Textes philosophiques

Stephen Jourdain     le sujet doit être abordé comme un être


"Je suis sûr que vous brûlez de connaître la ou les possibles identités du sujet d’un jugement ! Eh bien, curieusement, l’on ne peut en dénombrer que quatre : ou bien le sujet est un individu - je, tu, il ou elle -, ou bien il est un groupe concret d’individus - nous, vous, ils ou elles, ou bien il est un genre - pas de pronom -, ou bien il est ce mystérieux artifice qui est à la pensée ce qu’est l’oxygène au poumon, une généralité - pas de pronom -. Quel que soit l’ordre de choses auquel il appartienne, le sujet d’un jugement, en vertu d’une loi de l’intelligence ayant à mes yeux valeur d’impératif moral absolu, ne peut être approché que comme s’il était un individu, un individu réel : que comme s’il était un être...

le sujet doit être abordé, comme un être, comme un existant pur. Et puis la qualité doit être abordée comme un vide existentiel absolu. « Pierre est bon », quand dans le fond de moi-même, j’approche ce jugement, tout en le formant correctement … Je conçois Pierre. Je le pense comme un être, comme un existant. Mais quid de « bon » ? On ne se pose jamais la question, quid de « bon » ? De beau ? De grand ? Ça n’a pas d’existence. La qualité est fondamentalement, sans existence. Voyez ce que je veux dire... En fait ceci est accessible à un enfant de 7 ans".

"Le sujet du jugement, est un être, donc c’est un existant. L’attribut, est un vide existentiel absolu".

Rencontre en Corse. Été 1997. Manuscrit transmis en novembre 2011 par Philippe Moulinet travaillant sur un recueil des écrits de Stephen Jourdain. p. 71-72

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