Textes philosophiques

Gabriel Marcel  La légèreté et l'engagement


    « Mais est-il un seul engagement qui ne puisse être regardé comme pris en réalité à la légère ? Comparaison avec le chèque. Je ne sais quelles sont mes disponibilités ; mes engagements ne sont légitimes ou valables que dans la mesure où ils portent sur des sommes tout au plus égales à ces disponibilités. Seulement nous sommes ici dans un ordre où cette comparaison ne tient pas : c’est ce que j'ai remarqué au début en parlant de la part inconditionnelle.

            Ce que j’entrevois, c’est qu’à la limite il existerait un engagement absolu qui serait contacté par la totalité de moi-même, ou tout au moins par une réalité en moi-même qui ne pourrait être reniée sans un reniement total – et qui s’adresserait d’autre part à la totalité de l’être et serait pris en présence de cette totalité même. C’est la foi. Il est évident que le reniement demeure ici possible mais il ne peut être justifié par un changement dans le sujet ou dans l’objet ; il ne peut être expliqué que par une chute. Notion à approfondir.

            D’autre part ce que j’aperçois aussi, c’est qu’il n’y a pas d’engagement purement gratuit, c’est-à-dire qui n’implique une certaine prise de l’être sur nous. Tout engagement est une réponse. Un engagement gratuit serait non seulement téméraire, mais à porter au compte de l’orgueil ».

 Etre et avoir, Journal métaphysique, p. 55.

Indications de lecture:

 

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