La transformation de la conscience, forum

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La transformation de la conscience

Sophie B.

Ce message pour vous remercier ne nous offrir un si bel éclairage sur le chemin de la transformation de conscience et pour toute la profondeur avec laquelle vous traitez ces leçons de philosophie : c’est un réel bonheur pour le citoyen post moderne englué dans son train train de pouvoir accéder à ces textes, qui nous font prendre (enfin !) la vie au sérieux à tous les sens du terme… L’objet de ce message est, outre ces remerciements, d’apporter un témoignage de randonneur un peu égaré sur le chemin de cette transformation de conscience, et de poser quelques questions. La ballade a commencé pour moi par une douleur et un abandon très mal vécu qui faisait ressurgir les vasanas du passé sans le savoir sur le moment : le mental prend alors une tournure obsessionnelle et les mêmes pensées envahissent l’esprit à tout instant au point d’en devenir esclave, « mais comment puis je ainsi devenir esclave de mes pensées ? » C’est ce sentiment d’enfermement qui m’a fait me mettre en chemin : beaucoup de lectures intéressantes sur le dialogue intérieur mais aussi plein d’autres (j’ai identifié dans les règles du forum qu’on ne cite pas ses auteurs) m’ont fait découvrir le rôle de cet ego envahissant. Cette prise de conscience fut brutale, un soir comme une révélation, une illumination : que de bonheur, de détachement, de sérénité en un instant !

On approfondit la question en croyant être au bout du chemin… avoir enfin tout compris … Hélas ! L’ego revient vite en se déguisant sous un autre personnage, un jour victime, un jour « se la jouant » impuissant, un jour voulant jouer le docte, et reprendre à son compte les découvertes précédentes : l’ego spirituel sans doute, dont vous parlez : celui qui, toujours sous l’abri de bonnes intentions, voudrait de manière prosélyte faire partager ses découvertes à son entourage… mais la porte de la conscience ne s’ouvre que de l’intérieur : Nouvelle leçon d’humilité. Bref la ballade s’est transformée en une grande chasse à l’ego : par introspections lucides après coup, ou sur l’instant en essayant d’être simplement témoin, on apprend à dépister les différents déguisements de cet ego dans le paysage. Et à force de devenir traqueur d’ego, on dépiste aussi celui des autres… Cela distancie un peu plus, on finirait par ne voir dans ce monde contemporain qu’une série de masques « persona » qui enferment des consciences, « comme dit…comédie de la vie.. » le promeneur devient solitaire, il observe de manière détachée les autres et finit par vivre davantage en symbiose avec la nature, avec la lumière du soir, avec le regard de certains animaux, avec la souffrance des arbres sous la sécheresse de notre pauvre terre que l’homme détruit à grande allure… Aujourd’hui le promeneur a plus envie d’embrasser les troncs de ces grands arbres que de prendre part aux discussions de ses collègues.. Le promeneur deviendrait presque misanthrope.

Et là on se dit : « zut, j’ai loupé le chemin et me suis fourvoyée dans un mauvais sentier, je me figurais qu’après la chasse a l’ego, je découvrirais l’amour inconditionnel …Si la fusion avec la nature est là , le sentiment de fusion avec mes contemporains n’est pas au rendez vous… Excès de distanciation ? Cruauté du chasseur d’ego pseudo spirituel ? Ai-je chassé les sentiments en même temps que l’ego ? , enfouis dans l’inconscient alors qu’il devait appartenir à l’âme ? Je ne sais pas … mais j’aimerais bien votre avis : a quel carrefour je me suis trompée de chemin ? Je voudrais dire aussi, que dans cette grande randonnée, plus on a envie d’aller loin sur le chemin de la transformation de conscience et plus on patine.. C’est quand on en a pas la volonté, que les vraies prises de conscience apparaissent, brutalement ou par surprise, comme un paysage magnifique au détours du chemin. Excusez ce témoignage très, trop concret, les termes impropres… Dernière question de la promeneuse égarée : avez-vous songé à organiser des séminaires ou des conférences qui permettraient une interaction plus dynamique entre vos lecteurs et vous ? En vous remerciant de vos réponses

Philippe D.

Avec quelques excuses pour un retard de vacances. Votre témoignage fait plaisir à lire. Il y a des visiteurs qui en vous lisant se sentiront un peu moins seul! Vous êtes bien sur le chemin et il est assez drôle de voir comment vous frôlez parfois l'abîme. Il y a une subtile différence entre la lucidité et cynisme et il n'est pas facile dans le monde actuel de tenir en équilibre. Pour le reste, l'observation est très juste.

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