Textes philosophiques

Eric Emmanuel Schmitt     de l'angoisse à la joie


"Je méditais sur les années que j’avais consacrées à la philosophie. Sous l’influence de Heidegger, elles avaient privilégié l’angoisse, cet ébranlement radical, l’essence même de la conscience selon les penseurs modernes, cette angoisse qui m’avait poignardé le premier soir au désert. [.../...] À l’inverse de l’angoisse, la joie m’avait intégré au monde et mis en face de Dieu. La joie me conduisait à l’humilité. Grâce à elle, je ne me sentais plus isolé, étranger, mais fécondé, uni. La force qui tenait le Tout grouillait également en moi, j’incarnais l’un de ses maillons provisoires. Si l’angoisse m’avait fait trop grand, la joie m’avait ramené à de justes proportions : pas grand par moi-même, plutôt grand par la grandeur qui s’était déposée en moi. L’infini constituait le fond de mon esprit fini, comme un bol qui aurait contenu mon âme".

La nuit de feu. Paris, Albin Michel, p.134, 138-139.

Indications de lecture:

Dans La nuit de feu récit d’une expérience, Éric-Emmanuel Schmitt raconte comment il s’est perdu dans le désert.

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