Une distinction pour commencer. Eugénisme est un mot avec un préfixe grec εὐ qui veut dire bon, comme dans εὐδαιμονία, le bonheur. Gêne, ici espèce, ou race, -isme désigne une doctrine, comme nous le savons par de multiples exemple. Donc littéralement : doctrine de la bonne espèce, ou science de l’amélioration de l’espèce. Ainsi, les recherches en génétique pour améliorer les espèces de tomates, de maïs OGM etc. ou les races de bovin OGM en vue de la production de viande ou de lait etc. sont de l’eugénisme, car ce sont des techniques au service d’une fin eugéniste. Par extension, la volonté d’améliorer la race humaine avec les moyens de la techno-science est aussi de l’eugénisme dans le même sens. D’ailleurs, en génétique, les méthodes que l’on utilise sur le vivant sont applicables à l’humain.

      Le terme dépopulation est différent et ne doit pas être confondu avec le précédent. D’abord ce n’est pas un -isme. Il qualifie une tendance démographique à la réduction de la population soit d’un pays ou d’une région. Pour employer un langage correct, il faudrait donc dire dépopulationnisme pour désigner une doctrine qui se donnerait pour fin la réduction d’une population, en cherchant les moyens adéquats pour y parvenir.  Là encore, on observera que la visée peut s’appliquer au vivant, au sens où par exemple on peut réduire la population d’une espèce considérée comme nuisible, comme par exemple cela a été fait en Australie sur les renards. La même idée appliquée à l’humain impliquerait une doctrine se donnant pour mission de réduire la population humaine en cherchant les moyens adéquats pour y parvenir.

         Ce sont juste des définitions théoriques, mais qu’en est-il dans le réel ? Observons d’abord que les deux concepts sont très liés. En effet, nous pouvons très bien imaginer une dystopie où le pouvoir chercherait les moyens de réduire de manière drastique la population humaine, tout en cherchant par ailleurs à améliorer par les moyens de la techno-science, la caste dirigeante en fabriquant des hommes augmentés. Des surhommes. Rien de très original, le cinéma a joué avec cette idée et c’est la finalité du transhumanisme. Nous n’allons pas ici aborder le volet vu ailleurs de la manipulation du vivant, mais nous focaliser sur la problématique humaine. La question dérangeante est celle-ci : Est-il possible de justifier l’existence de l’eugénisme et de la volonté de dépopulation au niveau humain ? Il est un peu facile de se défiler en invoquant le « complotisme ». Il faut d’abord entrer dans le réel pour voir ce qu’il en est.

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A. De quelques idées noires sur l’humain

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