Textes philosophiques

Jean Klein    le "je suis" et l'Être


     Dans le "je suis", il n'y a que regard; il n'y a ni observateur ni objet à observer... Dans le "je suis", il n'y a personne pour connaître le "je suis". Au moment d'une pure perception, l'être qui perçoit se dissout, et avec lui, l'objet perçu. Ce qui demeure est uniquement l'être.

Q. Le "Je suis"?

     Oui.

Q. Mais ensuite vous ne voyez pas vraiment avec l'oeil physique l'objet qui vous a conduit à l'état de "je suis"?

     L'objet est dans le "je suis". Il a sa patrie, sa potentialité dans le "je suis". Il n'y a pas d'objet du tout.

Q. Cela signifie que si l'on était établi dans l'état de "je suis", on ne verrait aucun objet?

     Vous ne percevez plus d'objets autonomes. Vous voyez que l'objet est une expression de la conscience; vous le nommez, lui donnez une forme, mais vous le voyez comme une extension de la conscience. Le "je suis" est partout présent dans l'absence de l'objet. Le "je suis" ne change jamais. En d'autres termes, c'est le sujet ultime. Quand vous regardez un objet, il y a seulement regard; mais quand plus tard vous dites: "j'ai vu l'objet", vous vous référez à votre mémoire, à l'image d'une personne qui a vu l'objet. quand vous dites "j'ai vu", c'est un concept. Aussi, l'objet réel est seulement là quand vous êtes la vision, parce que la conscience et son objet sont un ... Le "je suis" est constamment présent. Il demeure toujours là, tandis que les yeux, les oreilles, le nez, la bouche accomplissent leur fonction. C'est une méditation d'instant en instant. La méditation ne relève que du "je suis", ce n'est pas un retrait des sens.

Transmettre la Lumière, Éditions du Relié, p. 276-277..

Indications de lecture:

cf. la leçon sur L'Être et l'existence.

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