Textes philosophiques

Francois de Witt     la conscience de soi ne dépend pas du cerveau


           "La conscience est un thème fort peu développé dans l’étude des neurosciences et de la psychologie. Sujet tabou ? Le terme n'est pas si facile à cerner. La plupart des dictionnaires s’accordent à dire que dans son acception phénoménologique, c'est-à-dire dépouillé de ses connotations morales (la « bonne conscience »), il décrit la perception que nous avons de nous- mêmes. de notre propre existence et de notre environnement. Pour les chercheurs rationalistes-matérialistes, qui occupent le devant de la scène aujourd'hui, cette perception ne peut être autre chose qu'un épiphénomène du cerveau et donc directement liée aux relations physicochimiques dont il est en permanence le siège. En témoigne une étude publiée en 2011 par une équipe de chercheurs de l'université de l'Iowa sous la direction de David Rudrauf. Il s'agissait d'examiner le comportement d'un certain « Roger » âgé de 57 ans dont le cortex cérébral avait subi des dégâts dramatiques au cours des années 1980 à la suite d’une encéphalite. Roger ne se souvenait plus de ce qui lui était arrivé et il avait perdu le sens du goût et du toucher. Mais à la surprise des scientifiques, non seulement son comportement était à peu près « normal », mais sa perception de lui-même (self awareness), produit évident de la conscience, était restée intacte. Il se reconnaissait parfaitement dans une glace et sur des photos, même anciennes. Et pourtant, la plupart des zones de son cerveau réputées indispensables à la conscience étaient détruites. Rationaliste comme il se doit, l’équipe de Rudrauf en conclut que la perception de soi est un phénomène « plus diffus que prévu ». Elle pouvait « émerger d’interactions distribuées à travers les réseaux de diverses régions du cerveau ». On notera cependant que Roger au cerveau tronqué n'est pas sans rappeler ... cet étudiant en physique de l’université de Sheffield, au Royaume- Uni, dont le QI était de 126, soit bien au-dessus de la moyenne, mais dont 95 % de la matière cérébrale était remplacée par du liquide céphalorachidien. Un hydrocéphale comme on dit. Commentaire flegmatique du neurologue John Lorber, qui l'a examiné ainsi que de nombreux cas de ce type : « Le cerveau doit avoir un gros excédent de capacité. Et le néocortex joue sans doute un rôle moins important qu'on ne l’imagine.»

La preuve par l'âme, Trédaniel, p. 148-149.

Indications de lecture:

Un bon ouvrage introductif à la nouvelle approche de la psyché. Cf. Voir Cinq Leçons sur la Mort. ch III à V. Voir aussi Leçons sur la Conscience. Ch. IX et X. Le cas de Lorber figure dans Connaissance de la Totalité. Ch. II.

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