Textes philosophiques

Satprem   en vérité, nous vivons dans un monde incroyablement fluide


    "Nos paradis ne sont pas à des millions de lieues ni pour demain ni en d’“autres’ vies: la vie totale est là, la mort est seulement le traje: de notre inconscience, et quand cette couche-là auss: sera clarifiée, l'éternité brillera dans un moment et le paradis sera dans notre corps léger. Il n'y a pas de voyage! il n’y a pas de demain, pas d’ailleurs, pas d’“autre chose”—il y a cette éternelle chose sous nos pas et dans nos plus petits gestes, recouverte d’un million de couleurs et de lois qui sont seulement la loi de cette couleur et l’implacable gravitation de notre propre obscurité. En vérité, nous vivons dans un monde infiniment léger, fluide, souple, incroyable— mais nous n’y croyons pas; nous croyons en la mort, en Newton, en les lois de Mendel et toutes les équations implacables des médecins et des juges d’une petite bulle colorée qu’ils ont eux-mêmes soufflée. Nous suivons l’inexorable déterminisme de notre propre couleur et de notre propre milieu de conscience: des couches de déterminisme superposées, dira Mère. C’est comme si ce monde immense était une formidable projection—une unique projection—qui passe à travers des milieux ou des couches de plus en plus épaisses, obscures, et qui à chaque niveau prend la couleur ou la “ loi ” de cette épaisseur-là, mais c’est le même rayon, de la même Shakti, pure, légère, immense, voyante, libre! la même chose, toujours, car il n’y en a pas deux. Nous-mêmes, dans ce petit corps, nous sommes une série de milieux superposés ou de couches plus ou moins denses, chacune avec son petit centre qui correspond au milieu ou à la couche universelle identique, et nous avons toutes sortes de vies possibles selon le centre ou le milieu dans lequel nous nous situons. Nous pourrions dire que nous avons toutes sortes d’histoires possibles et que tel geste, telle scène, tel accident d’en bas est comme la caricature ou la déformation d’un même geste et d’une même scène qui, vécue à un niveau supérieur, aurait pu faire une tout autre histoire, et pourtant la même toujours mais vue dans une autre lumière, comme si, à chaque vie, nous faisions une toile avec une certaine couleur, et parfois nous tirons des petits éclats d’une autre couleur— jne petite trouée dans l’absurde déterminisme—qui sont jes annonciateurs de la prochaine toile, la même histoire plus pure, plus harmonieuse".

Mère, tome I, le matérialisme divin,  Robert Lafont, 1976, p. 144-145.

Indications de lecture:

Voir les textes de S. Aurobindo et de Mère.

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