Textes philosophiques

Isabelle Stengers     L'impasse de la psychanalyse


     ..."Et c’est bien ainsi que les psychanalystes l'ont entendu : « Oui, reconnaissons que la plupart des cures sont interminables et se soldent par un échec, car c’est la grandeur de la psychanalyse que de le reconnaître et de ne pas se satisfaire de fausses guérisons. »Pour les psychanalystes, l’aveu d’échec devient donc un titre de gloire, alors que, dans la perspective que nous avons adoptée, Chertok et moi, l’aveu d’échec est tout simplement un aveu d’échec, point à la ligne. On ne peut parler de résistance que dans la mesure où l’on peut vaincre la résistance, et c’est bien ce que prétendait Freud au départ, en faisant coincider l’analyse du transfert, la guérison et la preuve. De ce point de voie, l’aveu final remet tout en question. C’est un retour à la case départ, et c’est d'ailleurs bien ainsi que Ferenczi, avec qui Freud discute dans cet article, entendait la chose : « Reconnaissons, disait-il, que l’ambition qui est à l’origine de la psychanalyse nous a menés à une impasse, retournons en arrière, vers les mines non exploitées et les filons abandonnés. » Freud, quant à lui, ne parle pas d’impasse. Il parle d’échec, d’un échec si héroïque qu’il interdit le retour en arrière. C’est ce message que les psychanalystes ont entendu cinq sur cinq".

In Le Livre noir de la psychanalyse, p. 89.

Indications de lecture:

Cf. au dessous du texte un extrait de Lacan.

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