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Georges Navel le travail du terrassier


    "« La fatigue existe, mais le métier n’est ni bête ni abrutissant. Il faut travailler en souplesse, surveiller ses mouvements. On ne manie bien la pioche que si on lui a prêté de l’attention. Les terrassiers s’en servent avec économie d’effort. Leurs gestes sont intelligents, bien réglés. Manier la pelle sans excès de fatigue, faire chaque jour une tâche égale exige de l’habileté. Quand il doit rejeter de la terre d’une tranchée très profonde, il n’est pas de terrassier qui ne se réjouisse de son lancer de pelle. De la répétition du même effort naît un rythme, une cadence où le corps trouve sa plénitude. Il n’est pas plus facile de bien lancer sa pelle que de lancer un disque. Avant la fatigue, si la terre est bonne, glisse bien, chante sur la pelle, il y a au moins une heure dans la journée où le corps est heureux".

Travaux, Stock, 1945, Paris.


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