Textes philosophiques

Ernst Bloch   sur le pacifisme et le socialisme


    "En résumé : le vieux rêve de paix présuppose de façon presque plus impérative encore que tout autre élément de l’utopie sociale une base limpide et une mise au point claire. Dès la Première Guerre mondiale (si l’on considère ne serait-ce que les junkers prussiens), il s’avérait déjà incontestablement que le pacifisme ne consiste pas du tout à mettre absolument un terme aux guerres existantes, mais bien à enrayer les causes de guerres ultérieures. De la Seconde Guerre mondiale, qui n’est pas terminée et qui n’a fait que déplacer l’agresseur de Berlin à Washington, il ressort à l’évidence que le militarisme, en dépit du fait qu’il s’est appuyé avant tout, comme en Prusse ou au Japon, sur la brutalité d’une classe de junkers, n’a pas pour origine la barbarie féodale, mais les rapports de propriété les plus modernes et que la prévention radicale de toute guerre future ne peut réussir à longue échéance sans que soit mis un terme durable aux intérêts monopolistiques. Les lances ne peuvent vraiment devenir des socs de charrue qu’à partir du moment où le sol où passe la charrue devient la propriété de tous ; pas une minute plus tôt, pas une minute plus tard. La paix capitaliste est un paradoxe qui plus que jamais répand la terreur et qui impose aux peuples de défendre la cause de la paix avec la plus grande vigilance et les plus grands efforts ; au contraire, la notion de « paix socialiste » est une tautologie".

Le principe Espérance »  Tome II : Les épures d’un monde meilleur

Indications de lecture:

 Cf. leçon

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