"Une reconstruction post-traditionnelle de la religion (j'entends par là une transformation de l'expérience religieuse l'arrachant à l'univers ancien de la tradition) correspondrait, certes, à une entreprise délicate, tant l'histoire des religions nous apparaît solidaire de l'histoire d'un certain nombre de traditions. Elle n'est pourtant pas, à mon sens, inenvisageable en soi, sous la forme d'une expérience de la croyance qui serait moins centrée sur la transmission du dogme que sur le sentiment religieux lui-même: un sentiment qui peut se vivre, après tout, au présent, dans le rapport d'une conscience à ce qui la transcende, et non pas dans la mémoire du plus lointain passé de l'humanité, sous la forme de l'héritage d'une tradition issue du passé".