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La transformation de la conscience

           Claire P.

       Comment faire le distingo entre tout ceci; si je suis (suivre) le précepte, sans bien entendu, l'idée de gourou : être le témoin, l'observateur de toutes choses, sans critique..., juste voir pour voir, sentir pour sentir, goûter pour goûter... ne faire qu'une seule chose à la fois, être attentif pour ne pas être emporté par les pensées quelles qu'elles soient, avoir devant les yeux simplement ce qui est sans aucune forme d'interprétation, (j'y suis arrivée d'ailleurs toute une soirée et qu'est ce que c'était bien!) mais comment à ce compte là, notre subjectivité, c'est à dire notre point de vue, notre sensibilité... peuvent se manifester puisque nous ne pouvons en quelque sorte n'émettre aucun jugement ou moins fort, aucune constatation de ce que nous vivons, à quoi sert alors notre subjectivité puisque nous ne pouvons nous en servir pour nous flumière dans la mainorger nos idées, nos sensations ou impressions ? Une question arrive qui s'imbrique : Est-ce que toute subjectivité ne se rapporterait-elle pas à l'intentionnalité, à notre intentionnalité structurée par nous même ou bien alors pourrait-on accéder à une présence à soi telle, que notre subjectivité s'en trouverait neutraliser mais pourrait-on encore parler de subjectivité? ultime question qui tourne autour de cette subjectivité : Dans une de vos leçons vous dîtes que l'identité (le je) appartient au soi, à la subjectivité pure cependant, qu'est ce que cette subjectivité pure qui ne s'enferme pas dans les limites de l'égo mais qui est présence à soi, seulement présence à soi ? Comment appliquer cette nuance, j'avoue que la subtilité m'échappe quelque peu. Cordialement à vous.

    Philippe D.

    Et bien, puisque vous y êtes parvenue, ce n'est pas la peine de l'intellectualiser, car le mental ne peut pas y entrer. L'observation claire, sans pensée parasite, une certaine intensité dans le voir, c'est une fenêtre. Laissez-là ouverte. Ce qui a lieu, c'est simplement que vous vous détachez de la pensée qui commente, vous la voyez comme quelque chose qui ne fait que passer dans le ciel, et vous n'êtes plus scotché sur les pensées. C'est juste la désidentification qui importe, même si elle est brève. Vous pouvez après penser "tiens, pendant un moment il n'y avait pas de commentaire". Mais la présence n'est pas le résultat d'un effort quelconque. Il y a dans ces moments sans temps en réalité, une finesse de sentiment, une tranquillité qui ne comporte pas d'excitation. C'est ce que le mental habituel ne peut pas comprendre, car lui il est bruyant et s'il se met à "penser" cet état, il y trouvera quelque chose de négatif: vide, ennui etc. La réponse à votre question finale: on ne peut pas "appliquer" quoi que ce soit! Toute idée d'un "faire" attelé à un but, surgit dans la pensée et se trouve embarqué dans l'intentionnalité. L'obsession d'un faire qu'il faudrait exécuter scrupuleusement pour arriver à la présence (... !! tout cela est idiot de bout en bout!!) est l'ultime obstacle. Un jour vous vous apercevez qu'il y a une tranquillité constante en vous, auparavant vous ne l'aviez jamais remarquée. Vous allez juste en prendre note après avec une pensée. Cela va se répéter et vous vous rendrez compte que le détachement se fait tout seul et que l'on peut fort bien vivre sans mouliner en permanence des pensées. Là vous allez vous rendre compte que le fait même d'entretenir le cliquetis du mental et de s'identifier à ce qu'il produit, crée un voile entre vous et la réalité perçue. Ce voile, on le lit dans les yeux des gens, cela donne des regards éteints, des visages comme martelés par la compulsion de pensées tortures. C'est la bulle de savon mental dans laquelle ils vivent. De temps en temps "pof!" l'attention est détournée, un visage magnifique, une bouffée de mimosas qui enivre, l'odeur de la cire dans les marches, la lumière sous l'arbre... Juste 4 secondes! ... et on repart dans le train train des macérations mentales. C'est ainsi que les hommes vivent.


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