Textes philosophiques

Simone Weil    le freudisme et les préjugés


     "Pourquoi la volonté de combattre un préjugé est- elle un signe certain qu'on en est imprégné ? Elle procède nécessairement d’une obsession. Elle constitue un effort tout à fait stérile pour s’en débarrasser. La lumière de l'attention en pareille affaire est seule efficace, et elle n'est pas compatible avec une intention polémique.
     Le freudisme tout entier est imprégné du préjugé qu'il se donne pour mission de combattre, à savoir que ce qui est sexuel est vil.
     Il y a une différence essentielle entre le mystique qui tourne vers Dieu la faculté d’amour et de désir dont l’énergie sexuelle constitue le fondement physiologique, et la fausse imitation de mystique qui, laissant à cette faculté son orientation naturelle et lui donnant un objet imaginaire, imprime à cet objet comme étiquette le nom de Dieu. La discrimination entre ces deux opérations, dont la seconde est encore au-dessous de la débauche, est difficile, mais elle est possible".

 La pesanteur et la grâce, p. 62-63.

Indications de lecture :

Pour la distinction dans le second paragraphe, penser à Ken Wilber et la confusion pré-trans. Wilber résout très bien cette difficulté. La manière subtile dont Simone Weil aborde le préjugé n'est pas sans rappeler le travail de Byron Katie.

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