Textes philosophiques

Aldo Leopold     sur les universités


     Il y a des hommes dont la tâche est d'examiner la structure des plantes, des animaux et des sols qui forment les instruments de cet immense orchestre. Ces hommes-là ont le titre de professeurs. Chacun d'entre eux se choisit un instrument et passe ensuite sa vie à le démonter, à décrire ses cordes et ses tables d'harmonie. L'endroit où s'effectue ce démembrement s'appelle une université. Un professeur a le droit de pincer les cordes de son instrument, mais jamais celui d'un autre ; s'il lui arrive de tendre l'oreille pour distinguer une musique, il ne doit jamais l'avouer devant ses collègues ni devant ses étudiants. Car ils sont tous corsetés par un tabou qui décrète que la construction des instruments est le domaine de la science, tandis que la détection de l'harmonie est le domaine des poètes.

Almanach d'un comté des sables, Aubier, 1995, p.197.

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