Textes philosophiques

Shri Aurobindo     cinq corps, du plus grossier au plus subtil


     "Si ce corps, cette vie et cette conscience se bornaient aux possibilités du corps grossier — et c’est là tout ce qu’admettent nos sens physiques et notre mentalité physique — cette évolution serait fort étroitement limitée, et l’être humain ne saurait espérer aucune réalisation essentiellement plus grande que ce qu’il a déjà accompli. Mais notre corps, comme l’a découvert l’antique science occulte, ne représente même pas la totalité de notre être physique ; cette densité grossière ne correspond pas à toute notre substance. La plus ancienne science védàntique nous parle de cinq degrés de notre être : le matériel, le vital, le mental, l'idéel et le spirituel ou béatifique ; à chacun de ces degrés de notre âme correspond un degré de notre substance, une enveloppe comme l’appelait l'ancien langage figuré. Une psychologie plus récente a découvert que ces cinq enveloppes de notre substance sont la matière de trois corps : le physique grossier, le subtil et le causal, et que l’âme demeure réellement et simultanément dans les trois, bien qu’ici et maintenant nous ne soyons que superficiellement conscients du seul véhicule matériel. Mais il est possible de devenir conscient dans nos autres corps également ; en fait, c’est l’ouverture du voile qui les sépare et qui par conséquent sépare nos personnalités physique, psychique et idéelle qui provoque ces phénomènes « psychiques » ou « occultes », que l’on commence à examiner, de plus en plus, mais encore trop peu et trop maladroitement — ce qui n’empêche pas qu’on les exploite beaucoup trop. Il y a fort longtemps déjà les hatha-yogins et les tantristes de l’Inde ancienne avaient fait une science de cette question de la vie et du corps supérieurs de l’homme".

La Vie divine, I, Albin-Michel, p.340-341.

Indications de lecture:

 Voir la leçon sur les cinq corps et celle sur les centre psychiques. Sthula sharira, le corps grossier, sukshma sharira, le corps subtil. Aurobindo ne s'étend pas sur l'expérience et dans ce livre hautement philosophique limite au maximum l'occulte, il sait très bien par expérience ce que tout cela veut dire. De nos jours, de manière expérimentale ces niveaux ont été exploré, notamment dans les OBE (out of body experience). Nous disposons d'une riche documentation sur le sujet. En occident cependant, dans la conscience commune, le concept de corps en reste à sthula sharira, le corps grossier. En gros la vision du sport. Eckhart Tolle explicite très clairement ce qu'est suksha sharira, le corps subtil (cf le pain body). La notion d'incarnation en occident reste très limitée, celle qui est présente dans la pensée indienne est très complexe. Sous ses dehors abstraits, le texte de La vie divine dissimule sont objet réel qui est de bout en bout celui de l'incarnation. Ce sera aussi le chantier du travail de Mère. Lire Shri Aurobindo ou l'aventure de la conscience, de Satprem. Le problème de l'incarnation est le fil conducteur de La vie divine.

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