Leçon 318.   La nature du consensus       pdf téléchargement     Téléchargement du dossier de la teçon

    

Quand nous parlons de consensus, nous avons en vue des personnes autour d’une table discutant pour aboutir à une entente sur quelque chose. Il n‘y a rien de gratuit ni d’arbitraire dans cette discussion, car si elle est menée, c’est que collectivement, chacun des membres de ceux qui en participent admet un besoin, une nécessité de fixer une norme afin, soit de fournir un terrain à partir duquel peuvent s’élaborer des constructions mentales dans le champ du savoir, soit de permettre des opérations dans le domaine de la technique, soit, enfin, de prendre des décisions qui regardent le bien commun dans le domaine politique.

Les exemples sont assez évidents. En astrophysique existe un consensus autour de la théorie du Big bang qui rend possible la science normale, c’est-à-dire celle qui est enseignée en Université. Sur le second point, nous pourrions penser à l’existence des standards technologiques. S’il n’y avait pas de standards en informatique, cette discipline ne pourrait… tout simplement pas exister. Et c’est vrai dans tous les domaines techniques. Or les standards doivent être établis ce qui suppose un consensus. Enfin, chacun reconnaitra aisément l’importance de consensus à l’Assemblée, par exemple pour réprimer la pédocriminalité, afin de voter des lois qui servent le bien commun.

Toutefois, la notion est devenue à notre époque extrêmement confuse dans le mélange des genres. Pour le sens commun, il doit exister un consensus sur tout, parce qu’il faut des certitudes. Le consensus, c’est la vérité définitive. Mais c’est faux. Nous devons accepter l’incertitude et reconnaître les limites du savoir. Il existe une validité du consensus, mais simultanément existe aussi une validité du dissensus. En effet nous sommes ici dans la pensée duelle : consensus/dissensus vont ensemble de manière inséparable, l’un ne va pas sans l’autre. Il faut donc remettre la notion sur le métier. Sous la forme d’une question : dans quelle mesure le consensus peut-il se justifier ?

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A. Le consensus entre opinion et politique

 

Commençons par clarifier une confusion fréquente et largement entretenue. L’opinion a tendance à mélanger deux choses : l’idée d’un accord et d’un consentement du plus grand nombre, l’idée de consensus social ; et de l’autre, et la procédure qui dans un cercle restreint consiste, dans une situation où l’on ne peut obtenir l’unanimité, à dégager un accord, sans procéder à un vote formel.

1) Revenons en arrière, dans une des leçons[1]. Nous avons vu que communément, la vérité est reconnue par des critères très simples. Nous en avions relevé trois : le consensus d’opinion, l’argument d’autorité et l’utilitarisme. Laissons de côté l’argument d’autorité et l’utilitarisme pour nous concentrer sur le consensus d’opinion. En effet, c’est extrêmement basique, mais bel et bien réel, l’homme de masse a tendance à croire que dans la mesure où tout le monde pense quelque chose, ce doit sûrement être vrai. L’argument est très irritant pour un philosophe, mais l’homme de masse s’en contente facilement, parce qu’il ne se pose tout simplement pas de question. Nous avons là une première idée du consensus, le consensus d’opinion qui est parfaitement fonctionnelle.

 

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[1] Cf. La Question de la Vérité, ch. IX.

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     © Philosophie et spiritualité, 2023, Serge Carfantan,
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