Philosophie et spiritualité


Textes philosophiques

Krishnamurti    les divisions de la pensée, l'idéologie et la révolution radicale


« La relation signifie contact et communion. Il ne peut y avoir communion lorsque les gens sont divisés par des idées. Une croyance peut amener une groupe d’individus à se constituer. Ce groupe suscitera inévitablement l’opposition et, partant, la formation d ‘un autre groupe ayant une croyance différente.

Les idées diffèrent tout rapport direct avec le problème. Il ne peut y avoir d’action que si ce rapport direct avec le problème existe. Malheureusement, nous abordons pour la plupart un problème avec des conclusions et des explications que nous nommons idées. Elles nous servent à différer. L’idée est la pensée verbalisée. Sans mot, sans symbole, sans image, point de pensée. La pensée est la réponse de la mémoire et de l’expérience qui sont des influences déterminantes. Ces influences n’appartiennent pas seulement au passé, mais au passé en relation avec le présent, de sorte que le passé projette sans cesse son ombre sur le présent. L’idée est la réponse du passé au présent, aussi l’idée est-elle toujours limitée, aussi vaste soit-elle. C’est pourquoi les idées ne font que séparer les hommes.

Le monde est au bord de la catastrophe mais elle semble aujourd’hui se rapprocher encore. La voyant se profiler, la plupart d’entre nous se réfugient dans les idées. Nous pensons que cette catastrophe, cette crise, peut être résolue par une idéologie. L’idéologie fait toujours obstacle à la relation directe et s’oppose à l’action. Nous voulons la paix, mais seulement en tant qu’idée, et non en tant que réalité… L’important n’est pas de savoir comment agir, à quels schémas se conformer, ou quelle idéologie est la meilleure, mais de comprendre ce que sont vos relations avec l’autre. C’est cette compréhension qui est la seule révolution, et non la révolution qui repose sur les idées. Toute révolution qui se fonde sur une idéologie maintient l’homme dans sa fonction unique de moyen… Il n’existe qu’une seule révolution fondamentale. Elle advient lorsque cesse la nécessité d’utiliser l’autre. Cette transformation n’est pas une abstraction, un espoir, mais une réalité qui peut être vécue dès que nous commençons à comprendre notre mode de relation. On peut donner à cette révolution fondamentale le nom d’amour. Elle est l’unique facteur créatif de transformation de nous-même, et par conséquent de la société".

La relation de l’homme au monde, p. 68-69, 74-75.


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