Textes philosophiques

Jean Ziegler     le sous-développement comme prison


    Le sous-développement économique agit sur les êtres comme une prison. Il les enferme dans une existence sans espoir. L'enfermement est durable, l'évasion quasi impossible, la souffrance sans fin. Très rares sont ceux qui parviennent à scier les barreaux. Dans les bidonvilles de Fortaleza, de Dacca, de Tegucigalpa ou de Karachi, le rêve d'une vie meilleure prend les traits d'un songe irréel. La dignité humaine est une chimère. La douleur du présent est une douleur pour l'éternité. Elle n'autorise apparemment aucun espoir.

     Pour ces êtres, la réalité d'une société aux forces de production sous-développées, subissant sans défense les décrets des cosmocrates, se résume à quelques évidences : absence d'écoles (et donc de mobilité sociale), d'hôpitaux, de soins médicaux (et donc de santé), d'alimentation régulière, de travail rémunéré, de sécurité, d'autonomie personnelle. "It's hell to be poor » (« La misère est un enfer »), Charles Dickens.

 L'Empire de la Honte, Fayard 2005, réédition en poche. p.23-26.

Indications de lecture:

Voir la leçon Un monde en crise.

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