"Dans la synthèse des molécules d’un seul gène, il n'y aucune nécessité. Toutes les synthèses moléculaires sont des processus quantiques, et le résultat de la synthèse d'une molécule spécifique est en soi imprévisible. De nombreux résultats sont d'habitude possibles avec différentes probabilités qui dépendent des formes d’ondes et des états impliqués. Ainsi, en un sens très basique, les unités de la sélection naturelle ne sont-elles pas des portions de chromosomes mais les formes d'ondes des états quantiques qui se manifestent dans les chromosomes. Les formes de vie sont corrélées aux formes d'ondes quantiques.
       Ainsi, ni du néant, ni par erreur, ni par aveuglement : mais par MEV (1). Lorsque Monod utilise le concept d’aveuglement en connexion avec l’évolution, il passe de nouveau à côté : « Un processus totalement aveugle, écrit-il, peut par définition aboutir à n’importe quoi ; il peut même aboutir à s'observer lui- même. » Non, il ne le peur pas. Aucun processus, aveugle ou non, ne peut arbitrairement conduire à n'importe quoi. Il peut seulement conduire à quelque chose qui est déjà contenu dans la potentialité cosmique. Si la vision n’en faisait pas partie, nous ne verrions rien. Ce pourrait être la raison pour laquelle l’évolution n’a pas conduit à des monstres mythiques, comme les griffons, les basilics ou des humains pourvus d’ailes : les états virtuels cosmiques n’existent pas pour de tels êtres. Réalisez-vous quel avantage ce serait pour votre aptitude biologique si vous aviez des ailes et pouviez traverser la rue quand le feu est rouge simplement en volant de l’autre côté ?"

Le potentiel infini de l'univers quantique, Trédaniel, 2014, p.185.

Cf.  Connaissance de la Totalité.  (1) MEV : manifestation d'état virtuel.