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Rober Gil     parce qu'ils le valent bien


Formée à la pensée de l'économie libérale, à la logique du marché et aux bienfaits du capitalisme, notre future élite n'a aucun sens critique de la société dans laquelle nous vivons. La pauvreté c'est la faute aux pauvres, le déficit de l'assurance maladie c'est la faute aux malades et le chômage c'est la faute aux chômeurs. Ils avancent tête baissée, endoctrinés par le système qui les a créés.

Depuis les « Prépas » jusqu'aux grandes écoles, on leur a répété qu'ils étaient les meilleurs et ils en sont persuadés. Ils ont le culte de la réussite, ce sont des « winners », ils écrasent tout sur leur passage. Pour réussir, ils sont prêts à écraser leur collègues de « promo », alors plus tard ce n'est pas quelques milliers d'anonymes disséminés sur la planète qui les empêcheront de restructurer des entreprises en les licenciant ou de voter des lois pour plus d'inégalités, afin que leurs maitres augmentent leur bénéfices.

Pour eux la vision du monde est binaire, il y a ceux qui méritent leur place, grâce à leur travail ou leur naissance, en servant les intérêts des puissants. Et il y a les autres que l'on peut exploiter, les autres qui devraient être reconnaissants de ce que l'on fait pour eux, les autres qui ne font aucun effort pour s'en sortir, les autres qui ne sont qu'une masse insignifiante. Lobotomisés jusqu'au plus profond de leurs neurones, ils sont convaincus qu’il n'y a pas d'autre alternative.

Pour eux quelqu'un d'important, de sérieux, quelqu'un que l'on peut écouter ou à qui l'on peut se fier se juge essentiellement sur son CV et surtout sur sa fiche de paye. Ils écartent d'office toute autre forme de pensées. L'apparence, le blingbling et la capacité à parler longuement pour ne rien dire est un gage de crédibilité ! Chez eux rien n'est fait au hasard : les amitiés qu'ils nouent, les réseaux dans lesquels ils s'immiscent, les entreprises qu'ils intègrent ou les postes dans l'administration qu'ils convoitent, tout cela n'est fait que dans un seul but : leur carrière ! A 50 ans ils auront leur Rolex !

D’une violence inouïe, et dénués de scrupules, ils n'iront pas voler le sac d'une petite vieille, mais si cette petite vieille est à la rue, sans ressources pour se soigner, ils trouveront ça normal et ne lèveront pas le petit doigt. La loi du marché et le fonctionnement de la société expliquent tout. La mort d'un enfant sous alimenté, est seulement un fait divers. Le chômeur qui se suicide ne les interpelle pas. Ils sont au dessus de tout ça, car ils sont du coté des gagnants !

Ce qui les effraie le plus c'est le terrorisme et la délinquance car malgré toute leur précaution pour vivre en dehors du monde réel, ils ne sont pas à l'abri ; Ils ne se rendent pas compte qu'ils créent eux même l'insécurité qui les effraie ! Le système qu'ils cautionnent est la cause principale d'insécurité sociale et de pauvreté qui sont sources de délinquance et de terrorisme.

Leurs maîtres les observent, et leur jettent des pauvres en pâture. Ils se servent d'eux pour maintenir le système, les meilleurs graviront l'échelle sociale. Ce sont des collaborateurs zélés qui effectuent leur job sans se soucier des conséquences sur les populations ou la planète. Omnibulés par la réussite, façonnée par le système, ils ne se posent pas de questions, ils veulent arriver et ils en oublient toutes les valeurs d'humanité, de liberté, d'égalité et de fraternité.

Article publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2011/03/21/parce-quils-le-valent-bien/


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