libre de le faire dans le culte divin. Ce faisant qu’on ne porte atteinte ni à la vie, ni au corps de personne, que n’en sot détruit ni aucune maison, ni aucun patrimoine. Chez vous, l’église s’en remet à la discipline des presbytériens ? Pourquoi pas à celle des épiscopaliens pour ceux à qui cela plaît ? Le pouvoir est partout le même, et il ne possède, en matière civile, en droit, ne force de contrainte : et il n'a rien à voir avec les richesses ni avec des revenus annuels".

Lettre sur la tolérance, P.U.F. trad. R. Polin, p.11 et 91.

Indications de lecture :

Rapprocher de la position de Spinoza.

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