Dossier

L'éducation selon Krishnamurti

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 Dans ce discours,  K rejette toute religion organisée, tout dogme, culte, rite, texte ou quoi que ce soit.  Pour lui, la religion organisée a été la cause majeure des guerres, de la haine, de l’agression et de la persécution dans le monde depuis toujours. Pour lui, le mot ‘religion’ veut dire  la spiritualité qui existe dans chacun de nous et pour la connaître, il suffit de s’appliquer à l’étude de soi-même à chaque instant.  Cette étude de soi-même ne devrait pas être vue comme égoïste, au contraire, pour K c’est le seul moyen d’effacer la peur, la violence, la haine et les guerres entre les hommes.  De plus, chez les êtres dits « éveillés » qui ont réussi à faire ce travail en eux-mêmes, on peut remarquer une immense capacité pour la compassion. 

 Il avait cette passion de vouloir transmettre cette façon de voir les choses, ce don d’aller directement au cœur de la réalité que nous trouvons chez des personnes éveillées ou d’une grande sagesse. Il voyageait partout dans le monde pour prononcer des discours, répondre aux questions, participer aux discussions et garder le contact avec les écoles qu’il avait fondées (voir plus loin).  Par conséquent, beaucoup de ses livres sont des transcriptions de ses discours.

 Il rejeta même la relation maître-élève, en constatant que chaque être humain a la capacité  d’être son propre maître.  Pendant ses discours, il ne voulait pas non plus le rôle d’enseignant traditionnel, « c’est moi qui parle, c’est vous qui écoutez »  Il voulait que chacun prenne un rôle actif dans la discussion et  ne  reste pas passif, il fallait participer activement pour vraiment comprendre son discours.  Il appelait cela une discussion, « découvrons ensemble le chemin »  Il ne voulait pas être suivi comme un ‘guru’, et rejetait l’idée de se retirer du monde comme font certains hommes et femmes religieux.  Au contraire, il constatait que notre connaissance de nous même ne pouvait pas se faire en s’isolant ; nous existons tous en relation avec d’autres, et nier ou rejeter ce fait constitue une fugue de la réalité.

 (vii)   ‘Qui êtes-vous ?’

 K en tant que homme et être humain était quelqu’un d’énigmatique et même contradictoire : il était très doué pour la mécanique et était capable de réparer ou reconstruire un moteur ; il aimait les beaux vêtements et s’habillait toujours avec beaucoup de soin : en Europe il faisait le ‘gentleman’ impeccable avec ses costumes de marque, tandis qu’en Inde il s’habillait en Indien traditionnel.  Il était quelqu’un de très tactile avec des mains expressives, mais il n’aimait pas qu’on le touche. (détails tirés de la biographie de Mary Luytens).

 Je voudrais clôturer ce chapitre sur la vie de K avec une citation qui parle toute seule.  En 1930, pendant une de ses conférences, il répondit ainsi à la question, ‘Mais qui êtes-vous ?’

 Il répondit ainsi :

 ‘Friend, do not concern yourself with who I am : you will never know.  I do not want you to accept anything I say.  I do not want anything from any of you; I do not desire popularity, I do not want your flattery, your following.  Because I am in love with life I do not want anything.  These questions are not of any great importance;  what is of importance is that you obey and allow your judgement to be perverted by authority.  Your judgement, your mind, your affection, your life are being perverted by things which have no value and herein lies the sorrow.’

 ‘Mon ami, ne vous préoccupez pas de savoir qui je suis : vous ne le saurez jamais.  Je ne veux pas que vous acceptiez ce que je vous dis.  Je ne veux rien de vous ni de personne ; je ne désire pas la popularité.  Je ne veux ni  votre flatterie ni que vous me suiviez.  Parce que je suis amoureux de la vie, je ne veux rien.  Ces questions n’ont pas beaucoup d’importance ; ce qui est important, c’est que vous êtes en train d’obéir, d’accepter que votre propre jugement soit perverti par une autre autorité.  Votre propre jugement, votre esprit, votre affection, votre vie sont en train d’être pervertis par des choses qui n’ont aucune valeur, et c’est cela qui est douloureux’ (traduction par l’auteur)

 

(Plus tard il écrivit le livre ‘The Ending of Sorrow’ dans lequel il développe ce thème)

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