L’homme n’est pas du tout passionné par la liberté, comme il le prétend. La liberté n’est pas un besoin inhérent à la personne. Beaucoup plus constants et profonds sont les besoins de sécurité, de conformité, d’adaptation, de bonheur, d’économie des efforts... et l’homme est prêt à sacrifier sa liberté pour satisfaire ces besoins. (...) (Certes), il ne peut pas supporter une oppression directe. (...) Être gouverné de façon autoritaire, être commandé, cela lui est intolérable non pas parce qu’il est un homme libre mais parce qu’il désire commander et exercer son autorité sur autrui. (...) L’homme a bien plus peur de la liberté qu’il ne la désire.
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Éthique de la liberté (1973), Jacques Ellul, éd. Labor et Fides, 1973, p. 36