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    Textes philosophiques
  Eckhart Tolle      transcender la peur
 
      
      	  Eh 
		bien, nous revoici, dans le moment présent ! Avant de commencer, voyons 
		si nous pouvons être conscients du moment présent lui-même. Qu’est-ce 
		que c’est ? Ce n’est pas ce que vous percevez à travers les sens, cela 
		étant le contenu du moment présent, ce qui se produit dans le moment 
		présent, mais soyez conscient de ce champ de présence vivante qui 
		sous-tend toutes les perceptions sensorielles.En d’autres 
		termes, pour être profondément conscient du moment présent, en étant 
		conscient de vos perceptions sensorielles, ce qui est très souvent la 
		première étape très utile… Donc, pour être conscient du moment présent, 
		la première étape sont les perceptions sensorielles : vous regardez 
		autour de vous, dans la pièce, où que vous soyez. Peut-être 
		entendez-vous des choses. Même d’autres sens peuvent être impliqués, 
		mais en principe, ce sont principalement les perceptions visuelles et 
		auditives. Cela vous sort du penser conceptuel pour une perception pure 
		et simple, pour la perception sensorielle. C’est le premier point où 
		vous êtes donc conscient du contenu du moment présent, de l’apparence du 
		moment présent.
 L’étape suivante, 
		vous allez un peu plus profond : Vous êtes conscient de quelque chose 
		que vous ne pouvez pas voir, quelque chose dont vous ne pouvez pas 
		parler, mais qui est un indéniable champ d’énergie ou de conscience qui 
		rend possibles toutes les perceptions sensorielles et qui est toujours 
		identique. Le contenu du moment présent change constamment. Quand vous 
		passez d’un endroit à un autre, il y a des perceptions sensorielles 
		différentes. Sous-tendant ces dernières, il y a toujours la présence 
		sans laquelle aucune perception ne serait possible. Cette présence est 
		inséparable de qui vous êtes en votre essence
 
 Vous vous sentez donc vous-même en tant que la présence sous-jacente 
		dans laquelle le monde apparaît. Supposons que vous êtes comme moi 
		installé dans une pièce : est-ce qu’il y aurait une pièce si vous 
		n’étiez pas là pour la percevoir ? C’est une question philosophique. Le 
		monde a-t-il besoin d’une conscience perceptive pour exister ? Est-ce 
		qu’il y aurait la table sans la conscience perceptive, qui la perçoit 
		comme étant une table ?
 En définitive, ce 
		ne sont que des atomes et des molécules très agités et séparés. Ils 
		laissent 99,99% d’espace vide. Les atomes et les molécules 
		tourbillonnent continuellement. Ce n’est donc pas une table, jusqu’à ce 
		qu’arrivent les organes sensoriels humains, avec la conscience à 
		l’arrière-plan. C’est à ce moment-là que les atomes et les molécules 
		agités deviennent une table ou apparaissent comme telle aux organes 
		sensoriels très limités. Vous pouvez toucher, vous pouvez voir, mais 
		n’allons pas maintenant trop loin avec ça !
 Vous êtes 
		conscient du moment présent comme étant ce qui sous-tend tout et qui est 
		inséparable de qui vous êtes, de l’essence de qui vous êtes. Parfois, 
		j’appelle ça la dimension verticale, parce que le reste de la vie est la 
		dimension horizontale. Le but de votre vie, le but principal de votre 
		vie, c’est en tout premier lieu devenir conscient de la dimension 
		verticale. La plupart des gens sont complètement inconscients… Pour eux, 
		seule la dimension horizontale existe, à savoir le monde et bien sûr 
		leur mental, les deux étant inséparables. Sans le mental, il n’y a pas 
		de monde.
 Votre mental, vos 
		processus mentaux, vos mémoires, vos images mentales… En définitive, 
		qu’elles soient visuelles ou auditives, toutes les perceptions 
		sensorielles sont des images mentales… Donc, le monde entier que vous 
		percevez comme étant là se produit, pourrait-on dire, à l’intérieur de 
		vous. On pourrait dire que le monde est en vous. C’est intéressant de se 
		dire, juste un moment, que finalement, « rien n’existe à l’extérieur de 
		moi ». Le monde se produit en vous. Ainsi, de grands philosophes ont 
		posé cette question : « Qu’y a-t-il en fait à l’extérieur ? » Y a-t-il 
		quelque chose à l’extérieur ? Et qu’est-ce que c’est ? Nous ne le savons 
		pas. Est-ce que le monde entier est une création mentale, une projection 
		mentale ?
 Ça fait 
		penser à Matrix, le film. Le premier de la série est excellent. Cela 
		pointe vers quelque chose. Dans le film, Vous pouvez avoir la pilule 
		bleue et vous restez alors confiné dans ce que j’appelle la dimension 
		horizontale de la vie ou bien vous prenez la pilule rouge et vous allez 
		plus profond. C’est mon interprétation. D’autres interprètent 
		politiquement la pilule bleue et la pilule rouge, et 6:22 … en disant 
		que tout est très bien.
 La plupart des 
		gens ne sont conscients que de la dimension horizontale et ne peuvent 
		que se dire : « Et alors ? Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? » Et 
		le monde est souvent un endroit menaçant, un endroit qui n’est jamais 
		très épanouissant, même si vous parvenez de temps en temps à un peu de 
		satisfaction, ici ou là, ou des bonnes choses vous arrivent. Vous vous 
		exclamez alors : « Ah, la vie est bonne ! » Oui, la vie est bonne, mais 
		quand vous ne connaissez que le plan horizontal, les bonnes choses de la 
		vie sont très limitées. Elles ne durent pas longtemps. Il y a du bon 
		plus profond, mais il est relié à la dimension verticale.
 Le bon 
		que vous trouvez à la surface des choses est éphémère et il n’y a bien 
		sûr aucun mal à le vivre, quoi que ce soit. Vous partez en vacances, 
		faites une croisière. Avec un peu de chance, rien ne se passe qui vienne 
		gâcher le bon de la circonstance. « Le virus ! Oh mon Dieu ! » D’autres 
		choses arrivent alors. Votre but dans la vie est devenir conscient de la 
		dimension verticale. Beaucoup de gens ne vont pas là jusqu’à ce que la 
		dimension horizontale devienne un endroit de plus en plus déplaisant.
 Aussi 
		longtemps que la dimension horizontale de la vie se présente 
		relativement bien, c’est parfait, oui ! « J’ai trouvé un travail, ça se 
		passe bien ! » En fait, ce n’est pas si parfait, mais vous pouvez faire 
		avec les soucis que vous avez, avec vos problèmes relationnels, etc. Là, 
		ce n’est pas encore au point que vous ne puissiez plus le supporter, où 
		vous seriez pris par une peur ou une angoisse extrême. À un certain 
		point, cela arrive à beaucoup de gens à travers l’adversité, le terme 
		que nous avons utilisé. Dans leur vie personnelle, il y a de plus en 
		plus de souffrance, par exemple une grande perte. Vous pouvez aussi 
		réaliser de grandes choses et la réalisation de ces choses n’est plus 
		satisfaisante. Ainsi, malgré vos réalisations, vous éprouvez à nouveau 
		une grosse angoisse, de la peur ou une dépression. Ce n’est pas une 
		situation enviable !
 J’ai rencontré 
		des gens qui ont réalisé ce que le monde appellerait de grandes choses, 
		renommée, richesse, etc. Ils m’ont dit qu’après l’enthousiasme débordant 
		du début qui leur faisait dire « Ah, j’ai réussi ! », ils sont retombés 
		dans l’insatisfaction. C’est une chose très commune quand vous regardez 
		des rockstars, des acteurs. Leur célébrité les rend malheureux, après 
		une période d’exultation. Le monde peut donc devenir un endroit 
		insatisfaisant, non pas seulement parce que vous perdez quelque chose, 
		mais il peut devenir cet endroit insatisfaisant, parce que vous avez 
		gagnez quelque chose. Vous avez gagné tant et ce que vous avez gagné ne 
		vous a pas rendu heureux. Dans certains cas, souvent avec des gagnants 
		de la loterie, les gens sont encore plus malheureux qu’ils l’étaient 
		avant.
 Tôt ou tard, quoi 
		que vous fassiez, la dimension horizontale où les choses se produisent, 
		soit vous obtenez des choses, soit vous recherchez des choses, des 
		expériences, des relations… Tout cela est très bien, il n’y a pas de mal 
		à faire ça, réaliser des choses dans votre vie à ce niveau. « Je veux 
		monter mon affaire ». Oui, pourquoi pas ? « Je veux écrire un livre, je 
		veux peindre, exceller dans tel ou tel domaine ». Tout cela est 
		merveilleux, mais ça n’est pas satisfaisant pour très longtemps. Où que 
		vous alliez, vous tombez sur quelque chose qui vient gâcher votre 
		plaisir pour une raison ou une autre. Nous en avons déjà parlé. C’est un 
		peu comme si quelqu’un sabotait votre vie, qu’il y avait un démon 
		quelque part ! Très bien vous vous marié, vous tombez amoureux, c’est si 
		merveilleux !
 Ensuite, la 
		personne qui vous rend heureux aujourd’hui est la même personne qui vous 
		rend malheureux un an plus tard, deux ans plus tard ou même quelques 
		mois plus tard ! Un être humain atteint un certain stade – non pas tout 
		le monde – Où il éprouve le mécontentement. Vous commencez à douter que 
		le monde vous rende jamais heureux ou vous connaissez des formes 
		extrêmes de souffrance ou de calamité, mot biblique que vous n’entendez 
		pas souvent dans les médias.
 Vous 
		connaissez une forme de calamité personnelle ou vous assistez à une 
		calamité collective qui survient, une épreuve collective, comme le virus 
		par exemple. Et beaucoup d’autres choses sont possibles. On ne peut pas 
		prévoir quand arrivera la prochaine calamité. Et subitement, des 
		millions d’humains font face à une peur peut-être extrême. Ils étaient 
		dans la peur avant. La peur est tout à fait normale quand on ne connaît 
		que la dimension horizontale. Là, il y a toujours une peur sous-jacente, 
		mais vous pouvez ne pas en être très conscient. Parfois, elle fait 
		surface, quand vous vous réveillez en pleine nuit …, mais quand quelque 
		chose arrive au plan collectif, à une immense échelle, des millions de 
		gens sont alors projetés dans une peur extrême, dans l’anxiété.
 Et c’est une possibilité qui se 
		présente, quand il y a une forme extrême d’adversité personnelle ou 
		collective, d’être davantage prêt à aller au-delà, de contacter autre 
		chose qui a toujours été là, mais que l’on avait ignoré complètement. 
		C’est la dimension verticale et le but de votre vie est de la trouver, 
		puis de s’y enraciner. Alors, qu’est-ce que la dimension verticale ? 
		C’est le moment présent. On pourrait dire que le point d’accès ou la 
		grande porte qui mène à la dimension verticale, c’est devenir conscient 
		du moment présent. C’est le début.
 Ainsi, votre 
		vigilance s’accroît quand vous êtes conscient du moment présent. Et vous 
		devriez le faire d’autant plus en ce moment quand vous regardez les 
		actualités ou quand vous lisez ce qui est publié concernant toute cette 
		affaire extrêmement problématique dans le monde : « Oh mon Dieu, 
		qu’est-ce qui va se passer ? » Car l’énergie qui circule à travers les 
		médias est très anxiogène. Ça frise parfois l’hystérie. Et il est très 
		facile de se laisser prendre. Vous participer alors à la peur collective 
		qui est là quand vous écoutez des commentateurs, tout ce dont ils 
		parlent. Et il y a l’énergie qui sous-tend tout ça : « Oh, oh, oh mon 
		Dieu ! » Les médias aiment ça, parce que plus il y a des émotions 
		négatives, plus il y a d’audience. Les gens en sont dépendants : « 
		Donnez-m’en plus, donnez-m’en encore… OH mon dieu ! »
 
 Il est donc très important, quand vous regardez ces choses, de ne pas 
		vous laisser entraîner de façon hypnotique, parce que votre mental est 
		alors dominé. Ces formes-pensées dominent votre mental. Elles ne sont 
		pas utiles. Elles ne mènent pas à des actions utiles, efficaces. Elles 
		sont emplies de peur. Votre mental est dominé par ces formes-pensées. 
		Vous absorbez ces formes-pensées à travers les médias et vous les faites 
		vôtres, pour ainsi dire.
 Et ce champ 
		d’énergie que vous absorbez amplifie ce qui était déjà en vous, parce 
		qu’à travers votre vie, il y avait déjà en vous une peur sous-jacente, 
		une impression sous-jacente de manque, de quelque chose qui ne va pas, 
		un malaise à l’arrière-plan que la plupart des gens contiennent sans 
		même le savoir, parce qu’il est tout le temps là, un peu comme un 
		vrombissement que l’on entend dans une pièce. Plus il est constant, 
		moins on en est conscient. Et s’il ne s’arrête jamais, vous ne savez 
		même pas qu’il est là. Il suffit qu’il s’arrête subitement pour que vous 
		vous demandiez ce que c’était. Il y avait ce vrombissement depuis des 
		heures, depuis des jours ou des semaines.
 Et le 
		malaise qui se trouve dans votre champ mental et émotionnel est un peu 
		pareil, avec des manifestations moindres de la peur. Il y a simplement 
		l’impression sous-jacente que quelque chose ne va pas. Il y a bien 
		quelque chose qui ne va pas et ce qui ne va pas, c’est que vous ignorez 
		la dimension de la profondeur, la dimension verticale. C’est le symbole 
		de la croix. Un autre sens de la croix, en plus de ce dont nous avons 
		déjà parlé, c’est qu’elle pointe vers les deux dimensions, avec 
		l’intersection des deux dimensions, horizontale et verticale. Vous avez 
		besoin des deux.
 Ainsi, les 
		médias amplifient ce qui est déjà en vous, ces schémas que vous 
		absorbez. Ensuite, vous ne pouvez plus penser à rien d’autre. Jusque-là, 
		vous pensiez à vos problèmes personnels, notamment la nuit : « Il y a 
		ceci, cela ». Et maintenant, votre mental est dominé par ces énormes 
		problèmes collectifs qui sont vraiment incommensurables. Ils fusionnent 
		avec vos problèmes personnels. Et tout cela se trouve dans votre mental, 
		vous domine. Vous ne savez pas que c’est ce qui se passe. Vous ne savez 
		pas que vous êtes à la merci d’une agitation énergétique qui subsiste en 
		vous et au bout du compte, ce n’est pas vous. Ces formes-pensées ont une 
		fréquence particulière et cette fréquence, c’est … Elles subsistent en 
		vous. Vous ne le savez pas, parce que vous y êtes identifié.
 Il est 
		donc bon d’être conscient que vous pensez continuellement à toutes ces 
		choses, que les pensées alimentent la peur, le champ émotionnel, et de 
		vous dire alors : « OK, c’est la souffrance. Dans l’instant, je suis 
		manifestement dans une forme de souffrance ! » Et qu’est-ce qui vous 
		fait souffrir ? Eh bien, si vous regardez très attentivement, vous voyez 
		que ce sont les formes-pensées. Jusque-là, vous n’avez même pas attrapé 
		le virus. Et si vous deviez l’attraper, ce n’est toujours pas un 
		problème. Vous y faites face. On pourrait y revenir dans une minute. 
		Mais pour l’instant, vous ne l’avez même pas et vous souffrez plus que 
		si vous l’aviez attrapé.
 Donc, 
		rendez-vous compte que ce n’est pas une manière d’être très plaisante. 
		C’est destructeur, ça ne sert pas un but utile. Voyez si ça ne pourrait 
		pas être autrement : « Suis-je à la merci de tout ça ou cela ne 
		pourrait-il pas être autrement, si je n’écoute plus les actualités ? » 
		Cela ne veut pas dire que vous ne devez pas écouter les informations, 
		mais non plus de façon excessive, non pas pendant des heures d’affilée. 
		Vous éteignez vos appareils et vous restez assis là chez vous, à 
		l’extérieur ou n’importe où ailleurs … et c’est le moment présent. Vous 
		commencez à devenir conscient de votre environnement, conscient de 
		vous-même, de votre conscience.
 Vous cessez alors de penser. Ce qui 
		se passe alors pour un moment, vous cessez de penser, mais vous êtes 
		conscient. Et c’est l’ouverture à la dimension verticale. Vous êtes 
		conscient, mais vous ne pensez pas ou pensez très peu. Il y a un 
		approfondissement de qui vous êtes. Vous découvrez alors une profondeur 
		que vous aviez ignorée. Elle était là, mais vous ne le saviez pas.
 Si 
		vous ne savez pas ce qu’est la dimension verticale, si elle n’est qu’une 
		chose abstraite, un moyen très rapide pour en avoir une idée, c’est de 
		cesser de penser pendant un moment. Or, vous pourriez proclamer : « Je 
		n’en suis pas capable ». Ce n’est qu’une autre pensée qui nie le fait 
		que vous pouvez arrêter de penser pendant un moment. Vous ne demandez 
		donc pas à votre mental si vous pouvez cesser de penser, parce 
		qu’évidemment, il vous répondra : « Non, tu ne peux pas ». Bien sûr, que 
		vous le pouvez !
 Donc, vous 
		arrêtez de penser pendant un moment, juste comme ceci, comme maintenant 
		… Ce n’est pas une chose dont on se souvient, parce que cela n’est même 
		pas une expérience : il n’y a plus de contenu quand vous cessez de 
		penser. Il y a là quelque chose, mais vous ne pouvez pas le définir. 
		C’est un état d’être ou la présence. C’est votre identité en tant 
		qu’essence qui est relié à la dimension verticale. Votre identité en 
		tant que forme est la dimension horizontale.
 Je vais maintenant regarder quelques questions. Ce que je viens de dire 
		est pratiquement, comme nous allons le voir, la réponse à toutes les 
		questions. La réponse à pratiquement toutes les questions est cela … :
 « 
		J’entends ce que vous dites, mais quand j’ai vraiment peur de perdre 
		tout mon argent en bourse, de tomber malade ou de perdre un proche, 
		qu’est-ce que je fais de ça ? »
 De 
		nouveau la peur, la question concerne la peur ! Qu’est-ce que je fais de 
		la peur d’avoir une maladie ou de perdre bien des choses ? » Beaucoup de 
		gens connaissent en ce moment la peur, non seulement du virus, mais 
		encore des répercussions de ce qui se passe. Les affaires sont arrêtées, 
		tout est arrêté. C’est une chose très étrange qui se passe. C’est comme 
		un arrêt forcé de l’activité, non pas seulement des affaires, mais de 
		toute activité dans le monde, une fin soudaine forcée de l’ensemble. 
		Beaucoup d’avions ne volent plus. Certaines villes sont désertes.
 Jusqu’à ce que 
		cela arrive, le monde était visiblement affairé, partout bruyant. Tout 
		était en action. Tout le monde était perdu dans le monde, dans le 
		mental, et c’est un peu comme si quelqu’un avait dit arrêtons tout ça 
		pour un temps. Oh … un silence forcé, quasiment ! Et c’est exactement ce 
		que des millions d’humains ont besoin de connaître. Cela ne veut pas 
		dire qu’ils vont automatiquement connaître aussi le silence intérieur, 
		mais il y a au moins la possibilité pour beaucoup d’un éveil, s’ils 
		peuvent aller au-delà de la peur, des pensées effrayantes.
 Mais comment va-t-on au-delà des pensées effrayantes ? Eh bien, cela 
		demande un peu de conscience, mais si vous êtes ici avec nous, vous avez 
		probablement cette conscience. Ce que je veux dire par là, c’est la 
		conscience de ce qui se joue dans votre tête, de la reconnaissance. Au 
		lieu d’être totalement identifié à ce qui se joue dans votre tête, vous 
		avez à l’arrière-plan une conscience du jeu mental. C’est très 
		différent, parce que c’est une dimension différente de conscience. Ce 
		n’est pas identique aux pensées. La conscience peut reconnaître les 
		pensées qui vous passent par la tête et vous vous rendez compte que vous 
		avez toutes ces pensées inutiles…
 Je verbalise cela maintenant, parce 
		que nous utilisons le langage pour communiquer, mais la réalisation que 
		des pensées inutiles et destructrices me passent par la tête n’est pas 
		verbale. Elle est préverbale ou postverbale, parce qu’elle émerge à 
		travers la conscience. Il y a la simple reconnaissance que ce qui se 
		joue dans votre mental ne vous aide pas. Cela vous emplit de peur et 
		vous rend malheureux. Tout y est ici.
 Il ou elle mentionne trois problèmes 
		: la peur de perdre tout son argent, ses économies, ses investissements, 
		la peur de tomber malade et la peur de ce qui pourrait arriver à un être 
		cher.      Vous avez donc peur pour vous-même, 
		vous avez peur pour autrui, et évidemment, aucune de ces choses ne se 
		produit maintenant, ce que vous redoutez, mais « cela pourrait arriver ! 
		», dit le mental, « et il vaut mieux que j’y pense maintenant, au cas où 
		! »
 Si 
		l’une de ces choses devait arriver, vous y feriez face. Avec le pouvoir 
		de votre conscience, vous feriez face à la maladie, vous feriez face à 
		la perte d’argent et vous feriez même face à la perte ou à la souffrance 
		d’un être cher. Avec le pouvoir de votre présence, vous pourriez y faire 
		face. Or, ce que vous ne pouvez pas faire, vous ne pouvez pas surmonter 
		ces problèmes, y faire face, parce qu’ils n’existent que dans votre 
		imagination. Ils ne se sont pas produits jusque-là. Par conséquent, il 
		n’y a absolument rien que vous puissiez faire concernant ces 
		problèmes-là.
 
 En fait, plus vous y pensez, plus ils s’aggravent. C’est une posture 
		totalement illusoire qui vous fait souffrir. Et s’il y a donc un minimum 
		de conscience, vous pouvez reconnaître ce que vous vous faites à 
		vous-même. Ce n’est pas que vous vous le faites délibérément, mais on 
		pourrait dire que cela vous arrive et vous devenez donc conscient de ce 
		qui vous arrive, parce que les pensées dans votre tête, pratiquement 
		toutes les pensées en l’absence de la conscience vous arrivent. Elles ne 
		sont pas volontaires.
 Les 
		gens disent : « Je pense ceci, je pense cela ». Vous ne pensez pas, le 
		penser se produit en vous. Quand vous n’êtes pas conscient, vous êtes à 
		la merci des pensées. Vous êtes à la merci du champ d’énergie qui est ce 
		que nous appelons « la pensée ». Elle subsiste en vous. Vous êtes 
		possédé et vous ne le savez pas. Penser de façon effrayante n’est pas 
		quelque chose que vous faites. Si c’était quelque chose que vous 
		faisiez, vous diriez : « Oui, je fais ça, mais je ne peux pas m’en 
		empêcher ». Non, vous ne le faites pas, cela vous arrive.
 Il y a des 
		gens qui demandent : « Pourquoi est-ce que je me fais ça ? » C’est déjà 
		un bon point de départ : « Pourquoi est-ce que je me fais souffrir en 
		pensant toutes ces choses ? » L’étape suivante est la réalisation que ce 
		n’est pas vraiment vous qui le faites. Ce sont les formes-pensées 
		automatiques qui tourbillonnent dans ma tête continuellement, qui me 
		rendent malheureux, qui n’ont aucun but utile. Je ne m’aide pas, ni 
		personne d’autre, en pensant ces choses, en projetant de mauvaises 
		choses qui pourraient arriver. Ainsi, avec la conscience de ce qui se 
		passe dans votre tête, un moment de libération survient pour la première 
		fois. Jusque-là, vous n’aviez pas de libre-arbitre. Sans conscience, 
		vous n’avez pas de libre-arbitre. Vous êtes complètement à la merci du 
		mental conditionné.
  Conférence 
    Indications de lecture:
	  
  
     
        
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