Textes philosophiques

Descartes       la troisième maxime


     "Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde ; et généralement de m'accoutumer qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je m'acquisse, et ainsi pour me rendre content : car notre volonté ne se portant à rien désirer que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possible, il est certain que si nous considérons tous les biens qui sont hors de nous comme également  éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notre faute , que nous avons de ne posséder pas les royaume de la Chine ou de Mexique ; et que faisant, comme on dit, de nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains étant malades, ou d'être libres étant en prison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux".

     Discours de la Méthode (1637), in Œuvres et lettres, éd. Gallimard, NRF, Bibliothèque de la Pléiade, 1953, pp.142-143.

Indications de lecture:

    cf. Maîtrise et satisfaction des désirs, part C.

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