1, 2, 3, 4, 5, 6, page 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38,... 74... liste des pages. La transformation de la conscienceDaniel DOui, vous avez parlé de la responsabilité d'une manière fort juste et c'est un vrai bonheur de vous lire. Sauf une phrase qui me pose question en fin de leçon et me parait essentielle sur un plan général pour tenter de comprendre nos désordres de société. "On ne peut tout de même pas avoir honte de notre bonheur pour la seule raison qu'il y a ailleurs des gens malheureux". I
l me semble que c'est cette phrase qui est utilisée aussi bien par celui qui
se sent impuissant à changer le monde malgré sa réelle bonne volonté que par
celui qui fait taire en lui toute objection de sa conscience pour exercer
sans vergogne la violence de ses droits. Car y a -t-il d'autres violence que
celle du droit, ou plus précisément de la non égalité de droits. Si les
droits étaient effectivement identiques, il n'y aurait pas de raison d'avoir
"honte" du malheur des autres. Il y aurait lieu éventuellement de comprendre
le cheminement du malheur de l'autre. Par contre, à l'intérieur d'une
société qui ne respecte pas l'égalité de droits (l'égalité de protection
sociale c'est à dire égalité de sécurité pour le présent et pour l'avenir),
il y a bel bien lieu d'avoir HONTE. Honte d'asseoir son "bonheur" sur le
malheur d'autrui. Honte d'assurer sa sécurité sur l'insécurité de ses
concitoyens. Car la sécurité a un coût parce que les droits ont un coût.
Comme l'argent ne tombe pas du ciel mais provient d'un acte, toute sécurité
peut être assurée par le mérite de ses propres actes ou prélevée sur les
actes de ses concitoyens ( les Droits de l'Homme ont l'immense mérite
d'avoir perçu cette base simple indispensable à la paix). Les droits acquis
qui assurent une sécurité sur l'avenir ont ceci de terrible qu'ils ne sont
pas fondés sur des échanges d'actes ponctuels à réévaluer en permanence mais
condamnent ceux qui n'ont pas les mêmes protections à un risque de plus en
plus grand et à une chute de plus en plus rapide. Accepter un droit à vie
qu'un autre n'a pas est comparable, dans la motivation et dans les
conséquences, aux croyances qui nous poussent vers le racisme. Sauf à
reconnaître notre besoin temporaire ou définitif ( conscience) d'être
assisté, aidé par la collectivité. C'est pourquoi j'ai posé le problème du
statut et de ce qui le caractérise chez les élites (nos références
L'affligeant spectacle de notre société est simple. Nous nous sommes trompés. Nous avons reconnu comme intelligence ce qui n'en était pas et le diplôme a servi d'alibi à l'orgueil et au besoin d'être reconnu pour nier le réel. Nous sommes sous la séduction d'une forme de "racisme" élaboré et pervers, utilisant le mérite à contre sens, beaucoup plus difficile à débusquer qu'un racisme de base physiquement violent. Le capitalisme en est encore une autre forme qui cherche lui aussi à utiliser le mérite pour justifier ses crimes, obtenir une sécurité et ne pas affronter nu le réel et l'inconnu de chaque instant. Pourtant, là se trouve l'Essentiel, la solide Réalité. Que de gâchis, mais il appelle une belle suite. Pour info, je vous ai communiqué une adresse électronique actuellement inutilisable. Merci de nous offrir votre immense travail.
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