Textes philosophiques

Eckhart Tolle    attention et acceptation


     "Par attention, je n'entends pas que vous devez vous mettre à y penser. Il suffit simplement d'observer l'émotion, de bien la sentir, de l'accueillir et de l'accepter telle qu'elle est. Certaines sont faciles à identifier : la colère, la peur, le chagrin, etc. D'autres, par contre, sont plus difficiles à cerner. Ce ne sont peut-être que de vagues sensations de malaise, de lourdeur et de pression, soit quelque chose qui se situe à mi-chemin entre une émotion et une sensation physique. De toute manière, ce qui importe ce n'est pas tant d'y accoler une étiquette mentale que d'en conscientiser le plus possible la sensation. L'attention est la clé de la transformation, et une attention totale signifie aussi acceptation. Elle est comme un faisceau de lumière ; c'est le pouvoir concentré de votre conscience qui métamorphose toute chose.

     Dans un organisme parfaitement fonctionnel, une émotion dure très peu de temps. Elle ressemble à une ondulation ou à une vague qui déferle momentanément à la surface de votre Être. Par contre, quand vous n'êtes pas ancré dans le corps, une émotion peut rester en vous des jours ou des semaines, ou encore se rallier aux autres émotions ayant un fréquence semblable. Avec le temps, ces émotions se sont agglutinées et forment le corps de souffrance, un parasite qui peut vivre à l'intérieur de vous pendant des années, se nourrir de votre énergie, entraîner la maladie physique et rendre votre vie lamentable.

      Concentrez-vous donc, cherchez à ressentir l'émotion et voyez si votre mental est accroché à un scénario fondé sur la récrimination, comme les reproches, l'apitoiement sur soi ou le ressentiment et si ce scénario alimente l'émotion. Si tel est le cas, cela veut dire que vous n'avez pas pardonné. C'est souvent à une autre personne ou à soi que l'on ne pardonne pas, mais cela peut aussi bien être une situation passée, présente ou future que votre mental n'accepte pas. Oui, on peut aussi ne pas pardonner quelque chose qui se situe dans le futur. Dans ce cas, le mental refuse d'accepter l'incertitude ou le fait que le futur est en fin de compte au-delà de son contrôle. Le pardon, c'est renoncer à la récrimination et par conséquent lâcher prise face au chagrin qui en découle. Ceci se produit spontanément quand vous réalisez que le blâme ne sert à rien, si ce n'est qu'à renforcer le faux sens du moi. Pardonner, c'est n'offrir aucune résistance à la vie et lui permettre de s'exprimer à travers vous. Sinon, apparaissent la douleur et la souffrance, un flux d'énergie vitale grandement restreint et, souvent, des maladies physiques.

      Dès l'instant où vous le faites réellement, vous reprenez le pouvoir que vous aviez laissé au mental. Être rancunier, c'est vraiment la nature du mental, tout comme l'antagonisme et les conflits sont le combustible qui fait survivre l'ego, ce faux moi créé par le mental. Le mental ne peut pas lâcher prise. Seul vous-même le pouvez. Vous devenez présent, vous « habitez » votre corps et vous sentez la paix et la tranquillité pénétrante qui émanent de votre Être.".

Le Pouvoir du Moment présent, Ariane éditions, p. 114-115.

Indications de lecture:

Faire un lien avec la leçon L'âme, l'esprit et le corps.


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