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Arthur Avalon      le pouvoir de l'attention


     Par le moyen des indriya les choses sont perçues et l'action qui les concerne effectuée. Les indriya, pourtant ne sont pas eux-mêmes suffisant pour cela. Tout d'abord, sans la coopération de l'attention (alochana), il n'y a pas du tout de sensation. Être "distrait", c'est en pas savoir ce qui arrive. L'attention doit donc coopérer avec les sens avant que ceux-ci puissent "donner" au sujet quoi que ce soit. D'autre part, au même instant le sujet peut recevoir un nombre incalculable de sensations qui viennent à lui et le pressent de toutes part. Si l'une d'entre elles doit être amenée dans le champ de la conscience, il faut qu'elle soit choisie à l'exclusion des autres. L'opération de la perception est le choix d'une section particulière prise dans un tout, puis la fixation de l'attention sur elle pour la faire sienne,; soit comme un objet particulier de la pensée, soit comme un champ particulier d'opération. Enfin, comme l'affirme la psychologie occidentale, les sens ne fournissent pas un tout complet, mais une multiplicité, la multiplicité sensible. Ces points de sensation doivent être rassemblés en un tout. Ces trois fonctions d'attention, de choix et de synthèse de la multiplicité sensible discontinue, appartiennent à cet aspect du corps mental appelé manas. Tout comme manas est nécessaire au sens, ces derniers sont nécessaires à manas. Car il est le siège du désir et ne peut exister par lui-même. Il est le désir de percevoir ou d'agir, et n'existe donc qu'associé avec les indriya.

     Ainsi, manas est l'indriya directeur, dont les sens sont les pouvoirs. Car sans l'aide de l'attention de manas, les autres indriya sont incapables d'accomplir leurs fonctions respectives; et comme ces indriya sont ceux de la perception et de l'action, manas, qui collabore avec ces deux catégories est dit participer de caractère de la connaissance et de l'action.

     Manas, par son association avec l'oeil ou un autre sens, devient multiple, se particularisant ou se différenciant par sa coopération avec cet instrument particulier, qui ne peut accomplir ses fonctions qu'en conjonction avec manas.

Le Pouvoir du Serpent  Dervy, p. 65-66.

Indications de lecture:

Manas l'esprit ici pris comme sixième sens, cf. texte de Rousseau. C'est l'aspect subtil du mental, ce en quoi il demeure au mental sensoriel. La racine MAN signifie "penser". Manas au sens le plus habituel est l'esprit pensant, l'esprit produisant des constructions mentales : des représentations. L'homme est manuh, "celui qui pense". Les indriya, désignent les facultés des cinq sens (pas l'organe). Ainsi en rêve, les indriyas sont actifs et pourtant les organes des sens sont au repos. Voir la leçon conscience et attention. Voir aussi Les cinq sens, Le mental comme stade évolutif.


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